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Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Pétition pour la démission de Jean Charest… une odeur de fin



Ainsi se lit la pétition demandant la démission du Premier ministre du Québec, Jean Charest :

CONSIDÉRANT QUE le premier ministre du Québec, député de Sherbrooke, et le gouvernement libéral refusent d’accéder à la demande populaire et des différents partis de l'opposition concernant la mise sur pied d'une commission d'enquête publique sur les liens étroits entre le financement des partis politiques et l'octroi des contrats gouvernementaux;

CONSIDÉRANT QUE le premier ministre du Québec, député de Sherbrooke, et le gouvernement libéral refusent d’accéder à la demande populaire et des différents partis de l'opposition concernant la mise sur pied d'un moratoire sur les gaz de schiste;

CONSIDÉRANT QUE le premier ministre du Québec, député de Sherbrooke, et le gouvernement libéral refusent de négocier, malgré l'opposition d'une forte majorité de la population québécoise, quant aux orientations du gouvernement et aux mesures prévues dans le budget deux mille dix;

Les signataires de cette pétition demandent la démission du député de Sherbrooke en tant que chef du gouvernement et premier ministre du Québec.


Initié par un ordinaire citoyen, Steve Brosseau, préposé aux bénéficiaires de 36 ans, un convaincu que les citoyens ordinaires peuvent effectivement avoir leur mot à dire dans la gestion de la chose publique, la res publica. Steve Brosseau est soutenu dans cette démarche par le député du parti Québec Solidaire, notre ami le médecin Amir Khadir; ce qui donne droit à cette pétition de figurer sur le site Internet de l’Assemblée Nationale du Québec. Et tout est parti en flèche comme si les gens attendaient pour exprimer leur insatisfaction envers Jean Charest. À 21 :32, la moyenne mobile des signataires était de 3114 par heure et atteignaient 110700 personnes virtuelles/réelles. C’est beaucoup trop. Pratiquement une personne à la seconde. Du jamais vu!

Dans la journée, je me suis fait rappeler que la démocratie doit désormais compter avec les nouvelles technologies de l’information et de la communication. C’était mon président Yao Assogba qui me le disait. Effectivement, Abdoulaye Wade a bénéficié de l’aide des cellulaires pour se faire élire et triompher d’Abdou Diouf. Obama s’est fait porter jusqu’à la Maison Blanche par sa maitrise de l’Internet. Jean Charest va-t-il se faire démettre par Internet? Tout porte à le croire, même si sa première réaction est de vouloir minimiser la chose. Le mal est déjà fait.

À partir du site de l’Assemblée nationale, un Premier ministre qui se fait demander de démissionner avec une frénésie? Cela est loin d’une beuverie collective des citoyens ou des seules adversaires politiques. Le malaise est profond et chaque jour apporte sa peine à la famille libérale du Québec : des liens compromettant entre les politiques, tout niveau confondu et la mafia. C’est bien cela lorsque des députés disent que de l’argent leur avait été proposé pour le financement de leur campagne électorale… Combien de députés et de maires se taisent encore? Pourquoi ce refus de Jean Charest de créer une Commission d’enquête comme le demande la population du Québec? L’entêtement de Jean Charest suscite d’ailleurs les plus cocasses des commentaires, l’ironie en plus comme celui-ci:
"T'inquiète pas mon petit Jean, aux prochaines élections, on ne t'oubliera pas. Les seuls qui te supportent maintenant, sont ceux qui se mettent un pince-nez pour éviter de grimacer par l'odeur dégagé par le parti libéral présentement. Ou alors, ceux pour qui ce genre d'odeur est agréable et familière!"

Comment fera-t-il notre petit Jean de Premier ministre, lui qui n’a d’expérience que la politique, comment fera-t-il pour s’en sortir lui qui voulait devenir Premier ministre du Canada après le Québec? La nuit porte conseil. Et déjà, les Québécois, après cette journée endiablée freinent leurs ardeurs : à 22 :04, la moyenne des signatures est de 3101 et le compteur donne 112000. Pour une pétition qui s’étend du 15 novembre au 15 février, c’est beaucoup trop pour le Petit ou le Grand Jean Charest ne réagisse pas, pour une pétition qui est domiciliée pratiquement sous sa fenêtre… les serveurs de l’Assemblée Nationale.


Horizon


Rédigé par psa le 16/11/2010 à 22:55