Profil
Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




« Je vous l’ai dit, je suis Le Plus Grand de tous les temps ». Mohamed Ali (1942-2016) n’a attendu qui que ce soit pour se proclamer « le plus grand de tous les temps ». Pour lui, un champion comme lui reste un champion, même en difficulté, même persécuté ou battu et envoyé au tapis; il reste... Debout, Champion et pour toujours « le plus Grand ». Barack Obama va plus loin encore, « le plus grand » avait aussi « secoué le monde. Et pour cela, le monde est devenu meilleur. Nous sommes tous devenus meilleurs » à travers l’audace de Mohamed Ali. Écoutons Obama, probablement le président le plus intellectuel de toute l’histoire des États-Unis, le dire dans ses mots magiques.


Mohamed Ali : Je suis l’Amérique


Mohamed Ali était le plus grand. Point final. Si vous le lui demandiez, il vous le dirait. Il vous dira qu'il était doublement le plus grand; qu'il avait « menotté la foudre, jeté le tonnerre en prison. »

Mais ce qui a fait du Champion le plus grand de tous les champions - ce qui le séparait vraiment de tout le monde – c’est que tout le monde vous dira à peu près la même chose.

Comme tout le monde sur la planète, Michelle et moi pleurons sa disparition. Mais nous sommes aussi reconnaissants à Dieu pour nous avoir donné la chance de l'avoir connu, tout juste pour un certain temps; pour la chance que nous ayons tous que Le Plus Grand ait choisi d’être de notre époque.

Dans mon bureau personnel, juste à côté du Bureau ovale, j’ai placé bien en vue une paire de ses gants, juste en dessous de son emblématique photo - le jeune champion, 22 ans à peine, rugissant comme un lion sur un Sonny Liston envoyé au tapis. J'étais trop jeune quand cette photo avait été prise pour comprendre qui il était - Cassius Clay encore, médaillé d'or olympique déjà, encore porté par un voyage spirituel qui le mènerait à sa foi musulmane, l'exilant au sommet de sa gloire et préparant le terrain pour son retour au firmament avec un nom aussi familier aux opprimés des bidonvilles de l'Asie du Sud-Est que dans les villages d'Afrique, tout comme ce nom l’était à la foule en liesse du Madison Square Garden.

« Je suis l'Amérique », avait-il déclaré un jour. « Je suis sa partie que vous ne voulez pas reconnaître. Mais habituez-vous à moi - Noir, confiant, arrogant; mon nom, pas le vôtre; ma religion, pas la vôtre; mes objectifs, les miens propres. Habituez-vous à moi. »


Ainsi est Ali que j’ai fini par connaître en grandissant - non seulement en homme doué et poète du micro tout en étant aussi un combattant dans le ring, mais aussi un homme qui s’était battu pour tout ce qui était juste. Un homme qui s’est battu pour nous. Il luttait aux côtés de Martin Luther King et Mandela; il se tenait debout quand les temps étaient difficiles; il parlait quand d'autres ne pouvaient pas. Son combat en dehors du ring lui coûterait son titre et sa notoriété publique. Il avait des ennemis à gauche et la droite, prompts à le vilipender, prêts à l'envoyer en prison. Mais Ali a tenu fermement. Et sa victoire nous a permis de nous habituer à l'Amérique que nous reconnaissons aujourd'hui.

Il n’était pas parfait, bien sûr. Malgré toute sa magie dans le ring, il pouvait être insouciant dans ses paroles, et plein de contradictions dans le vécu de sa foi. Mais son esprit merveilleux, contagieux, innocent même lui a valu finalement plus de fans que d’ennemis - peut-être parce qu'en lui, nous espérions voir quelque chose de nous-mêmes. Plus tard, comme ses forces physiques l’abandonnaient, il est devenu une force encore plus puissante pour la paix et la réconciliation dans le monde entier. Nous avons vu un homme qui a dit qu'il était si déplaisant qu'il rendrait la médecine elle-même malade nous révéler son côté humain, en rendant visite aux enfants souffrant de maladie et d'invalidité dans le monde entier, en leur disant qu'eux aussi pourraient devenir Le Plus Grand. Nous avons vu un héros allumer une torche olympique, et livrer son plus grand combat une fois de plus sur la scène mondiale; une bataille contre la maladie qui a fait des ravages à son corps, mais ne pouvait pas enlever l'étincelle de ses yeux.

Mohamed Ali a secoué le monde. Et pour cela, le monde est devenu meilleur. Nous sommes tous devenus meilleurs. Michelle et moi nous exprimons nos plus sincères condoléances à sa famille, et nous prions pour que le plus grand combattant de tout notre temps repose enfin en paix.


