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Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




La vraie faiblesse de Patrice Talon est de ne pas appartenir à la ligue de la FrançAfrique qui se croit en droit et en mission de : posséder et de néocoloniser tous les pays francophones d’Afrique avant de conquérir le reste du continent.


Rare moment de rencontre entre Faure Gnassingbé et Patrice Talon
Rare moment de rencontre entre Faure Gnassingbé et Patrice Talon

Faure Gnassingbé arrive à Paris en se cachant de l’essentiel de ses compatriotes : la diaspora. Le programme bâti est double ; des lieux trompeurs et des heures fictives sur un avis et un plan de séjour vrai sur l’autre. C’est ça la triste réalité du drame togolais exacerbé par une France prise au piège de la dictature togolaise qui est devenue financièrement rentable à certains de ses officiels. Une France officielle toujours prête à faire le commerce des indulgences avec le Togo qui reste une base arrière des coups tordus vers la démocratie du Bénin voisin.


La chose est tellement fascinante qu’il faut s’y arrêter, pour peu que la politique demeure l’art de la conduite bonne des affaires de la cité. Et c’est le cas au Bénin. Le Bénin démocratique et non moins le pays des pagayeurs patentés, n’a pas que des amis… Et puisqu’il s’agit du Bénin, il ne peut qu’être question du Togo. Parlons alors de la fabrique de la déstabilisation d’une jeune démocratie d’un côté, et de l’orchestration d’une dictature sanglante de l’autre côté par la même France depuis des décennies.

Soyons clairs… Nous parlons de Démocratie à laquelle tout le monde n’est pas éligible. Au Togo voisin, par exemple : vous sortez pour manifester votre humeur sur quelque chose de politique, ce n’est pas compliqué, on vous tue par dizaines, et ça s’arrête là. Le Togo est une dictature féroce ; l’armée est clanique et au seul service du prince régnant qui s’est d’ailleurs installé au prix de centaines de vies humaines en février-avril 2005, à la mort de son père Gnassingbé Eyadema.

Le Bénin demeure une Démocratie normale en évolution, et avec une armée républicaine. Mais une démocratie qui a besoin d’assainissement et de certaines adaptations cardinales pour garantir les résultats de son développement ; une Démocratie en mutation par empressement d’un chef d’État ambitieux, Patrice Talon.

C’est parfaitement dans cette volonté d’ajustement et de transformation de la Démocratie au Bénin que se situe Patrice Talon. Au départ, l’homme voulait reformer et assigner un seul mandat au Président de la République, lui-même Patrice Talon y compris. Ses adversaires aidant, le peuple béninois lui a dit Niet! Mais toujours décidé à marquer son passage du sceau de la transformation, le président Talon a conservé intacte la durée des mandats présidentiels tout en mettant en œuvre le reste des réformes politiques. En soi, un dépareillage stratégique et une faiblesse achilienne de ses réformes politiques.

Quelles que soient les bonnes intentions d’Achille, le bénin Talon demeure son point faible, même s’il s’appelle Patrice. Bénin et mignon, ce péché de réformes demeure relativement anodin face aux résultats énormes et gargantuesques du premier mandat de la présidence de Patrice Talon sur les plans socio-économiques.


Un bâtisseur pressé à faiblesse d’Achille…

La vraie faiblesse de Patrice Talon est de ne pas appartenir à la ligue de la FrançAfrique qui se croit en droit et en mission de : posséder et de néocoloniser tous les pays francophones d’Afrique avant de conquérir le reste du continent. La fabrique d’un Patrice Talon dictateur prend essentiellement appui sur cette rigide insoumission du président béninois à la mafia politico-économique de la FrançAfrique.

Sous tous les prétextes, afin de justifier la déstabilisation programmée, diverses allégations ont ainsi pu être trouvées, inventées et entretenues : la fermeture aux intérêts français, la restitution des biens culturels, l’élection présidentielle prévue pour le 11 avril 2021 après la fin officielle du mandat commencé le 6 avril 2016, etc. Tout est devenu prétexte pour déstabiliser le Bénin de l’audacieux et insoumis Talon.

Les adversaires de Patrice Talon qui vont de Lomé à Paris, essentiellement, en passant par Abidjan, Abuja, Accra, Dakar et autres capitales de pays françafricanisés ont tout fait pour déstabiliser le pouvoir de Cotonou. Les plus cocasses de ces plans de déstabilisation étant l’ancien ambassadeur de France au Togo, Marc Vizy, affecté au Benin et la maîtresse de Faure Gnassingbé, Reckya Madougou, devenue candidate aux gros moyens togolais à la présidentielle béninoise de 2021, avant d’être évincée de la liste des prétendants à la haute gouverne du Bénin.

Cette vaine tentative de déstabilisation avait une dernière fenêtre d’opportunité : le soulèvement du mardi 6 avril 2021, jour de fin de mandat officiel de Patrice Talon. Tout fut mis en œuvre à cet effet jusqu’aux discrètes cellules de crise dans plus qu’une capitale. Trouver des mécontents dans un pays comme le Bénin et les faires rallier la rue, pour des saccages de certains biens publics et privés, n’est pas la chose la plus difficile à manigancer au Bénin.

