Profil
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.
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Ici, Omar Chalaal s’interroge sur la santé du peuple plutôt que sur la santé de ses dirigeants, même si Abdelaziz Bouteflika n’aurait parlé à ses compatriotes que depuis 2012. Et le miracle survint : la santé des uns ne va pas sans la santé des autres. En effet, durant l’empire Ottoman, Bibite était le chef de cabinet du Vali. Tout le courrier destiné au Vali passait par son bureau. C’est lui qui accepte ou refuse les poèmes de glorifications et éloges du Vali. Au déclin de l’empire, les Beys, Deys et les Pachas flattaient le Vali pour s’éterniser au poste politique. Le meilleur flatteur est présenté au Vali comme le citoyen exemplaire. Il est récompensé, décoré et devient intouchable. L’expression algérienne "h’kiha el Bibite" vient de cette histoire: toujours prêt à servir en se servant.
« L’amour pour la patrie fait partie de la foi… Le peuple ne pardonne jamais le défaut de patriotisme »
La peur de la vérité les dégringole de l'utopisme volontaire à l'impuissance acceptée. Les Bibites nous préparent aux malheurs dont nous sommes prédisposés à accepter avec joie et contentement. Leur politique et ses menteries nous proposent des choix illusoires à l'heure des choix indispensables. Malheureusement, dans la cour des miracles, la classe politique des scandales conserve les tabous et fuit les réalités. Sur de nombreux sujets sacrés les gérants de la cour des miracles entretiennent des silences embarrassés ou des discours fumistes. Ils utilisent des Bibites pour nous dire tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. L’expérience nous apprend qu’un leader ne fait pas le mal par nature mais il le fait par la politique adoptée. Dans ce mal l’élite est complice. Elle ferme les yeux quand les clowneries des Bibites pourrissent notre foi. Le peuple se demande si cette élite existe réellement. Pour aller au bout de notre plaisir, il faut bien reconnaître que nous aimerions voir un changement réel ; pas des poignées de mains dans un cimetière. Aucun politicien n’est capable d’apporter une contribution convaincante au débat sur ce que les algériens doivent faire après une guerre sale où les grands scandales font leçon de morale. Les politiciens doivent se juger eux-mêmes avec réalisme avant de s’adresser au peuple. 17 ans après le départ de Zeroual, les algériens vivent dans une inquiétude généralisée. Peur de la crise économique. Anxiété de la disparition subite de la gouvernance de confiance. Désarroi de l’information polluée. Insatisfaits de la pénurie de l’autorité. Peur de l'avenir tout court. Le mensonge passe, la vérité reste disait Napoléon. Nos martyrs et les richesses du pays sont les seules vérités. Tout ne ressemble pas à l’image de l’Inde chez Bouddha quand il dit : « Toutes les images sont des mensonges, l'absence d'image est aussi mensonge ». Nous vivons l’ère bouddhiste et nous oublions que nous sommes dans le pays des braves. Le pays des martyrs. Dans ce bled, la rue parle dans l’anonymat. On dit que dans sa cour ça court les miracles. Pour orienter le lecteur de ce texte, je cite un passage de Notre-Dame de Paris de Victor Hugo «Depuis plusieurs siècles, Paris et ses environs étaient infestés d’une foule de vagabonds et de pauvres. La plupart, gens sans aveu, mendiants de profession, tenaient leurs quartiers généraux dans les cours des miracles. On nommait ainsi leurs repaires parce qu’en y entrant ils déposaient le costume de leur rôle. Les aveugles voyaient clair, les paralytiques recouvraient l’usage de leurs membres, les boiteux étaient redressés. Tous les moyens leur semblaient bons pour exciter la compassion des passants… La Cour des Miracles n’était en effet qu’un cabaret, mais un cabaret de brigands, tout aussi rouge de sang que de vin….. Un tonneau était près du feu, et un mendiant sur le tonneau. C’était le roi sur son trône. » Ouyahia a bien dit dans une intervention télévisée : « L’Algérie, permettez-moi l’expression, est devenue un grand cabaret national». Tell Bibitte, un juge américain des grands scandales, nous dit « Sans doute si Ahmed connait les videurs de ce lieu ». Gain large et intérêt étroit sont