Profil
Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




À Cotonou, en mai 2006, Nicolas Sarkozy a déclaré que "la France n'avait économiquement plus besoin de l'Afrique". Elu président, il déclare à Dakar que "l'homme africain n'est pas entré dans l'histoire". Comment avez-vous apprécié ces discours ?


Hyperactivité africaine
« À Cotonou, M. Sarkozy a affirmé que les relations de la France avec l'Afrique devaient évoluer sur un mode moins passionnel, moins compassionnel. Il a dit que ce n'est pas parce que la France a besoin d'exploiter l'Afrique qu'elle va faire des choses avec le continent. Beaucoup de gens ont compris que "la France n'avait plus besoin de l'Afrique". M. Sarkozy n'a pas pu vouloir dire cela. Quand on voit la stratégie de Total, l'importance du Niger pour Areva ou le fait que l'Afrique est le principal centre de profit d'Air France, on pourrait même soutenir que la France a un petit peu plus besoin de l'Afrique qu'avant.
A Dakar, après un très beau discours sur la colonisation, le président a poursuivi en affirmant que l'homme africain n'était pas entré dans l'histoire. Autant l'ancien avocat d'affaires était à l'aise sur le terrain du droit, autant on a deviné qu'il n'était pas anthropologue ! En un siècle, on a imposé à "l'homme africain" des cultures d'exportation - le coton par exemple - qui ont été expédiées dans les Vosges et maintenant en Chine ! Aujourd'hui, les cotonculteurs burkinabés consultent sur ordinateur les cours du marché de Chicago et viennent d'autoriser les OGM. Si ce n'est pas une entrée dans l'histoire ! Le président actuel ne rend pas justice à l'hyperactivité des Africains. »
Lionel Zinsou, associé-gérant à la banque Rothschild, conseiller du président du Bénin dans Le Monde

Ad Valorem


Rédigé par psa le 01/10/2007 à 00:25



Pardon !
Œuvre utile comme en fait rarement la communauté togolaise, un débat sévit sur le thème Pardon. Il était grand temps, même si les échanges ne sont qu’à leur début. Un ami a bien voulu éveiller mon attention sur l’exercice en cours, me sachant assez occupé ces temps pour être au courant de tout. Cette fin de semaine, j’ai pu lire l’ensemble de la production des uns et des autres. Timides au début car simplement sectoriel en empruntant la voix du seul droit et de la théologie, les échanges sont ramenés à leur dense proportion, surtout depuis que le proposeur du sujet du débat, notre ami Éloi Koussawo, est revenu l’alimenter des contributions de Jacques Derrida et d’Edgar Morin. En effet, faudra-t-il subordonner le pardon au repentir ? la question se pose bien pour ces deux nobles termes aussi indépendants qu’interdépendants. De là, la force de chacun qui peut bien se nourrir et se renforcer l’un au contact de l’autre, certes. Mais ultimement, le pardon, dans sa dimension humaine et éthique ennoblit et enrichit les valeurs de la personne qui le donne sans « forcément » attendre un quelconque repenti de l’autre. J’espère que les participants au débat en arriveront à cette réalité qui dégonfle la fausse idée bien répandue chez les Togolais sur l’existence d’une méchante impunité qui bloquerait leur horizon de convergence ; un but auquel les uns et les autres arrivent aujourd’hui après des années d’errements et de manque de solution alternative assortie de moyens appropriés. À dire que quelqu’un, pour ce pays le Togo, avait déjà vu assez clair en suggérant très tôt le… Grand Pardon. Mal lui en est pris jusqu’à maintenant, certains se croyant Dieu, son fils et ses apôtres, le voulait plutôt à genou devant eux. Il avait pourtant raison ce prophète mal-aimé du Grand pardon. Et depuis, aucune autre découverte politique n’a été faite sans que cela ne soit une branche de cette nécessité du Pardon au Togo. Le Togo, un pays où la joie de vivre a presque disparu au profit du radicalisme à tout crin qui fige tous les esprits jadis éveillés, lesquels nous parlent aujourd’hui – à l’intérieur même d’un débat sur la Pardon, des chiens et des humains, les uns étant moins méritant que les autres… Pardonnez-les, ils ont des choses à cacher !


Silence


Rédigé par psa le 01/10/2007 à 00:01



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