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Personne n’a vu la chose venir… Loin de toute complaisance, le problème du Togo n’est pas tant sa posture extérieure que l’usage malsain, totalitaire et mensonger qui en a été fait jusqu’à maintenant. Dans un monde ouvert, le Togo n’a pas les moyens de constamment soutenir une diplomatie des apparences.

Parce que la pratique gouvernementale classique consiste toujours à anéantir toute opposition politique sur son sol, cette nomenklatura togolaise est restée sur l’illusion qu’elle pouvait tordre le cou à la réalité au plan extérieur et en vivre sur la scène internationale. Peine perdue, le monde en a vu bien d’autres boutades que personne, aujourd’hui, ne se laisse plus embobiner longtemps.

En refusant d’avoir de larges perspectives ou vision d’ensemble, « Seeing the Big Picture » dit-on généralement, les autorités en place au Togo se sont crues des absolus « maîtres du jeu » à travers la falsification enfantine et quasi primitive de leurs relations externes au détriment des composantes et des pratiques internes. Au programme de cette anomalie, l’illusion de pouvoir tout contrôler : des statistiques de performances diverses jusqu’à la propagande externe alimentée par la fausseté autant que par l’intoxication ou la mystification… L’obéissance au maître du jeu impérial : la servitude volontaire. En l’état actuel, le Togo ne peut s’en sortir sans ses insoumis divers…

Voilà que de nouveau les affaires intérieures se révèlent supérieures aux affaires extérieures, à la faveur de quelques forfaits devenus des banalités : embastillements, détournements des ressources, incendies de marchés, annonce d’élections captives des ambitions, conseils de ministres qui ne parlent que de lois dans un pays de non-droit et, prosaïquement, un arrêt prolongé de Faure Gnassingbé lui-même au Togo durant cette période de fêtes de fin et de début d’année…

L’offensive diplomatique du Togo ces dernières années, une traditionnelle fuite en avant, s’est révélée n’être qu’une défensive désespérée. Ce qu’il est même indécent d’appeler la diplomatie togolaise n’a jamais su devenir convaincant, partout où elle est passée ; elle ne pouvait l’être dans un jeu de mensonges sans fin.

À chaque fois, à la moindre vérification, les vrais ambassadeurs du Togo partout à travers le monde, la Diaspora togolaise en réalité, ont toujours donné la juste et stricte face de leur pays. Et ce n’est pas pour rien que dans bien de situations, les autorités togolaises se cachent toujours de leur Diaspora foncièrement insoumise !

Mise à part la Diaspora togolaise, le moindre service des renseignements de tout État contemporain est en mesure de relever les empreintes politiques véritables du Togo, et de reconstituer la nature du régime qui y sévit depuis trop longtemps. C’est ainsi !

Le Togo perd en jouant toujours faux, sans gamme ni éthique. Personne n’a vu la chose venir : le Togo n’est pas respecté au plan international, même en y mettant le prix fort des coûteuses apparences… Ça se sait et ça se révèle assez vite dans toutes les chancelleries respectables, celles qui n’ont pas que les successions dynastiques comme horizon ou l’enclavement géographique comme contrainte.

Le Togo est donc fragile par son anachronisme diplomatique très anecdotique ainsi que son inexactitude politique proverbiale : toutes les institutions du pays étant réduites à la volonté d’une seule personne, et sont visibles de partout sur la surface de la Terre. En somme, une diplomatie réussie n’est rien d’autre que la validation d’une politique intérieure éprouvée, approuvée et assagie. Le Togo se retrouve désormais face à un devoir de changement : changer pour exister. Se reconnaître en situation de fragilité pour guérir de sa faiblesse.

Le Togo… "A Grande Familia"

La foi dans la démocratie est éternelle et impérissable. Rappelons d’ailleurs que tout confirme désormais que la démocratie a été inventée en Afrique. L’Afrique, le Togo en particulier ne peut renier la démocratie ou poursuivre sa perversion et son altération assidue dans ses différents processus d’élection qui ne sont que des parodies monstrueuses et inacceptables à chaque occasion… Bienvenue 2024 et ses voies de rapprochement du Togo d’avec l’audace de la créativité démocratique.

« L’importance ne nécessite pas automatiquement la rapidité » ; très souvent c’est le contraire, c’est-à-dire prendre le temps de remettre les choses en ordre de façon consciente. L’importance de la démocratie au Togo ne nécessite pas la reproduction maladive des fausses pratiques électorales devenues la caractéristique du pays. Le Togo de 2024 doit se donner les méthodes et procédés pour cheminer vers des élections crédibles en remplissant certaines conditions…

Compte tenu de son Héritage politique, le Togo de 2024 doit se donner les moyens de se créer un autre Avenir. Ces moyens sont à portée de tout jugement rigoureux et généreux, désintéressé et articulé, ouvert et rassembleur. Quatre mois plus tout, la proposition a été faite aux plus hautes instances du Togo pour la mise en œuvre d’un autre pays, un TogoYéyé : "le Togo qui Nous Ressemble et Nous Rassemble" à travers une "Gouvernance Inclusive de Transition Éthique", la GITE.

