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Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Huit jours déjà qu’une liesse populaire s’est emparée des rues des cités américaines, à l’annonce de la victoire de Joe Biden à la Présidentielle de 2020. Depuis lors, Donald Trump a du mal à admettre sa défaite. Avec un soulagement non dissimulé, les grandes chancelleries, la Chine y comprise, se sont mises à reconnaître le président élu, Joe Biden, et la vice-présidente élue Kamala Harris. La plus grande République au monde, les États-Unis d’Amérique, est soumise à un test insolite de démocratie.


Célébration populaire à Atlanta, le samedi 7 novembre 2020
Célébration populaire à Atlanta, le samedi 7 novembre 2020


Ce qui devrait être une gêne provisoire très personnelle pour celui qui n’aime pas du tout perdre –et a toujours fait faillite en affaires sur le dos de ses fournisseurs d’ailleurs-, se transforme en embarras national, puis en une incompétente aliénation digne d’un réel sociopathe. Pas loin de nous souvent, certaines personnes l’avaient prévu : le Donald, il est fou, il a des comportements d’un psychopathe. Ce n’est pas sa nièce psychologue clinicienne, Mary Lea Trump –fille du défunt frère aîné, Fred Trump Jr, qui le démentirait.

Toute la semaine durant, l’étroit chemin qui pouvait mener Donald Trump vers une lueur d’espoir de victoire s’est totalement fermé devant lui. Publiquement, il a été établi que l’élection de 2020 demeure la plus sécurisée de l’histoire des élections américaines. Tous les recours introduits par l’armada d’avocats retenus par le parti républicain se sont dégonflés devant les tribunaux. De ces nombreux avocats, il ne reste finalement que ceux qui se nourrissent dans le foin du culte de la personne.

Donald Trump continue de faire le fou de lui-même. Il bloque toujours les dispositions facilitatrices de la transition de son administration à celle de Biden. Trump manque d’élégance et ne concède pas la victoire à son adversaire. Il s’isole dans son propre camp politique et fait de plus en plus des défections chez ses adeptes, partisans, collaborateurs et administrés. Il limoge ministre suspect de crime de lèse-majesté pour faire autorité.

Sauf dans les républiques bananières sans lois ni règles de fonctionnement, mais dictatoriale et changeante, l’administration publique reste une machine lourde à transformer rapidement dans un système qui cultive les résultats et les élections de mi-mandat, comme d’autres pratiquent la dormance en s’offrant des mandats sans fin ainsi que des constitutions modifiables à volonté.


L’Éthique fait Vision


Ici, la victoire de Biden dans les États ravis par les Républicains en 2016 –Arizona, Michigan, Wisconsin, Pennsylvanie et surtout la Géorgie, met fin à toutes les spéculations et aux derniers fantasmes politiques de Donald J Trump. Avec déjà plus de cinq millions de votes populaires à la clé –le double de l’avance réalisée par Hillary Clinton sur la même personne-, il n’est pas exagéré d’en conclure que Trump et sa philosophie restent des accidents de parcours vite corrigés par les Américains eux-mêmes.

La crainte demeure toutefois que l’idéologie soit vivante dans l’un des enfants Trump. Mais, parce que l’heure n’est plus aux dogmes idéologiques, la vision des jeunes loups démocrates conduite par AOC, Alexandria Ocasio-Cortez, jointe à l’ouverture croissante des sociétés démocratiques au brassage culturel et à la mixité, donne espoir que barrage sera fait à un retour véritable au trumpisme : une folie du ridicule, égarée en politique.

Le triomphe de Joseph Robinette Biden Jr. pour la succession de Donald Trump à la Maison-Blanche ne tient pas du hasard. Ici, il est vraiment question d’un balayage politique symptomatique d’un refus global et d’une exaspération généralisée. L’abandon brutal de l’Éthique politique dans le choix accidentel de Donald Trump ne correspond aucunement à la tentation de la nouveauté exprimée par les peuples à travers le monde, ici et là où le scrutin public veut encore dire quelque chose.

Le calme et l’entregent de Joe Biden font entrevoir l’échec de l’hostilité enfantine de Donald Trump face au choix démocratique des citoyens étasuniens. Ces derniers ont fait œuvre utile. Ils nous donnent l’occasion de confirmer la force et l’agilité de la démocratie ainsi que ses institutions républicaines. Face à l’Éthique républicaine, Trump joue toujours la tromperie du conservatisme. Une véritable symphonie réactionnaire du pis-aller ; celle-là même qui fait de son aventure politique une dramatique leçon d’histoire. Bye-Bye Trump !


● 14 novembre 2020 ●


Diplomatie Publique


Rédigé par PSA le 14/11/2020 à 02:14



Mauvais exemple que cette présidentielle du 31 octobre 2020 en Côte d'Ivoire...


Présidentielle... Le désenchantement
Présidentielle... Le désenchantement



La honte politique de l’Afrique, c’est probablement l’Afrique francophone et ses chefs d’État, nommément les Faure Gnassingbé, Alassane Dramane Ouattara, Alpha Condé, Paul Biya et autres qui ne méritent même pas qu’on perde le temps de les citer tous. Ils se reconnaissent dans leur groupe, et doivent savoir que l’attachement de leurs Peuples à la Démocratie l’emporte sur l’allégeance de leurs concitoyens au président quelconque qu’ils sont, et qu’ils veulent rester dans l’histoire.

Ça tombe bien sur le 31 octobre… Il y a 503 ans, dans ce qui est considéré aujourd’hui comme l’Allemagne commença une grande révolution dans l’Église catholique romaine ; une révolution qui conduira au schisme de la "Réforme Protestante" qui donnera naissance à l’Église protestante luthérienne et ses variantes qui forment aujourd’hui environ le tiers des chrétiens du monde.

L’histoire retient le 31 octobre 1517 comme la date à laquelle Martin Luther (1483–1546) aurait publié les 95 thèses, des opinions révolutionnaires, dénonçant le commerce ou la vente des indulgences : ces riches catholiques qui payaient l’église –en quête d’argent-, pour acheter définitivement le pardon pour leurs péchés… Payer pour obtenir grâce et indulgence pour ses péchés avait fini par révolter Martin Luther qui s’était opposé à l’imposture, fermement et sans relâche, jusqu’à sa propre excommunication -la sanction la plus élevée, par le pape Léon X.

En claire comparaison, c’est comme ce qui se fait aujourd’hui en politique : acheter les observateurs des élections –lesquels observateurs ne demandent d’ailleurs qu’à recevoir leur butin, corrompre les diplomates et autres pour se faire reconnaître élu malgré des fraudes électorales immenses. Payer pour ses péchés, payer pour tout se faire pardonner, payer pour faire accepter un résultat connu d’avance, payer pour tout corrompre, payer et payer encore pour se faire tout pardonner.

Et voilà... C’est cette même date qui coïncide avec la mascarade électorale d’ADO en Côte d’Ivoire, après celles d’Alpha Condé en Guinée en ce mois d’octobre et Faure Gnassingbé au Togo en février. La corruption électorale dont se rendent coupables les prétendus chefs d’État francophones africains est annonciatrice d’un grand bouleversement en gestation dans tous ces pays, comme a été la Révolution luthérienne dans l’Église catholique.

Vivement... Que le 31 octobre 2020 soit également annonciateur d’un grand chambardement en Côte d’Ivoire et partout ailleurs en ces temps nouveaux qui refusent l'indignité du commerce des indulgences en politique, le commerce juteux du faux dans les élections.


PSA
[31 0ctobre 2020]


Mot à Maux


Rédigé par PSA le 31/10/2020 à 22:00



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