devenus excellence politique Nos politiciens aiment la France. Diderot est français. Cette affirmation est une réalité, une vérité. Diderot disait des choses que peu de Bibilte ou chefs de partis échangent avec leurs mourides ou leurs militants : « Je crois que si le mensonge peut servir un moment, il est nécessairement nuisible à la longue, et qu'au contraire la vérité sert nécessairement à la longue bien qu'il puisse arriver qu'elle nuise dans le moment. D'où je serai tenté de conclure que l'homme de génie qui décrit une erreur générale, ou qui accrédite une grande vérité, est toujours un être digne de notre vénération (…) Le mensonge a ses avantages et la vérité ses inconvénients » Nos aïeuls ont gagné la guerre et nous ont libérés. Ça c’est une vérité et non un miracle de la cour. Parfois nous citons le courage de nos pères à certaines occasions. Souvent, la fête et la zerda terminées, adieu les Saints et adieu nos pères. Ce spectacle est devenu une coutume dans notre cour des miracles. Plus de respect pour les grands dans la cour. Le gain facile et l’intérêt étroit sont devenus qualités ou excellence politique Et ça court les miracles. Dire que Bouddha dirige une zaouïa au Pendjab est une vérité plus proche du mensonge que de la réalité chakibienne. Et ça court les miracles. Le récit politique défigure les faits dans la zaouïa, omet les circonstances et exagère la situation. Désormais la zaouïa de Bibite est une cour des contes et non une cour des comptes. Et ça court les miracles : la cour de Bibite innocente Chakib ! Perdu entre la vérité des images et les images du mensonge, l’homme de rue se pose cette question : Qui fait des sacrifices pour l’Algérie? La réponse se trouve dans le livre de Ferdinand François Chatel « Est-ce l’homme politique ? Hélas ! C’est ici surtout que manque la bonne Foi. Point de principe, point de conviction, point de croyance ; l’amour du pouvoir, de la domination, des honneurs, des richesses, de la fortune, voilà le fond caractère des hommes politiques. Déception, mensonge, fourberie, lâcheté, telles furent de tous les temps, à quelques exceptions près, les brillantes qualités des grands et des heureux du monde. Ce défaut de probité, cette absence de vertu dans les puissants d’ici-bas est inconcevable »
Aussi longtemps que nous croyons aux miracles des Bibites et nous médisons la science, nous faisons semblant de refuser la stagnation politique sans accepter le mouvement vers l’avenir et le changement. Nous célébrons la faillite de nos idoles mortelles comme une gloire nationale. Nous nous interrogeons sur la sante des leaders sans parler de sante du peuple. Sur l’autre flanc de la montagne de mensonge, d’autres veulent lutter contre les maladies des honnêtes et préparent en cachette la cérémonie de leurs obsèques. Et ça court les miracles !
La corruption comme mode de vie et la haine comme phénomène naturel Tant que nous adorons les personnes, nous n'aurons aucune prise sur notre destin et aucune chance de connaître le bonheur et la liberté. Les systèmes de mensonges religieux et les préceptes des partis aberrants nous ont obligé à reconnaitre la corruption comme un mode de vie (life style) et la haine de nous-mêmes comme phénomène naturel. L’un vous dit mon frère «Akhi» et vous coupe la gorge ; l’autre vous dit confrère et vous tord le cou ! L’un et l’autre se rejoigne en un point commun : la confrontation avec la réalité dans la cour des miracles. Tout est mélangé ! Le Vatican a ses adeptes. La cour des miracles a ses partisans. La zaouïa a ses saints ! Il ne faut pas mélanger les Bibites et les cheikhs, me disait en 1992, un homme respectable et noble, Cheikh Zouhaier Azahiri. Cheikh Zouhaier Azahiri savait que les zaouïas de Bibite sont guidées par fax et télex. Aussi longtemps que nous, algériens, dissimulerons notre choix politique comme un secret d’amour, nous donnerons toujours raison au climax politique d’une Zaouïa Lido et toujours tort à l'âme et à la raison. Le rôle d’une zaouïa est connu. Elle doit éduquer le citoyen en sorte qu’il ne confonde pas l’Éternel à l’humain mortel. En plus des zerdas, elle doit donner à ses adeptes une bonne éducation pour servir leur patrie hors de toute confusion. Elle doit jouer