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Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Stop la recréation honteuse! Face aux situations les plus ubuesques qui consistent à détourner les votes des populations africaines en quête de démocratie, devant l’inacceptable qui toujours se répète dans certains pays comme le Togo hier et le Gabon aujourd’hui, dans les partis politiques dont les leaders confisquent le pouvoir en Afrique, il existe certains qui, au vu de la réalité électorale souvent travestie, certains qui s’interdisent de ne voir que leur personne et ainsi, passer l’intérêt général républicain devant le leur particulier et ventripotent.


Ce n’est donc nullement de la fiction que de soumettre son ambition personnelle à des considérations plus élevées que les avantages d’appartenir à un parti politique présidentiel en Afrique, un parti politique dans lequel la vérité est occultée et le mensonge rehaussé et sacralisé.

Dieudonné Apérano, Secrétaire fédéral en France du Parti Démocratique Gabonais, le PDG, brave citoyen de son état, vient de se démettre de ses responsabilités au vu et au su de tous, à travers une vidéo, cette extraordinaire vidéo mise en ligne le samedi 3 septembre 2016.

Tout y est! Tout s’y trouve et surtout le constat établi par le sieur Apérano que son parti d’alors, le parti du président Ali Bongo Ondimba est rejeté par la majorité des Gabonais particulièrement la jeunesse du pays. Pour Dieudonné Apérano : « Peut-on encore diriger un peuple d’avec qui le lien est coupé? Dans les 7 bureaux de vote en France, les chiffres varient entre les 75% et 92% pour Jean Ping (…) le PDG en France, c’est fini (…) La cassure avec l’autorité au plus haut niveau de l’État est consommée (…) les résultats sont sans appel J’ai honte (…) J’ai supporté un homme qui est à l’origine de ne fut-ce qu’un mort, c’est déjà un mort de trop (…) un homme qui n’hésite pas à se mettre à l’envers de ce qu’il avait annoncé (…) avec un rejet de 58% à 92% au Gabon même, peut-on encore avoir décemment l’ambition de se mettre à la tête d’un peuple avec lequel la cassure est aussi prononcée (…) Stop la recréation (…) ».

Les preuves sont éloquentes : l’expérience d’un groupe de citoyens convoyés au frais du parti présidentiel et qui, pourtant n’ont pas hésité à voter contre Ali Bongo, les résultats grotesques publiés comme étant les suffrages de la province du Haut-Ogooué, la violence exercée sur la jeunesse gabonaise sortie pour revendiquer sa victoire volée littéralement, le sang versé pour de si archaïques raisons de confiscation du pouvoir, etc.

En somme, Dieudonné Apérano désavoue publiquement et respectueusement Ali Bongo et sa victoire fondée sur des données grossièrement fausses qui pouvaient même figurer dans le fameux « Livre Guinness des Records », avec ses 99,9% de participation dans une seule province alors que les huit autres provinces du Gabon affichaient des taux moyens serrés de 59% à 60% en terme de participation.

D’ailleurs, dans le Haut-Ogooué qui figure parmi les provinces gabonaises les moins peuplées, le vote de 95% en faveur d’Ali Bongo était difficilement soutenable, depuis l’éclatement de la fratrie Bongo, particulièrement le passage de Léon-Paul Ngoulakia chez l’ex-mari de Pascaline Bongo que fut Jean Ping. L’unanimité perdue d’Akiéni à Bongoville, en passant par Bakoumba, Moanda, Okondja, Lékoni et autres, rendait même inatteignable la majorité simple dans les départements du Haut-Ogooué.

Ainsi, après avoir exposé les faits, Dieudonné Apérano a tiré la seule conclusion qui s’imposait : rendre son tablier de pédégiste et de fédérateur des militants du parti politique présidentiel en France. C’est un acte courageux aux conséquences énormes : Dieudonné Apérano semble y avoir bien réfléchi. C’est en cela que son courage, aussi lucidement exprimé, mérite une bonne mention.

En politique aussi, on peut se tromper. Mais se rendre volontairement aveugle, sourd et muet pour garder les avantages que procure l’appartenance à un parti confiscatoire du pouvoir peut devenir une torture douloureuse à s’infliger à soi-même. Dieudonné Apérano a refusé de se rendre sourd, muet et aveugle. À l’impossible dictatorial et mensonger, nul n’est tenu; même les militants les plus fidèles des partis abonnés à l’imposture. C’est bien ce que Dieudonné Apérano vient de donner comme leçon à tous ceux qui ne sont jamais prêts à faire le moindre sacrifice pour aider à la démocratie partout en Afrique.


