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Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




C’est une très vieille tradition de l’humanité que les dirigeants possèdent, généralement, un certain « talent d’incompétence » à toujours fuir la réalité en s’imaginant de fausses solutions ou en se faisant servir de faux conseils. Mais un jour…


La blague à Jean Charest
La faiblesse de Jean Charest c’est qu’il n’a pas d’autres expériences de travail que celle de la politique partisane. C’est nettement insuffisant pour diriger un État! C’est effectivement d’un Premier ministre à la petite semaine dont dispose le Québec depuis une dizaine d’années. Et le désamour des citoyens pour la politique confortant malheureusement son règne, Jean Charest vit dans l’illusion d’être ce qu’il ne pouvait jamais être… un Homme d’État.

Incontestablement, Jean Charest vient de « rater son rendez-vous avec l’histoire » à en croire ses adversaires politiques à l’Assemblée nationale du Québec. Une histoire du Québec et du Canada qui, tant bien que mal, sait mettre les intérêts supérieurs au-dessus de tout, particulièrement lorsque les bases mêmes de la démocratie sont ébranlées.

Paul Martin en a donné le meilleur exemple récent, en mettant en branle la Commission Gomery qui devrait le balayer lui-même par la suite, et ouvrir la voix à Stephen Harper depuis lors. Paul martin voulait faire du bien à la démocratie canadienne; c’était un autre Socrate qui s’en était allé vers sa Mort pour que la vérité lui subsiste pour toujours.

L’histoire retiendra néanmoins que Paul Martin avait agit en véritable Homme d’État. Avant Paul Martin, le juge Dennis O’Connor (Commission O’Connor) en Ontario a éclairci le laxisme coupable institué dans la gestion de l’eau dans la municipalité de Walkerton alors que les guerres syncidicales au Québec avaient également, auparavant, necessité la Commission Cliche.

Mélancolique et pudique, l’histoire n’ose même pas regarder la face à Jean; un Jean Charest surpris une main dans le sac à mensonge et, dans l’autre main, une « patente à gosse » qui n’est rien d’autre qu’une commission basée sur aucune loi du Québec. Une véritable escroquerie politique, une grosse blague, une pure « arnaque » politique; les mots ne manquent pas pour décrire le jeu politique du Premier ministre du Québec, qui croit ainsi sauver son parti –le parti libéral du Québec, ainsi que sa carrière personnelle, lui qui se voyait déjà en route pour diriger le Canada un jour prochain.

La blague à Jean Charest
Il n’est plus un secret pour personne que les partis politiques au Québec bénéficient largement des retro commissions sur certains contrats de services, ici et là obtenus du gouvernement. L’écœurantite aigüe qui en a résulté pour les citoyens a atteint un degré tel que monsieur et madame Tout-le-monde voudrait savoir comment les choses ont pu en arriver là, malgré les interdictions légales, malgré la vigilance dont plusieurs institutions –du domaine de la construction aux gardiens des règles électorales en passant par les corps de police eux-mêmes, ont fait preuve.

Les derniers en date, les derniers avant les impassibles militants du PLQ, sont les avocats qui ne pouvaient pas ne pas dégonfler la passe à Charest, désavouer carrément le Premier ministre du Québec : « Au terme de notre première analyse, nous ne pouvons avaliser totalement cette commission, puisque trop de questions demeurent en suspens. Le gouvernement a fait un pas important en acceptant de créer une commission d’enquête, il doit maintenant lui donner les moyens d’atteindre les résultats visés », explique le bâtonnier du Québec, Me Louis Masson, Ad. E.

« Les récentes allégations qui éclaboussent le gouvernement en matière de collusion dans le secteur de la construction sont dévastatrices pour la confiance du public dans ses institutions, dans l’État et dans le fait que les lois et règlements sont respectés dans l’attribution des contrats de construction et de gouvernance des chantiers. Le gouvernement a donc la responsabilité d’assurer à la population que tout est mis en œuvre pour que soient respectées les lois, incluant l’absence de corruption et de favoritismes et que l’État fait une saine gestion des deniers publics », réitère le bâtonnier Masson.

En réalité, ce sont les insuffisances du Premier ministre du Québec qui sont exposées au grand jour par cette sortie rapide du Barreau du Québec, vingt quatre à peine après la création de la pseudo-commission. Une situation embarrassante qui devrait forcer Jean Charest –normalement et pour peu que quelque chose lui reste comme devoir ou désir de respecter la demande généralisée des différentes couches de la population, à se rétracter, faire marche arrière et offrir une vraie commission à la population et aux professionnels du Québec.