la neutralité sans oublier que l’amour de la patrie est un devoir. J’ai vécu dans une zaouïa. Je suis fils de zaouïa. Je connais bien les roulages et les rouages des zaouïas. Mon père me disait : l’amour pour la patrie fait partie de la foi. En cachette, ma mère me détaillait les idées de mon père. Pour elle, le peuple ne pardonne jamais le défaut de patriotisme. Le Peuple est doux, docile, bon, agréable, aimable, confiant sous tous les autres rapports mais il ne connait nul transaction contre l’amour de la patrie. Elle connaissait les deux frères rivaux. Le responsable du FIS, si El Hadj Moussa, la considérait comme une mère et la respectait comme la seule épouse du cheikh. Le grand manitou responsable du FLN, si Moussa El Hadj, en faisait autant. El Hadj Moussa et Moussa El Hadj ont fait l’école ensemble et sont du même patelin. L’amour du pouvoir les a séparés. Depuis, l’ordre dans les noms et prénoms est devenu un symbole du patriotisme et de Foi. Dans la cour de miracles Chakib est devenu cheikh Khalil auteur d’Al-Muwatta, résumé du rite malikite. Chakib a bien compris la mécanique du système. Il vagabonde d’une zaouïa Lido à une autre pour avoir la bénédiction. Son chapelet est long et compte mille croquettes en or. Il répète 1000 fois par jours : Je suis prêt à servir mon pays si on me le demande. Chacun fait sa prière à la façon qui satisfait Layla de la cour des miracles. Khalil doit répéter autre chose pour enjoliver et embellir son automne ou son crépuscule. Bravo! A l’âge de 77 ans il veut servir son pays. En langage de la rue "H’kiha El Bibite". Et voilà! Nous avons tout oublié sauf les illusions de l’Histoire. Le plus grand danger qui nous menace vient de nos propres galéjades. La classe intellectuelle doit assumer la responsabilité de la plus grande débâcle de notre temps au sein de la symptomatologie politique du pays. Et les miracles, dans tout ça? Difficile. Hélas ! Le terme "révolution" est devenu une obscure insulte au sens confus, quand un voleur de Baghdâd parle au nom des révolutionnaires et des martyrs. Il ne faut pas généraliser et dire que toutes les Zaouïas sont couronnées de Bibites. Il ne faudrait pas en revanche qu'on profite des mauvaises figures pour dire que c'est la faute des autres et que le modèle politique des Amars et des Bibites est une fatalité inévitable. ///////Omar Chaalal Ad Valorem
Rédigé par psa le 01/05/2016 à 07:22
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À chaque élection correspond sa tromperie au Togo. Comme un vampire qui toujours mord dans la vie des citoyens, des élections au Togo arrivent encore à petits pas feutrés, discrètement et dangereusement. Le profil qui se distingue à l’horizon possède une ressemblance proche d’un avatar de consultations locales. Au Togo, tenter, essayer, risquer et même hasarder de choisir des maires –ces élus de proximité en berne depuis des dizaines d’années restent un pari de taille dans un pays où aucune élection n’est crédible. Toutefois, il ne faut rien concéder au pouvoir récalcitrant togolais, un pouvoir à l’imagination frauduleusement fertile. Versez tant d’hypocrisie politique sur le jour levant et « vous éteindrez le Soleil », disait d’ailleurs le vieux républicain Hugo.Dans l’absurdité togolaise, il faut se préparer à aller aux élections locales, quelles que soient les conditions de leur organisation. Face à la déraison des tenants du pouvoir et à leur constante peur de le perdre si une seule élection venait à être crédible au Togo, et comme dans les plus nobles et durables combats, le fil d’or de la réalité togolaise est aussi devenu : « Non ultra civilem excedere pugna», c’est-à-dire « Plus jamais, ne délaisser le champ de la bataille politique ». La clairvoyance politique au Togo presse ainsi tout citoyen togolais, à devenir un véritable dramaturge afin que l’esprit même de la liberté ne se dessaisisse d’aucune de ses forces, afin que l’absence de démocratie n’isole le Togo et ne stigmatise ses ressortissants dans la sous-région et à travers le monde. Dans un pays où l’évitement démocratique est systématiquement pratiqué par le pouvoir à travers les mêmes déguisements, l’opposition togolaise aura beau demander et le ciel, et l’enfer et l’entre-deux