Aux premières nouvelles parvenues de Cotonou, certains ne prédisaient pas un aboutissement heureux au coup de force manifeste contre Talon : «(…) Quant à nous, tout va bien... Tout est réduit au silence (et maîtrisé) par-ci par-là dans le pays... Merci infiniment d'être préoccupé des conditions au Bénin » De Cotonou, les dépêches des principales agences de presse ne voyaient pas de grands dangers au pouvoir de Patrice Talon, devant des assauts conjugués de certains de ses adversaires, acharnés, dont l’ancien président Thomas Boni Yayi et son ancien ministre Komi Kountchè en exil. Il a donc fallu des jours pour que l’on dénombre un seul décès. Au Togo voisin, on en aurait déjà compté des dizaines…

Il ne pouvait en être autrement : malgré certains de ses travers, la Démocratie est plus forte que la dictature. Patrice Talon lui-même en était conscient, suffisamment pour que son dernier discours sur l’État du Bénin en établisse le large constat : « L’Unité nationale, notre Unité, qui nous caractérise depuis fort longtemps déjà, demeure aujourd’hui encore un acquis intangible qui nous permet de préserver la paix et de rétablir très vite notre concorde, quand il nous arrive par moment de nous chamailler.
Nos libertés fondamentales, compatibles avec notre vie en communauté et notre développement demeurent, elles aussi, intangibles même si nous avons dû, pour l’intérêt général, renoncer à certaines de nos faiblesses que nous confondions avec la liberté.
Le constat est de la même portée en ce qui concerne notre démocratie qui, expurgée de ses travers, nous permet désormais de ne plus laisser une minorité initiée et privilégiée, prendre en otage tout le peuple innocent et mal informé.
»


Services rendus à la FrançAfrqiue


Tous les exils dorés des adversaires de Patrice Talon se font à Lomé, la porte togolaise d’à côté et dans la dictature qui a choisi d’être au service de la FrançAfrique pour réussir son maintien. Ce n’est donc pas un hasard que celui qui confisque toujours le pouvoir à Lomé, le président sortant et jamais élu des Togolais, soit en visite à Paris au même moment. C’est l’habitude du régime togolais d’être l’arrière base de tous les coups tordus de la France en Afrique de l’Ouest : de la Cote d’ivoire au Mali, du Burkina au Benin. Faure Gnassingbé est reçu à Paris par le duo Emmanuel Macron et Jean-Yves le Drian pour ses multiples services rendus à la FrançAfrique. Les Démocrates togolais, surtout les DOSO, Démocrates d’Obédience Sylvanus Olympio, attendront encore que la France soit gouvernée par des démocrates convaincus.

En attendant, une à une, toutes les composantes de la stratégie de la fabrique des perturbations déstabilisatrices du Bénin semblent se dégonfler. Patrice Talon lui-même était sûr de sa protection qu’il promettait que personne ne pouvait déstabiliser le Bénin. Mais après les résultats de la chaude journée du 6 avril 2021, a-t-il la même assurance?

Lorsqu’on voit le gâchis et l’incompétence politico-économiques qui gangrènent le Togo voisin, Patrice Talon n’a d’allié objectif qu’une bonne partie des citoyens togolais en lutte pour soustraire leur pays de la dictature des Eyadema Gnassingbé. Ce sont ces Togolais de France et d’Europe que Faure Gnassingbé a soigneusement évités durant son séjour parisien. Ne tenant aucunement du hasard, la visite de Faure Gnassingbé chez Emmanuel Macron n’est rien d’autre qu’un geste de vassalité et de servilité dans lequel peu de Togolais et de Français, très peu d’Africains se retrouvent aujourd’hui.

●9 avril 2021●



Horizon


Rédigé par PSA le 09/04/2021 à 00:10



Il faut toujours profiter de ce qui se passe à travers le monde, autour de nous, pour mettre en exergue l’incompétence qui gouverne le Togo. Quasiment semaine après semaine, sûrement mois après mois, dans tous les cas année après année, aucun enthousiasme ne s’élève du Togo pour saluer un bon coup de compétence en acte républicain.


Ces Pirates Qui Gouvernent Le Togo


Il faut toujours profiter de ce qui se passe à travers le monde, autour de nous, pour mettre en exergue l’incompétence qui gouverne le Togo. Voici le Togo arbitraire de Faure Gnassingbé !

C’est un drame quotidien pour un pays, pour ses citoyens, individus et organisations, que d’être confisqué par les plus médiocres des citoyens. Souvent, de faux diplômés sans aucune expérience valide ni audace personnelle; une bande de personnages minorés par le concert théâtral de leur incapacité à servir la République avec honneur et Éthique plutôt qu’à faire la course à l’enrichissement rapide et violent digne des brigands et faussaires d’une mafia aguerrie, une pieuvre tentaculaire insatiable.