En fait, il y une limite à vouloir tromper le peuple tout le temps. C’est l’histoire des échecs politiques : c’est une très vieille tradition de l’humanité que les dirigeants possèdent, généralement, un certain « talent d’incompétence » à toujours fuir la réalité en s’imaginant de fausses solutions ou en se faisant servir de faux conseils. L’éthique guérit de tout cela de nos jours… Vivement des cours d’éthique à monsieur le Premier ministre du Québec.

Mot à Maux


Rédigé par psa le 21/10/2011 à 16:04
Tags : Commission Québec Éthique Notez



Ce dimanche, le Tout-Washington, dont Barack Obama, inaugure le mémorial dédié au révérend Martin Luther King Jr, figure emblématique du combat pour les droits civiques aux États-Unis. Wade Henderson, 63 ans, a vécu cette époque. Il témoigne...


Martin Luther King au Panthéon

Washington, début des années 1960. Wade Henderson a 13 ans. Il vit avec ses parents dans le quartier de Le Droit Park – Bloomingdale. L’endroit fut un bastion de Blancs au XIXe siècle, mais plus tard, de nombreux Afro-Américains sont venus s’y installer. Fier d’avoir achevé avec succès sa junior high school, il veut se mettre sur son trente-et-un pour recevoir son diplôme. Il court à Garfinckel’s, un centre commercial chic de la capitale, pour s’acheter un costume avec ses économies. Dans la section enfants, il trouve son bonheur. Mais le vendeur, un Blanc, «me dit en riant que je ne peux pas essayer le vêtement, raconte Wade Henderson. J’ai été humilié. Je me suis dit, non, tu ne peux pas accepter de vivre comme ça».

C’était une époque où les Noirs ne pouvaient pas fréquenter des hôtels, où un enfant noir ne pouvait pas regarder un Blanc dans les yeux. «Nous vivions un régime d’apartheid, se souvient Wade Henderson. Les États-Unis ont vu le jour en tant que nation d’esclaves. Il a fallu deux siècles pour que la démocratie américaine corrige le tir.»


Lei Yixin et son oeuvre
Lei Yixin et son oeuvre
Président de la Leadership Conference on Civil Rights (LCCR), une influente coalition de 200 organisations spécialisées dans les droits civiques, Wade Henderson a bien en mémoire cette période turbulente. Les cheveux gris, cet Afro-Américain de 63 ans ne boude toutefois pas son plaisir. Ce dimanche 16 octobre, des milliers d’Américains, dont Barack Obama, Aretha Franklin et une cohorte d’anciennes figures du mouvement des droits civiques comme John Lewis, vont assister à l’inauguration du mémorial dédié à Martin Luther King (MLK), figure emblématique du combat pour les droits des Noirs, assassiné le 4 avril 1968 dans un motel de Memphis. «C’est un moment majeur dans l’histoire des États-Unis. C’est la récompense d’un accomplissement personnel, celui de Dr. King, mais aussi du mouvement de justice sociale le plus puissant qu’ait connu le XXe siècle

Pour la première fois, un homme de couleur a droit aux honneurs nationaux sur la grande avenue du Mall, expression de la fierté et de la grandeur de l’Amérique. Entre les mémoriaux consacrés aux présidents Jefferson, Lincoln et Roosevelt. Ce dimanche, il incombera à Barack Obama, premier président noir des États-Unis, de prononcer le discours officiel. L’événement aurait déjà dû avoir lieu à la fin août, mais fut balayé de l’agenda par l’imprévisibilité de l’ouragan Irene. Pour Wade Henderson et sa génération, c’est un moment très fort. «De nombreux Américains risquent pourtant de ne pas en mesurer l’importance», craint-il.

À deux pas du Potomac, en bordure du Tidal Basin, le mémorial Martin Luther King est dominé par une sculpture de MLK en granit dénommée la Pierre de l’espoir. Un peu plus loin, des phrases célèbres prononcées par le révérend noir sont gravées sur un mur de pierre. La statue, œuvre du sculpteur chinois Lei Yixin, ne fait pourtant pas l’unanimité. Trop massive, trop réaliste. Elle ne rend pas justice à la puissance expressive de MLK. La Commission américaine des beaux-arts s’est insurgée contre le projet, le comparant aux statues colossales des États socialistes de l’époque soviétique.