En effet, le Togo doit désormais être vu comme une grande famille et une Nation en devenir par sa claire Vision, son Inclusion stratégique et sa nécessaire Éthique. Au Togo, les uns et les autres doivent pouvoir se parler, inévitablement et ultimement, au moyen de ces impondérables étapes républicaines :

1. AMNISTIE générale : c’est un principe légal et légitime, une ascendance initiatique et un fondement déclencheur solide. C’est aussi un esprit à insuffler, celui qui annonce le Grand Pardon qui pourra bénéficier à plusieurs catégories de citoyens, au pouvoir ou dans l’opposition. Établir le nécessaire nouveau climat de confiance devient un impératif catégorique au Togo, et cela redemande une amnistie générale. Les fondements de la République au Togo sont restés trop longtemps fracturés, abîmés et détruits par tant d’échecs et de comportements se situant hors du champ républicain. À un moment donné, il faut avoir le courage de tracer une ligne définitive pour mettre fin à l’outrage permanent du Togo. Le Grand Pardon possède des adeptes convaincus au Togo ; la semence Édem Kodjo y est fertilisée à jamais.

2. LIBÉRATION des prisonniers d’opinion : c’est avant tout un acte concret de bonne volonté. Un tel élargissement des détenus non criminels sera le prélude à une nouvelle ère politique effective au Togo. Le Togo n’a de choix que d’adopter courageusement la décision de libérer toutes les personnes détenues ou subissant des restrictions diverses, du fait de leur opinion différente de celles des autorités. Ici, l’outrage permanent aux Togolais doit être abandonné au profit du respect du citoyen et de sa conscience. La prison et l’embastillement doivent rester l’exception au Togo ; ceci sera le premier pas de cette nouvelle voie.

3. ASSISES générales intégrales de la République (AGIR) : cet AGIR n’aura rien d’une Conférence Nationale Souveraine (CNS) au déroulé précipité, chaotique et incertain bien connu de tous les Togolais. AGIR doit correspondre et répondre, minimalement, aux besoins de renaissance du Togo. AGIR doit convoquer le TogoYéyé, aussi bien dans son Héritage que dans son Avenir, notamment la Réconciliation, la Solidarité et la Souveraineté du Togo, dans une Afrique contemporaine et à travers un monde en pleine redéfinition.

Toutes ces propositions de renouveau et de renaissance existent ainsi que leur Mode Opératoire ; ils sont transmis à qui de droit au Togo. Le Togo doit se prendre en ses propres mains, véritablement, le Togo doit renaître dans les mains de ses propres enfants qui sauront en faire une fierté nouvelle mieux élaborée : le "Modèle Togolais" d’un tout nouveau genre et paradigme, d’une toute nouvelle époque et volonté ; le Togo aux résultats communément partagés en toute compétence et connaissance de cause.

Si nous sommes réellement convaincus comme nous semblons l’être que le Togo actuel ne correspond toujours pas à nos attentes, si nous sommes parvenus à cet implacable constat que tout le monde a probablement voulu faire du bien sans y être parvenu isolément, alors nous n’avons pas de choix que d’essayer autre chose de convergent et de plus élaboré collectivement. Notre rapport de force est incontestablement notre intelligence pratique du Soft Power. C’est assurément la force et l’agilité de ce devoir conjugué d’Amnistie, de Libération et d’Assises désormais incontournables au Togo. Seule la vérité politique saura libérer le Togo, et le fraterniser par sincérité.

C’est là où nous en sommes au Togo : à notre pont d’inflexion les uns vers les autres. C’est bien là où en est le Togo bien outillé, dorénavant, pour entamer la nouvelle année 2024 par une Vision noble, élevée et élargie : Faire Nation au Togo ! Bienvenue 2024 pour une issue définitive à la vulnérabilité politique du Togo au moyen de la refondation de la République en vue de sa ressemblance avec la grande famille qu’elle est devenue !

C’est parfaitement le temps de faire un autre Togo, y construire une Nation véritablement de Travail, de Liberté et d’amour de la Patrie. Le Togo nous y oblige avec enthousiasme et réalisme… Oui, nous le pouvons un pas à la fois : Amnistie, Libération, Assises.

•4 janvier 2024•