Citations célèbres de Mohamed Ali

« Henry, sans blague. Le combat se terminera en cinq manches ».
1963 - Le tout jeune Cassius Clay, dans une interview 1963, prétendant avoir prédit la manche dans laquelle il va battre le boxeur britannique Henry Cooper.


« Je vole comme un papillon, je pique comme une abeille. »
1964 - Mohamed Ali (Cassius Clay) se moquant du boxeur Sonny Liston avant leur combat pour le titre mondial des poids lourds en février.

« Les tuer pour quoi? Ils ne m'ont jamais appelé Nègre. Ils ne m’ont pas lynchés »
Ali a refusé d'être enrôlé dans les forces armées pendant la guerre du Vietnam et aller tuer les vietcongs. On lui a alors refusé une licence de boxe et il n'a pas combattu pendant trois ans.

« Mon nom est Mohamed Ali, et vous le direz ici, maintenant, juste au centre de ce ring »
Ali s’adressant à Ernie Terrell qui persistait à l'appeler Cassius Clay lors d'une interview télévisée, juste avant qu’Ali ne le gifle.

« J'ai lutté contre un alligator. J’ai affronté une baleine. J’ai menotté la foudre, envoyé le tonnerre en prison »
1974 - Avant le combat de championnat des poids lourds contre George Foreman connu sous le nom "The Rumble in the Jungle".

« Je vous l’ai dit, je suis le plus grand de tous les temps. »
1974 - Après avoir battu George Foreman à Kinshasa dans le « grondement dans la jungle » ("The Rumble in the Jungle").


Silence


Rédigé par psa le 04/06/2016 à 15:33



L'un des meilleurs joueurs au monde a réalisé l'un de ses rêves comme entraîneur: les hommes de Zinedine Zidane ont décroché la Ligue des champions de l'UEFA face à l'Atlético de Madrid ce samedi 28 mai. Un exploit loin d’être évident...


Bravo Zidane... Real Champion
L'Europe a sacré son roi. Le Real Madrid représentera le continent au Japon lors de la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA 2016 en décembre prochain. Les hommes de Zinedine Zidane ont décroché la Ligue des champions de l'UEFA face à l'Atlético de Madrid ce samedi 28 mai.

L'opposition de styles annoncée se matérialisait d'entrée. Les Merengue imposaient leur jeu tourné vers l'attaque tout en possession de balle, tandis que les Colchoneros formaient leur bloc compact, en misant sur leur vitesse et leur capacité de reconversion. Karim Benzema sonnait la première alerte sans frais, mais la récompense arrivait très vite du pied de Sergio Ramos, à la déviation dans le petit rectangle (15', 1:0).

L'Atlético reprenait le contrôle du ballon mais pas des occasions. Antoine Griezmann et Fernando Torres étaient trop déconnectés de leurs serviteurs. En face, Cristiano Ronaldo laissait Gareth Bale donner des impulsions aux attaques d'une Casa Blanca qui gagnait la bataille du milieu de terrain. Les deux formations continuaient de se contrôler plutôt que de se provoquer jusqu'à la mi-temps.

Ce sont donc des Colchoneros menés et remontés qui revenaient des vestiaires, avec la fraîcheur de Yannick Carrasco en renfort. Premier coup de semonce deux minutes plus tard : Fernando Torres était accroché dans le rectangle par Pepe. L'homme en confiance de l'Atlético Griezmann s’élançait et trouvait la transversale. Stefan Savić était contrarié dans la foulée par le petit filet. Le Real a eu chaud mais son tour allait venir. Il revenait à Karim Benzema mais Jan Oblak gardait le dernier mot dans son face à face. Bale prenait le relais mais le résultat était le même devant le portier slovène.

La chance était passée. L'Atlético ne manquait plus la sienne. Carrasco concluait une combinaison à trois avec Gabi et Juanfran (79', 1:1). Les deux monuments madrilènes allaient prolonger le plaisir en prolongation mais la fin de l'histoire s'écrivait finalement des 11 mètres avec la touche finale pour Cristiano Ronaldo. Zidane pouvait soulever la Coupe d'Europe pour sa première année en tant qu'entraîneur d'une équipe première, la 11ème Ligue des champions du Real Madrid.

Ad Valorem


Rédigé par psa le 28/05/2016 à 22:41
Tags : football Real Madrid Zidane Notez



1 ... « 110 111 112 113 114 115 116 » ... 727