C’est en 1996 que le Congrès et le président Bill Clinton autorisent Alpha Phi Alpha, la fraternité Martin Luther King, à ériger un mémorial sur le Mall, un projet de 120 millions de dollars. Le choix se porte sur l’artiste de Changsha, dans le Hunan, qui s’est notamment illustré par des sculptures de Mao. Un sculpteur afro-américain de Denver, Ed Dwight, avait participé à la sélection de ce dernier en 2006. Mais après avoir changé d’avis, il confie au New York Times que Lei Yixin «ne connaît pas la manière dont les Noirs marchent, se tiennent debout, comment leurs épaules s’inclinent». Il était apparemment l’un des rares sculpteurs à savoir travailler à une telle échelle.

Pour Wade Henderson, l’important est ailleurs. Dans le symbole. Son engagement en faveur des droits civiques a été vite une évidence. Il était à l’université quand il apprit la mort de MLK qui embrasa les campus comme un feu de paille. Ce fut l’occasion d’une vraie prise de conscience comme le fut l’expulsion d’Adam Clayton Powell du Congrès à la même époque. Pasteur à la forte voix et politicien de Harlem à New York, Clayton Powell fut défendu devant la Cour suprême par l’avocat Arthur Kinoy, professeur de droit de Wade Henderson à la Rutgers University School of Law. Il eut gain de cause.

Wade Henderson, qui a vu Washington brûler en 1968, l’affirme: «On n’arrive à rien sans se battre. Le mouvement des droits civiques a permis une transformation majeure de la société américaine grâce au Civil Rights Act de 1964 et surtout au Voting Act de 1965», des éléments centraux de la Great Society du président Lyndon Johnson visant à supprimer la ségrégation raciale. «Et, poursuit-il, j’avais 15 ans en août 1963 au moment de la Marche de Martin Luther King sur Washington pour l’emploi et la liberté. C’est là que Dr. King prononça son fameux discours I have a dream devant 250 000 personnes amassées devant le Lincoln Memorial. Quand je regardais la foule autour de moi, je voyais des gens portant chapeaux et costumes. Ils avaient une grande dignité. C’est l’image du mouvement qu’ils voulaient transmettre au monde

Marquer l’histoire des Noirs et des États-Unis d’une pierre en granit de 9 mètres de haut, c’est bien, relève Wade Henderson. Mais il met en garde: «Nous sommes encore très loin de ce à quoi Martin Luther King aspirait pour les États-Unis, une société plus égalitaire. Les défis sont immenses. Un mouvement vient de se faire jour dans plusieurs États qui ont introduit de nouvelles réglementations de vote. Celles-ci sont telles qu’elles vont dissuader des millions d’électeurs, surtout les Noirs et les Hispaniques, d’aller aux urnes. Un coup dur pour Barack Obama

Et puis, ajoute le président de la LCCR, il y a les lois anti-immigration, notamment en Alabama et en Arizona, qui sont si restrictives qu’il faudra reprendre le travail à zéro. «Nous avons aussi un système judiciaire qui nécessite de profondes réformes. La récente condamnation à mort de l’Afro-Américain Troy Davis en Géorgie n’a pas été levée, malgré des doutes raisonnables quant à sa culpabilité. C’est un exemple de dérive judiciaire. Les lois anti-drogue adoptées en 1986 sont aussi discriminatoires. Les consommateurs de cocaïne (plutôt aisés et blancs) ou de crack (plutôt des Noirs) sont condamnés dans un rapport de 1 à 100 en termes de sévérité de la sentence

Pas étonnant que, sur les 2,3 millions de détenus dans le pays, 1 million d’entre eux soient des Noirs. Ces derniers sont par ailleurs 18% à ne pas être couverts par une assurance maladie.

À l’heure où l’économie américaine est en pleine crise avec 9,1% de chômage, dont 17% dans la communauté afro-américaine, Wade Henderson ne peut s’empêcher de penser aux années King. «Martin Luther King se battait aussi pour une justice économique. Un peu à l’image du mouvement Occupy Wall Street aujourd’hui, il avait créé la «Resurrection City» à Washington, un camp fait d’abris de fortune en carton pour attirer les regards de l’Amérique sur la pauvreté qui la gangrenait.» Aujourd’hui, les Afro-Américains ont grimpé l’échelle sociale. Ils sont nombreux à occuper des postes à responsabilité. Mais les jeunes Noirs affichent le plus haut taux (60%) d’élèves qui sortent du système scolaire. Dr. King a un mémorial, un jour férié (janvier) qui lui est destiné. L’Amérique s’est-elle réconciliée avec son passé?///////////Stéphane Bussard

Martin Luther King au Panthéon

Diplomatie Publique


Rédigé par psa le 14/10/2011 à 23:29



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