Profil
Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Père pardonnez-le, parce qu’il savait ce qu’il faisait. C’est probablement en ces termes que Saint Pierre lui-même devrait présenter Jacques Vergès à Dieu. Peu croyant, l’avocat du diable serait pourtant tenté par cette autre expérience de mort, un tantinet malicieux. Vacances mortuaires après une vie d’avocat endiablée et exagérée, quoique talentueuse à perte de vertu. Revue de vie.


Jacques Vergès, vie exagérée pour avocat endiablé
De petite taille, rond, le visage lisse et ironique, portant de fines lunettes, cet «avocat du Diable» collectionneur de jeux d’échecs, auteur d’une vingtaine de livres, était proche de personnalités politiques du monde entier mais aussi de militants de l’ombre.

Jacques Vergès était à Genève en 1991, pour parler de «la beauté du crime», et avait été l’invité de Darius Rochebin dans l’émission Pardonnez-moi, où il disait éprouver «pour tous les clients» qu’il défendait «un sentiment profond». On l’a appris jeudi soir auprès du Conseil national français des barreaux et de son éditeur. Redouté, controversé, l’avocat français Jacques Vergès est décédé jeudi à Paris à l’âge de 88 ans. Selon L’Express, dans la chambre même où Voltaire avait poussé son dernier souffle, le 30 mai 1778.

«L’avocat du diable» ou «le salaud lumineux» s’était «inventé une légende». Il «a été aimé par certains qui contestaient et contestent le système et détesté par beaucoup», écrit Slate.fr. Du fait qu’il s’était imposé comme le défenseur de personnalités condamnées par l’Histoire au motif que, selon lui, «les poseurs de bombes sont des poseurs de questions». «Il a plaidé pour les pires criminels et en était fier», indique la RTBF.

Un pénaliste narcissique
«Défenseur des indéfendables», aux yeux du Figaro, ou «des causes perdues», ajoute La Voix du Nord, ce pénaliste narcissique qui connaissait parfaitement le fonctionnement des médias et comment en profiter a mêlé, tout au long de sa carrière, une espèce d’esthétisme intellectuel qui le conduisait à volontiers philosopher et un profond militantisme qui l’a engagé dans la lutte anticolonialiste.

Il s’était rendu célèbre par ce qu’on appelle la «défense de rupture» – consistant à se servir du tribunal comme d’un porte-voix – adoptée durant la guerre d’Algérie quand il était l’avocat de militants du Front de libération nationale (FLN). Il épousera d’ailleurs Djamila Bouhired, héroïne de l’indépendance et poseuse de bombes condamnée à mort, mais finalement graciée.

«J’aurais défendu Hitler»
Ultime provocation, il aurait «défendu Hitler», clamait cet homme en colère, voire en guerre, contre «les bonnes intentions, les procès truqués et l’ordre mondial» qu’il abhorrait. «Quand un homme traqué frappe à ma porte, c’est toujours pour moi un roi dans son malheur», ajoutait celui que Barbet Schroeder a dépeint dans son film documentaire de 2007 comme L’Avocat de la terreur.

«Dans une interview au journal Sud-Ouest en février 2013 citée par Radio France internationale, il disait: «J’aurais dû crever cent fois, mais on m’a raté: un poursuivant qui tombe en panne de voiture, une bombe dans mon appartement alors que je n’y étais pas…» […] Sans doute aurait-il rêvé d’une sortie plus éclatante.» On peut aussi retrouver 10 de ses citations, souvent polémiques, dans le diaporama du Huffington Post.

L’avocat de Barbie
Ses clients, que la grande majorité considère comme des fripouilles historiques, faisaient la plupart du temps l’unanimité contre eux, à l’instar des membres de l’internationale terroriste des années 1970 et 80, du «révolutionnaire» vénézuélien Carlos, de l’activiste libanais Georges Ibrahim Abdallah, du dictateur yougoslave Slobodan Milosevic ou de l’ancien dirigeant khmer rouge Kieu Samphan.