Ad Valorem


Rédigé par psa le 04/09/2016 à 08:48



« Ainsi, compatriotes américains: ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, demandez ce que vous pouvez faire pour votre pays » (And so, my fellow Americans: ask not what your country can do for you, ask what you can do for your country.) Ainsi, Colin Kaepernick vedette de football des 49ers de San Francisco, persiste et signe : il ne se lèvera plus au son de l’hymne national américain, jusqu’à ce que « des changements significatifs auront été apportés et que je sentirai que ce drapeau représente ce qu’il doit représenter ».


Colin Kaepernick... le rebelle
Colin Kaepernick... le rebelle
La chose est aussi vieille que le monde, de Martin Luther King à Gandhi, en passant par Nelson Mandela : sois le changement que tu voudrais être dans ta société; autour de toi, provoque le changement. Resté assis durant la diffusion de l’hymne national aux États-Unis, le pays où la vénération du drapeau est la première norme de la citoyenneté, cette attitude est plus qu’un séisme socio-politique en cette année électorale. Et l’information est ainsi rapportée…

Déterminé à être un catalyseur de changement, Colin Kaepernick compte demeurer assis pendant l’hymne national des États-Unis aussi longtemps qu’il ne notera pas une progression significative au pays, en particulier sur les questions raciales.

Kaepernick sait pertinemment que les 49ers de San Francisco pourraient le retrancher pour sa prise de position. Critiqué et ostracisé, il continuera seul s’il le faut. Adepte de JFK?

Le quart-arrière réalise également qu’il pourrait recevoir un mauvais traitement dans certaines villes, et il dit qu’il est prêt à toute éventualité. Il ajoute qu’il n’est pas inquiet pour sa sécurité, mais que « i[si quoi que ce soit devait se produire, cela prouverait [son point]]i ».

« Je vais continuer d’appuyer les gens qui sont opprimés, a déclaré Kaepernick dimanche. À mon avis, ça doit changer. Quand des changements significatifs auront été apportés et que je sentirai que ce drapeau représente ce qu’il doit représenter, que ce pays représente ses gens de la façon dont il doit le faire, je me lèverai. »

Demandez ce que vous pouvez faire pour votre pays!
Pas de la frime… Mais l’Amérique se divise

Deux jours après avoir refusé de se lever pendant le Star-Spangled Banner avant un match préparatoire des Niners vendredi, Kaepernick n’a pas bronché. Il sait que peu importe les conséquences, il aura « fait ce qui est juste ». Il dit ne pas avoir été contacté par la Ligue nationale de football ou qui que ce soit d’autre pour son geste. De toute manière, affirme-t-il, cela ne changerait rien.

« Personne n’a tenté de me faire taire, mais pour être honnête, je ne compte pas le crier sur tous les toits. Par contre, j’en parlerai de façon franche quand on abordera le sujet avec moi. Ce n’est pas de la frime. Il ne s’agit pas d’un coup de relations publiques ou quelque chose du genre. C’est pour les gens qui n’ont pas de tribune, pour les gens opprimés qui ont besoin d’avoir les mêmes chances de connaître du succès, pour aider les familles à ne pas vivre dans la pauvreté. »

Dimanche, il a expliqué son point de vue à ses coéquipiers en matinée. Certains étaient d’accord avec le message, mais pas nécessairement avec la façon de le transmettre. Certains ont dit qu’il a offusqué des concitoyens tandis que d’autres ignoraient ce qu’il a fait.


« Chaque gars au sein de cette équipe a droit à son opinion, a dit le secondeur NaVorro Bowman. Nous sommes tous des adultes. »

« i[Je suis d’accord avec ce qu’il a fait, mais pas de la façon dont il l’a fait, a pour sa part indiqué l’ailier espacé Torrey Smith. Ce n’est pas pour moi. Il a par contre ce droit. Des soldats sont morts pour qu’il puisse faire exactement ce qu’il a fait. […] Je sais qu’il reçoit beaucoup de critiques pour son geste. Il comprend que lorsqu’on prend position comme il l’a fait, on offusque plusieurs personnes.]i »

Kaepernick a par ailleurs ouvertement critiqué les deux candidats à l’élection présidentielle de novembre prochain, Donald Trump (« ouvertement raciste ») et Hillary Clinton, en plus de dénoncer les brutalités policières envers les minorités visibles et de demander une plus grande imputabilité des autorités publiques.

« Vous pouvez devenir policier en six mois, soit moins de temps qu’il n’en faut pour devenir esthéticienne, a-t-il dit, en précisant que son geste ne visait pas les militaires. C’est cinglé. Quelqu’un qui tient un fer à friser a plus d’éducation que des gens à qui on donne une arme pour nous protéger. »

Demandez ce que vous pouvez faire pour votre pays!

Silence


Rédigé par psa le 30/08/2016 à 23:00



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