du purgatoire, aucune réforme ne lui sera octroyée. Sinon, comment expliquer que le ministre responsable d’un processus unilatéral de décentralisation et des élections locales équivoques, Gérard Payadowa Boukpessi, puisse malgré tout s’octroyer une promenade à Paris, sous le prétexte fallacieux de présenter ses reformes à la « Maison de l’Afrique » de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris. Il lui brûlait trop longtemps l’envie d’un bon séjour parisien au frais de la princesse; ce que ne donne pas toujours et aussi facilement le titre de ministre de l’Intérieur d’un Togo très peu exemplaire. Perpétuer une dictature n’est pas un honneur pour en faire la promotion. En insistant davantage sur la dimension « Maison de l’Afrique », les non-initiés devraient être confondus par une dissimulation délibérément orchestrée : cette maison-tribune n’était autre chose qu’une vitrine de promotion des affaires économiques et commerciales. De plus, rien de cette escapade n’avait une prétention réellement politique ou de nature à informer une quelconque diaspora togolaise. Les gens d’affaires parisiens et les gestionnaires de la fameuse « Maison de l’Afrique » ont d’ailleurs fini par se demander pourquoi donc on leur forçait tant la main pour organiser une si curieuse rencontre avec le ministre de l’Intérieur togolais.
Le Minotaure, Pablo Picasso
Peuple togolais avant partis politiques
Nuitamment transformée en rencontre avec la diaspora togolaise, la « Maison de l’Afrique » ne comprenait pas plus le rôle populaire et citoyen que l’on insistait à faire jouer à un Centre de promotion des affaires, même si c’est à tout frais payé. On comprend que le subterfuge royal ait capoté devant la désapprobation immense qui s’élevait aussi dans la diaspora togolaise face à l’insulte de servir de caution à la suspecte et subite familiarité du ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales, nommé à cette fonction pour sa capacité éprouvée à mener des trivialités... Une de plus! Profondément, la diaspora togolaise est encore méritoire et louable malgré ses quelques receleurs, ces exilés des médailles et des reconnaissances loufoques qui s’y cachent pour commercer leur dignité. C’est mal servir le Togo que de brader aussi vilement les aspirations de son peuple, à l’extérieur comme de l’intérieur. Désormais, il faut imprimer une forte rigueur à la quête d’une évolution politique au Togo : la patrie et le peuple avant les partis et les partisans. Car, malgré ses seize siècles d’âge, les écrits de saint Augustin nous enseignent toujours que, même « les empires sans justice, ne sont que des ramas de brigands »; à plus forte raison une République sans démocratie. Et, lorsqu’il vous sera demandé pourquoi troublez-vous tant notre tranquillité, répondez : « Du même droit que vous troublez la nôtre et celle des millions de Togolaises et de Togolais! » Une seule bande d’amis dont les parcours et les parchemins sont même «intraçables» ne peuvent soumettre tant d’hommes et de femmes à la misère de l’indignité. Le peuple togolais ne peut être aussi longtemps maintenu dans l’indécence de la promiscuité dictatoriale, au beau milieu d’un océan de démocraties africaines voisines. D’où qu’il s’exerce, le premier devoir de la citoyenneté togolaise est désormais là, ici, vivant : il est nécessaire que le souffle de l’épuisement du peuple togolais traverse enfin toutes les âmes républicaines où qu’elles se trouvent. Le rêve démocratique togolais n’est nullement une illusion; c’est véritablement un devoir et une question de dignité humaine. Il y a désormais lieu d’en avoir la haute et vigilante conscience que cet objectif de réconciliation démocratique en vue du développement du Togo ne sera de tout repos. La complaisance jadis affichée, autant vis-à-vis des prétendus démocrates de tout acabit que des fossoyeurs internes à l’opposition républicaine, cette débonnaireté se doit d’être clairement délaissée et un clair tournant objectivement assumé. Le monde change; le Togo doit changer et sortir des malices politiques de l’évitement permanent de la démocratie. Il suffit de se libérer des « mauvais esprits », s’en écarter et voir tout autour du Togo pour s’en convaincre. Enfin! |