Sans compter le plus célèbre de tous: le criminel de guerre nazi Klaus Barbie, jugé à Lyon en 1987, puis condamné à perpétuité. Son indécrottable goût de la provocation l’a rendu insupportable à beaucoup quand, par exemple, lors de ce procès très médiatisé, il a répondu à des résistants évoquant le «sourire» du gestapiste lors des séances de torture: «Mais ce sourire, c’est une preuve évidente de sa courtoisie!» «Pour défendre Barbie, notait-il par la suite, j’ai dit aux accusateurs: «Ce que vous lui reprochez, vous l’avez fait vous-mêmes sous la colonisation. Alors, à quel titre vous permettez-vous de le juger

De Garaudy à Gbagbo
Qui d’autre, encore? Quelques mois avant la fin du dictateur libyen Mouammar Kadhafi, il s’était porté volontaire, avec l’ancien ministre Roland Dumas, pour déposer plainte pour «crimes contre l’humanité» contre le président français Nicolas Sarkozy, qui avait pris le commandement des opérations en Libye. Me Vergès a aussi défendu, en vrac, des dirigeants africains comme l’Ivoirien Laurent Gbagbo (voir à ce propos Le Grand Oral de La Télé et du Matin du 23.01.2011), l’intellectuel négationniste Roger Garaudy, le jardinier Omar Raddad (Omar m’a tuer), la trésorière «occulte» du parti gaulliste (RPR) Louise-Yvonne Casetta ou le tueur en série Charles Sobhraj.
En 1970, il laisse femme et enfants et disparaît pendant huit ans. Il se fera un malin plaisir de toujours laisser planer le mystère sur cette période. Etait-il aux côtés de Palestiniens? Dans le Congo post-Lumumba? Au Cambodge de Pol Pot? A-t-il alors rencontré Carlos, comme l’ont envisagé les services de renseignement français?
Les «grandes vacances»

Il se bornera à évoquer, avec délectation, de «grandes vacances très à l’est de la France». «Je suis passé de l’autre côté du miroir, c’est ma part d’ombre», disait-il, ajoutant: «Je n’ai jamais suivi une psychanalyse. Quel intérêt de mettre la lumière sur les zones d’ombre d’un homme? Elles font sa force.» En tout cas, conclut Le Point, «l’homme aux mille vies n’avait ni dieu ni maître» et «toujours un coup d’avance».//////// Olivier Perrin



Silence


Rédigé par psa le 17/08/2013 à 09:21



Nulle part si ce n’est sous la pointe de la dictature, les humains ne choisissent les mêmes gouvernants ou système cinquante ans durant. Au Togo pas plus qu’en Allemagne, Belgique, Colombie, France, Niger et ailleurs en Afrique du Sud, Brésil, Canada, États-Unis et autres, voilà que cette soif du changement est réellement refusée par les tenants du pouvoir. Nouvelle occasion manquée au Togo!


Togo Yéyé
Que voulons-nous réellement pour le Togo? C’est la question fondamentale qui permet de cerner la tournure des choses dans ce détournement, à ciel ouvert, de la volonté de changement exprimée dans les dernières élections législatives togolaises. Ce dernier jeudi de juillet 2013 est ainsi devenu une occasion ratée pour un Togo nouveau, un Togo démocratique, un Togo Yéyé de la raison et de la réconciliation. Mais quel qu’en soit la suite des choses, l’engagement pour le changement et l’alternance politique doit se poursuivre

En fait, y croyions-nous vraiment? En réalité non! Et c’est parce que nous étions nombreux à ne pas y croire que nous avons insisté auprès des nôtres, familles et amis, pour qu’une fois encore ils aillent, toutes et tous, exprimer leur choix du changement. Car c’est bien de l’amorce du changement que les citoyens du Togo ont besoin depuis hier certes, mais surtout aujourd’hui.