Le Togo est toujours pris en otage sur tous les plans. Sur le plan économique certes, mais aussi au plan social, politique, culturel, sur tous les plans fondamentaux indispensables à l’ambition du simple démarrage d’un pays, plus de soixante années d’indépendance après. Pour eux, hommes et femmes, le Togo ne compte que lorsqu’il permet d’acheter comptant, cash comme ils aiment le dire, appartements et maisons à Montréal ou quelque part dans une banlieue américaine et européenne.

Leur forfaiture est d’autant plus visible, proéminente et inadmissible qu’au cœur de cette pandémie du coronavirus, ces hommes et ces femmes, ne pensent guère à muter, se transformer en de meilleures graines pour commencer à ensemencer un pays qui n’en peut plus d’être vidé de son sang et de sa moelle.

Quasiment semaine après semaine, sûrement mois après mois, dans tous les cas année après année, aucun enthousiasme ne s’élève du Togo pour saluer un bon coup de compétence en acte républicain. Plus honteux est même devenu leur déplacement à l’extérieur du Togo, qu’ils se cachent systématiquement de leurs concitoyens de la Diaspora, désormais.


Le Togo de toutes les aventures


C’est la preuve que non seulement celles et ceux qui ont confisqué le Togo ne sont capables de rien, mais qu’ils sont parfaitement conscients de leur laideur et vilenie en gouvernance qu’ils parcourent le monde sur la pointe des pieds, désormais. Entendre parler d’eux à l’extérieur du Togo, c’est une fois qu’ils sont repartis, et qu’ils font publier images et textes sur leur séjour empaillé. Ainsi font les Adowuinon, pirates, condottieri et autres prétendus gouvernants du Togo.

Ces flibustiers ne sont pas des corrompus ; ces aventuriers et aventurières sont la corruption elle-même, au Togo et autour du Togo. Tellement qu’ils ricanent lorsque, de temps à autre, sortent une pointe de l’iceberg de leurs dégâts et faits d’armes incalculables : de la concession scandaleuse du Port autonome de Lomé aux intérêts privés de Vincent Bolloré, jusqu’à la production pétrolière du Togo lui-même, la gestion mafieuse des importations pétrolières, la volonté d’accaparement du Bénin pour le mettre sous giron françafricain télécommandé des jupes de la maîtresse béninoise de Faure Gnassingbé lui-même, et quoi encore… Voilà le Togo sans vertu ni résolution audacieuse et, surtout, voilà à quoi sert la mainmise sur tout un pays, voilà à quoi sert l’invouloir d’une bande de pirates !

Pendant ce temps s’organisent diverses ripostes économiques contre les effets directs et collatéraux de la pandémie. Ainsi, apprenons-nous le plus naturellement du monde, du Bénin voisin au Canada lointain, de Bruxelles à Washington en passant par Pretoria, Gaborone, Tokyo, Séoul et autres capitales de vrais pays, que : «À crise exceptionnelle, plan exceptionnel de relance». Quoi de plus normal!

Ici, là, à travers le monde, nul ne parle d’une liste des interdictions, détentions de prisonniers ou augmentations de tarifs routiers, toutes arbitraires, et sans aucune ingéniosité ni aucun plan d’action.

Des aventures personnelles aux péripéties professionnelles, c’est le seul spectacle d’excitation régulière qu’offre le Togo. Dialogues politiques à profusion, observations des élections irrégulières, affectations de diplomates, toutes les épopées togolaises sont d’une rentabilité à mobiliser l’ensemble des tentations coupables, des restes humains ainsi que les complaisances commerçantes, négociantes et boutiquières.

Ailleurs, des pourcentages minima ont été fixés pour être affectés aux projets sur les avancées numériques compatibles avec les temps de confinement, les coûts et la qualité de la communication, au degré de souffrance socio-économique des populations. Ici, au Togo, les pourcentages sont des opportunités dérivables de l’épaisseur des enveloppes budgétaires nationales ou des prétendues aides bilatérales et multilatérales.

La démocratie n’est pas qu’un vague idéal républicain. C’est ce qui est proclamé par les diverses constitutions togolaises, des plus légitimes aux plus apocryphes comme celle actuellement en cours. La démocratie intégrale permet un décryptage éthique des actes de gouvernance, et c’est ce que les Togolaises et les Togolais attendent de leurs gouvernants, les vrais, ceux et celles qui constituent le choix majoritaire de leurs concitoyens encore appelés aux avatars d’élections.

C’est au seul nom de cette Éthique de la République qu’aucun répit ne doit être accordé aux boucaniers divers qui se sont emparés du Togo, si longtemps, par la violence et l’inintelligence de savoir que leur propre salut réside pleinement dans la pratique du gouvernement du Peuple par le Peuple pour le Peuple qui sait protéger ses minorités et pécheurs par la Justice indépendante, le Grand Pardon et la Réconciliation incontournable.


●18 mars 2021●




Mot à Maux


Rédigé par PSA le 18/03/2021 à 00:02



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