Où en est le Togo à la veille de la nouvelle année 2023 ? C’est un fait : le Togo reste un amoncellement de déceptions… Mais, pourquoi donc tant de ratés et d’échecs répétés vers l’alternance démocratique ? Pourquoi le Togo choisit-il de continuer à marcher contre le vent ? Précisément, de quoi le Togo est-il malade ?
Pays essentiellement fondé sur un drame non élucidé qui colore toutes les considérations, notamment l’assassinat froid le dimanche 13 janvier 1963 de son premier président, en plein exercice de ses responsabilités –Sylvanus Olympio, un homme d’État compétent, ambitieux, en sage et lucide possession de ses moyens-, on aurait pensé que ce crime de sang, le tout premier du genre dans une Afrique « nouvellement indépendante », devrait servir à réinventer le Togo. Depuis… Peine perdue !
Soixante années plus tard, le Togo et les Togolais en sont toujours à leur asservissement par une violente et implacable dictature dont le principal objectif vise le maintien d’un pouvoir malsain, envers et contre tous les Togolais qui n’adhèrent pas à cette triste dérive. Au demeurant, ceux-là même qui servent le régime ne jouissent d’aucune quiétude pour autant. Ceci est donc un fait établi : le Togo demeure une épouvantable tyrannie dont la majorité des Togolais aimeraient bien se débarrasser. Pourquoi n’y parviennent-ils pas alors ?
Le Togo politique a un problème profond… L’alternance pour le mieux politique qui n’y a pas encore repris vie, six décennies plus tard d’un même système qui s’est complexifié, doit pouvoir s’expliquer. En parallèle, l’insuccès politique chronique qui caractérise les partis politiques désireux du changement au Togo doit pouvoir s’expliquer avec clairvoyance, discernement et précision. Pourquoi donc ce défaut d’alternance politique qui passerait le Togo d’une autocratie familiale militaro-clanique à une démocratie vivante ?
À juste titre, les erreurs politiques accumulées ont souvent fait penser à une absence de compétence politique chez les acteurs politiques. La politique reste un noble art de service public hautement éthique pour lequel il faut bien disposer des atouts probants et des capacités concluantes. Les errements accumulés depuis les trente dernières années, particulièrement, apportent la preuve tangible qui résume le cas Togo.
En effet, dans son sens large et dans sa pratique noble, "ne devient pas politique qui veut" parce que tout simplement fils de son père ancien président ou personne en capacité de créer un parti politique comme paravent des malveillances assidues. On comprend difficilement comment des professeurs d’universités et autres intellectuels, déboursaient systématiquement des millions de francs CFA sans aucune garantie d’un pourcentage d’adhésions populaires qui permettraient le remboursement de cette caution électorale. Ici, là, nous passons la frontière de la compétence vers celle de l’intégrité…
Avant tout, l’inaptitude politique criarde de Gilchrist Olympio né d’un père rigoureusement compétent, audacieux, avant-gardiste même et les insuffisances de Faure Gnassingbé, fils d’une personne qui a exercé la fonction présidentielle sous tutelle et de manière archaïque, ces deux illustrations d’incompétence font la démonstration parfaite que leur patronyme ne présente aucune garantie de préparation à la réussite de la mission de diriger un État... Pas le Togo, dans tous les cas !
À vrai dire, Gilchrist Olympio et Faure Gnassingbé, chacun à sa manière a sombré, enfoncé et abîmé le Togo. Gilchrist Olympio en réceptionnant et en bénéficiant de la sympathie et de l’envie des Togolaises et des Togolais de rendre justice à son chevronné père assassiné dans l’exercice de sa fonction ; Faure Gnassingbé en profitant, en trompant, en corrompant, en brutalisant, en asservissant et en confisquant tout sur son passage vers un fauteuil présidentiel devenu patrimonial plutôt que vers une fonction républicaine.