C’est effectivement une constante que le changement fait partie de notre humaine condition; et au Togo, un peu plus. Nulle part si ce n’est sous la pointe de la dictature, les humains ne choisissent pas les mêmes gouvernants cinquante ans durant. Au Togo pas plus qu’en Allemagne, Belgique, Colombie, France, Niger et ailleurs en Afrique du Sud, Brésil, Canada, États-Unis et autres. Voilà que cette soif du changement est réellement refusée par les tenants du pouvoir. Et c’est dommage!

Ce constat de refus est réel. Pour une fois dans l’histoire du Togo de ces temps modernes, l’opposition a su se rassembler sous des entités relativement efficaces dont la plus avant-gardiste est le Collectif Sauvons le Togo (CST). Le CST, et surtout l’ouverture de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) et de son leader Jean-Pierre Fabre aux partis beaucoup plus modestes, ont aidé à bâtir un regroupement de partis politiques et d’organisations de la société civile aptes à un travail d’équipe porteur du changement.

Parler d’unité d’action au Togo était chose impossible du temps de la domination d’un Gilchrist Olympio sur les autres leaders, les Agboyibo, Kodjo, Gnininvi de ce monde politique. Le résultat, tout le monde le connait : désespérément insignifiant. Le devoir d’unité pour arriver au résultat était donc impérieux et c’est le mérite du CST d’avoir su le réaliser. Sa prétention à la victoire, tout le moins à une prestation remarquable n’était que juste ambition. Une ambition supprimée, alors que l’alternance et la cohabitation demeurent des fatalités politiques incontournables et indispensables à la démocratie.

Seulement, nombreux ont espéré un soupçon de démocratie sans compter avec la fraude inintelligente et flagrante des tenants du pouvoir politique au Togo. Des résultats préfabriqués sont exhibés au monde entier, quelques heures de la fin des votes au Togo. Un Togo incapable d’organiser des élections propres et crédibles qui brutalement, en moins de 24 heures, sort de nulle part des résultats tellement propres qu’ils ne pouvaient qu’être fabriqués à l’avance… Un Togo désespérant et un Togo incapable d’écouter la voix de la désespérance de ses citoyens; un Togo qui n’en peut plus de ne pas être un pays normal où fierté, dignité et éthique redeviennent la norme ainsi que le ferment d’un nouveau départ. Un Togo comme personne n’aimerait son pays.

Tout le monde savait que l’alternance aux présidentielles était bien l’enjeu de ces élections législatives au Togo; avril 2015 commençait bel et bien en ce juillet 2013. Le pouvoir tente d’effacer cet horizon d’une dynamique attendue par des millions de citoyens, en empêchant toute présence de l’opposition qui aurait gêné la prochaine Assemblée Nationale dans son envie de verrouiller les portes du changement politique attendus par des citoyens réellement fatigués par la cinquante d’années du même système. Que voulons-nous pour le Togo? Un changement pacifique qui libère les énergies en berne et en attente, ici même au Togo et dans la diaspora. Que voulons-nous? Des élections et surtout des résultats crédibles… La vérité des urnes!

Toutes les énergies doivent converger de nouveau pour que le Togo change, et qu’il change en bien pour tous ses citoyens; de partout, nous devons afficher nos couleurs, celles du changement et de l’alternance, celles du Togo Yéyé. Comme d’autres auparavant, comme ailleurs auparavant, le changement doit résonner encore plus fort au Togo et autour du Togo. Trop c’est assez, un autre Togo doit naître : un Togo nouveau, un Togo Yéyé. Nous agissons en l’affichant notre Togo Yéyé que nous appelons de tous nos vœux… Il faut que ça change au Togo :
togo_yeye.pdf Togo Yéyé.pdf  (487.25 Ko)

Diplomatie Publique


Rédigé par psa le 27/07/2013 à 17:52



1 ... « 171 172 173 174 175 176 177 » ... 726