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Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




L’espoir naîtra t-il de cette gestation? Ségo y croît
L’espoir naîtra t-il de cette gestation? Ségo y croît
Rien d’inattendu dans le refus apparent de François Bayrou de ne pas appeler ses électeurs à voter, ni pour la Ségolène, ni pour le Sarko. Mais tout le monde sort sa loupe pour voir de près les mots et les charges émotives contenues dans les propos tenus hier par de M. Bayrou. Effectivement, ce dernier ne doit pas trop porter Nicolas Sarkozy dans son cœur…

«i[Nicolas Sarkozy, par sa proximité avec les milieux d'affaires et les puissances médiatiques, par son goût de l'intimidation et de la menace, va concentrer les pouvoirs comme jamais ils ne l'ont été. Par son tempérament, et les thèmes qu'il a choisi d'attiser, il risque d'aggraver les déchirures du tissu social, notamment en conduisant une politique d'avantages aux plus riches. (...) Les deux candidats ont promis une augmentation délirante des dépenses publiques, de l'ordre de 60 milliards, dans un pays endetté comme le nôtre, l'un deux [Sarkozy] ajoutant une baisse totalement improbable des prélèvements obligatoires dans une proportion que ni Reagan ni Thatcher n'ont jamais approchée, même en rêve. (...) Nicolas Sarkozy va aggraver les problèmes de la démocratie et la fracture du tissu social]i.»

Du coup l’espoir renaît au PS et le soir même, Ségolène trouve que 50% des voix de Bayrou lui suffiront pour gagner l’Élysée. Curieux calcul qui se base sur l’hypothèse que les voix de M. Le Pen que personne ne s’empresse de réclamer sont problématiques qu’autres choses. Pour être parti trop tôt et resté en tête tout le temps dans une course de longue haleine et de deux tours, Sarko semble avoir fait le plein de toutes ses voix et n’offre plus la chance d’être une alternative pour qui que ce soit. Avant d’aggraver les problèmes de la démocratie française, il a aggravé son propre problème cette première semaine. Son image de jeune flingueur revient le hanter. Faudra alors qu’il appelle Ségolène à son secours en la poussant à quelques gaffes dont elle-seule a le secret.


Diplomatie Publique


Rédigé par psa le 26/04/2007 à 08:06



C'est
C'est
Juste pour le plaisir, la Bravitude de la Ségolène et la Fatitude du Sarko ont eu raison des autres platitudes. Il en existe encore qui pensent que les programmes font les élections. Eh bien non ! Les idées ne sont malheureusement qu’une partie du jeu politique. Le renouveau est une nécessité qui fait recette : la détermination de Sarko et sans doute le courage de Ségo leur ont donné beaucoup plus d’ascendant sur les autres. En réalité, je serai du même avis que Jacques Attali qu’un printemps politique, nouveau, s’est levé sur la France, bousculée dans ses vielles habitudes franco-françaises...

« Avec ce premier tour de l’élection présidentielle de 2007, se clôt un chapitre de l’Histoire de France: Pendant plus d’un demi-siècle, les Français ont refusé de voir la réalité du monde, se sont bercés d’illusions et ont délégué l’exercice du pouvoir à des professionnels chevronnés, capables d’organiser la vie du pays sans remettre en cause ses tabous. Ils viennent de montrer qu’ils ont changé : ils ont cessé de bouder les urnes ; ils s’intéressent de nouveau à la vie publique ; ils débattent, votent et se préparent même à se porter candidats en masse aux élections locales à venir. Deux partis protestataires, (le parti communiste et le Front national), qui ont obscurci si longtemps la vie publique française, en obligeant les uns et les autres à des alliances contre-nature, ont disparu ou sont en voie de disparaître. Trois partis de gouvernement, sérieux et raisonnables, chacun à sa façon, regroupent, pour la première fois dans l’Histoire du pays, les trois quarts des électeurs. Enfin, les deux candidats du second tour sont l’un et l’autre jeunes, candidats pour la première fois et favorables à une modernisation profonde de la vie démocratique.
Ce premier tour marque la fin de l’hiver politique de la nation, le début d’un printemps français. Plus encore, ce qui se passe en politique n’est que le reflet d’une formidable évolution en profondeur du pays, commencée depuis quelque temps déjà : les enfants y naissent de nouveau en nombre ; les régions s’éveillent ; les territoires se prennent en main ; des banlieues surgissent d’innombrables projets, portés par des jeunes gens honnêtes et entreprenants ; les universités se regroupent et se lancent à la conquête du monde ; les entreprises sont de plus en plus dynamiques ; les chercheurs, les ingénieurs, les médecins sont de plus en plus conscients des exigences de la mondialisation.
Seul, l’État reste en rade, dans toutes ses dimensions : l’armée, la politique étrangère, l’administration, les services publics, sont encore très largement endormis. Les impôts sont archaïques, les dettes abyssales, les bureaucraties paralysées. Ainsi se dessine l’enjeu du second tour : les Français choisiront leur président selon l’idée qu’ils se feront de la capacité des deux candidats à moderniser l’administration, la sécurité intérieure, la défense et la politique étrangère. S’ils ne se trompent pas, si le président se montre capable de mettre l’État au niveau du reste de la nation, alors le printemps français verra naître d’innombrables fleurs. »

Jacques Attali



Ad Valorem


Rédigé par psa le 23/04/2007 à 16:03



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