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Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Le Cameroun, vous connaissez bien… On se comprend alors. En termes de dictature et de confiscation de pouvoir, le projet de dévolution monarchique du pouvoir d’un père à un fils y est déjà enclenché, presque accompli. Nous sommes bien dans la catégorie Républiques Bananières. Là-bas au Cameroun, le fils Frank Biya attend au pied du trône. Au Togo, l’héritier et légataire Faure Gnassingbé s’est déjà saisi du siège-Togo depuis février 2005, au décès de son père, en sacrifiant des centaines de vies humaines. Et tout ça continue !


Togo… Non, Alain Foka
Alain Foka… Non ! En ce 22 octobre 2023, vous pensez servir l’Afrique nouvelle en desservant les Togolaises et les Togolais, majoritairement. Quelle audace! Le régime togolais auquel vous offrez courbette et servez complaisance pour y faire le lancement de votre entité de réflexion à but lucratif sur l’Afrique, MANSSAH, ce régime n’est plus à présenter au moindre esprit lucide qui affectionne et pratique l’humaine solidarité.

Les Togolais ne vous reprocheront pas de faire de l’argent sur leur dos… Ils voient passer plusieurs mercenaires, chèrement payés, de Tony Blair à Dominique Strauss Kahn, en passant par d’autres Africaines et Africains stipendiés, les Adowuinon. Ils sont plutôt dubitatifs, ces femmes et ces hommes du Togo, de vous savoir si désespérés pour faire de l’argent sale et facile avec une dictature, de père en fils, qui sévit sur son peuple des décennies durant, depuis plus d’un demi-siècle.

À votre décharge, ces Togolais n’ont pas été pris au dépourvu d’une quelconque brutalité de votre départ de RFI, la radio françafricaine jusqu’au bout de leur désillusion. C’est bien vous, Alain Foka, qui leur avait appris, à ces citoyens du Togo, qu’ils étaient dirigés par le plus charismatique des chefs d’État africains d’alors… Gnassingbé Eyadema votre idole ! Parlez-en encore aux Togolais de la grandeur de la dictature Eyadema. Ils vous diront que la tyrannie Gnassingbé dépasse largement ce que Paul Biya offre au Cameroun comme autocratie.

Le Cameroun, vous connaissez bien… On se comprend alors. En termes de dictature et de confiscation de pouvoir, le projet de dévolution monarchique du pouvoir d’un père à un fils y est déjà enclenché, presque accompli. Nous sommes bien dans la catégorie Républiques Bananières. Là-bas au Cameroun, le fils Frank Biya attend au pied du trône. Au Togo, l’héritier et légataire Faure Gnassingbé s’est déjà saisi du siège-Togo depuis février 2005, au décès de son père, en sacrifiant des centaines de vies humaines. Et tout ça continue !

Ces propos de désapprobation et de refus de la dictature permanente au Togo sont déjà des motifs suffisants de séquestration, sans procès et sans recours, depuis deux ans, de Jean-Paul Oumolou, citoyen togolais de la diaspora. Le crime de Jean-Paul Oumolou est tout simplement d’oser dire le contraire de l’encensement et de la glorification que vous êtes venus, en cohorte coûteuse aux Togolais, offrir au régime de Faure Gnassingbé.

Togo… Non, Alain Foka
Crimes et Châtiments

Des hauteurs de l’hôtel du 2 février à Lomé, la capitale togolaise, si seulement vous pouvez voir les conditions de réclusion des Togolais embastillés pour délit d’opinion, vous comprendrez alors comment vous êtes à l’opposé des règles de décence envers les hommes, les femmes et les enfants du Togo. Eux, ils ne sont pas dans la poétisation de la misère au nom de la réflexion sur le PanAfricanisme dont vous venez vous flagorner au Togo. Des tréfonds de leur misère invariable depuis des décennies, ils méritent seulement respect… Le vôtre !

Les Togolaises et les Togolais le savent… Depuis Les Misérables du tout premier coup d’État politique, sanglant et traumatisant dans l’Afrique indépendante, assassinat réussi au Togo sur leur premier président démocratiquement élu, l’épopée des canailles n’en finit pas de les mordre pour les broyer chaque jour davantage. Soixante ans déjà. Vous le savez! Toutes leurs tentatives de redressement sont réprimées par ce régime dont tant de gens heureux des malheurs des autres, sciemment et consciemment, viennent célébrer la perversion payante et le commerce des indulgences des temps modernes.

Seulement, le Togo est un abîme. Nul n’en sort auréolé de la restauration de l’homme perdu qui l’a conduit sur cette Terre de nos aïeux. Tant que le Togo ne renaîtra pas des propres cendres de tant de ses enfants sacrifiés, toutes les liturgies incantatoires à prétention réparatrice de l’ordre ancien régnant ne seront que fadaises et hypocrisies, infractions et récidives, bourdes et futilités, impostures et frivolités, « Crimes et Châtiments ».

La bonne nouvelle est que les Togolaises et les Togolais n’ont pas renoncé au retour à la République au Togo. Ils ne sont pas que dans le refus global des impostures répétées et déguisées ; ils ne font pas que dire « Non, Alain Foka » et compagnie MANSSAH ou autre « Conférence sur la Transition politique vers une gouvernance démocratique », au Togo ou seulement partout ailleurs en Afrique sauf chez eux. Vous pouvez faire mieux, Alain Foka ; vous en recevrez davantage de tout un peuple !

Trois ans et huit mois aujourd’hui, depuis le 22-février-2020, que les Togolais ont réitéré leur désaveu d’un régime outrancier et mystificateur. Comme seule réponse, comme toute réponse, le gagnant de la présidentielle et porteur du changement voulu par une majorité de ses compatriotes, Gabriel Agbéyomé Messan KODJO, est violenté et humilié avec sa famille, pour n’avoir de choix que les routes de l’exil. Autant que leur référence de plus de 93 ans, le religieux Philippe Fanoko Kossi KPODZRO, les Togolaises et les Togolais sont à bout de souffle devant tant d’intrigues négociées pour être occultées par autant de panafricanistes malveillants…

Même si vous ne méritez pas notre haine au Togo, c’est un immense « NON… Alain Foka » que nous vous servons, à notre tour, devant une si fragrante et odorante abdication. C’est à nous faire penser au flirt d’un Nzo Ékangaki avec l’apartheid, alors que toute l’Afrique était au front contre l’ignoble discrimination raciale; l’éphémère Secrétaire général camerounais de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) devrait alors payer le prix fort pour un tel égarement. Vraiment, vous pouvez faire mieux, Alain Foka!


|•22 octobre 2023•|


Mot à Maux


Rédigé par PSA le 22/10/2023 à 00:31