Profil
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.
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Pour être général, le mouvement actuel n’a pas besoin d’être généralisé; ce mouvement a juste besoin d’être capitalisé par chaque peuple selon sa situation.
"In a way it’s like it took Obama to have this happen" Chris Matthews Le bouleversement de la carte démocratique africaine est à prévoir sous l’ère Obama. Voilà ce que c’est que d’avoir un Africain à la Maison Blanche : il a l’Afrique dans la peau, et ne pense pas à s’en détourner aussi facilement comme l’auraient fait d’autres dirigeants disposant de sa puissante autorité. La main invisible de Barack Obama modèle frénétiquement une autre Afrique : du Soudan à l’Égypte –selon les circonstances et avec la même détermination, en passant par la Guinée, la Côte d’Ivoire, la Tunisie et bien d’autres sur le continent de ses ancêtres. En effet, la météo démocratique en Afrique est loin de prévoir des lendemains qui chantent la sérénité et le beau temps pour les dirigeants africains impénitents… Ils ont beau discourir et implorer Dieu : « le bon Dieu n’est pas obligé » de les suivre dans leur entêtement. L’Histoire s’écrit encore au pas d’une conviction. Comme en leur temps et devant des peuples auxquels ils se trouvaient connectés, la conviction d’un Winston Churchill et la détermination d’un Charles de Gaulle valent bien celles de Barack Obama aujourd’hui face à l’Afrique. Voilà ce que c’est que d’avoir aussi un véritable intellectuel, pétris d’une autre gouvernance et de valeurs universelles dans le leadership du monde, dans son leadership du monde. Le locataire de la Maison Blanche, pour le temps qu’il y ferra, devrait nous en faire voir de toutes les couleurs de sa conviction d’une Afrique autre. Une telle détermination n’est donc pas loin de la personnalité même de Barack Obama, celle déjà décrite en huit traits incontournables dans Barack Obama un leadership politique médiateur: conviction, écoute, humanisme, audace, compétence, éthique, abnégation et incarnation. La preuve avait été faite, largement, dans le cheminement triomphant de Barack Obama vers la Maison Blanche. Cette détermination à changer le monde et à user de l’intelligence éthique pour y parvenir est étonnamment rare de nos jours pour ne pas être remarquable lorsqu’elle est en œuvre. En réalité, en dehors de son américanité, Barack Obama assume admirablement son africanité davantage que toute autre responsabilité sur la scène internationale. Il se sent concerné et davantage préoccupé par l’Afrique. Il n’a pas tort. Il faut travailler à éviter le ridicule dont l’Afrique est généralement affublée par les siens propres, à la gouverne de leurs États. b[L’acte éthique du Yes We Can! ]b Devant les hésitations et parfois même le recul d’autres gouvernements occidentaux et même chinois, durant ces derniers moments de l’ère Moubarak, le président américain est resté pratiquement ferme, décidé à permettre l’avancée de l’Histoire plutôt que son balbutiement, encore moins renoncer à l’acte constant du Yes We Can, éthique et historique. Auparavant, le ridicule du Dadis-Show avait été stoppé net à la première occasion, précipitant la Guinée dans une nouvelle ère; la vénérable diplomatie française elle-même a dû se joindre aux ultimes négociations à Rabat, avec une certaine célérité. Il a seulement un mois, dès que les proches du Tunisien Ben Ali avaient eu l’assurance du support de la Maison Blanche, l’ancien président fut rapidement et poliment éconduit. Aujourd’hui, ces dernières vingt-quatre heures, l’insistance diplomatique et la pression de la Maison Blanche ont aussi eu raison de l’argumentaire circulaire de Hosni Moubarak. Lui, le Raïs, a fait durer le supplice de sa propre chute; cette dernière est d’autant lourde et définitive, quel que soit la forme prise. Mieux vaut être proactif et anticiper les choses que de s’en faire imposer par l’irrationnel; c’est la règle de tout leader médiateur. Et, l’audace politique de Barack Obama est en ce point clairvoyant qu’il est indéniable que cet homme en est un de conviction qui sait faire la différence. Il nous est permit de douter de celui de Moubarak dans ce long détour qu’il a choisi de prendre. Les dictatures ont ceci de particulier qu’elles ne savent se tirer d’affaires qu’en s’empêtrant davantage avant leur collision frontale avec la réalité. Une page importante d’une nouvelle Histoire de l’Afrique vient de commencer; d’autres paragraphes restent à écrire ailleurs, sous la même lueur de l’indémodable Liberté. Convenons alors avec Barack Obama que : « Plus jamais l’Égypte ne sera la même. » Et, puisqu’il n’y a rien de plus fondamentalement africain que l’Égypte, sans nul doute l’Afrique vient de négocier favorablement un autre tournant important sur le chemin de la démocratie. b[La politique comme l’art du Soi-même comme un Autre! ]b On reconnait les grands hommes par leur prédisposition à œuvrer à l’universalité de l’Éthique, c'est-à-dire travailler à féconder le caractère inaliénable et indestructible de ce qui reste le Bien dans le sens aristotélicien, le bien commun au genre humain. Malheureusement, beaucoup trop de dirigeants politiques ne sont pas rentrés dans l’ère des Temps politiques nouveaux. Il n’y a qu’à voir comment tous ces dirigeants sont démunis par rapport à leurs propres réalités politiques. Peut-être que leurs pays n’ont pas changé et qu’eux-mêmes n’ont pas l’intention de changer. Mais, il y a bien longtemps que le monde a changé autour des pays africains, autour de chaque pays africain. Chacun dans son cas, du Togo au Congo, de l’Algérie à l’Éburnie (la Côte d’Ivoire), du Kenya au Sénégal, au Soudan et ailleurs sur le continent, plus personne ne peut ignorer ce nouveau souffle de fraicheur démocratique, ce vent frais de liberté que l’autre avait recommandé de toujours laisser sonner… « Let Freedom ring! » Disait-il sous l’ombre majestueux d’Abraham Lincoln. À l’analyse, pour être général, le mouvement actuel de Liberté n’a pas besoin d’être généralisé. Cet appel puissant à un autre demain politique, ce mouvement de fond, a juste besoin d’être capitalisé par chaque peuple selon sa situation, et par chaque dirigeant selon sa bonne foi. La démocratie n’est pas un diktat étranger à l’Afrique; elle est et elle reste un diktat humain, une constante quête universelle du bien commun. Parce que la liberté n’a jamais fatigué les peuples, il est judicieux de s’y inscrire que de s’en éloigner. C’est bien là que réside le défi de la gestion politique de cette particulière époque qui s’égrène sous nos yeux. Très peu de dirigeants politiques africains, des gouvernants aux opposants, ont la réelle capacité de la bonne gestion de cette époque que, selon l’humoriste gabonais Dekombel, ces dirigeants persistent dans la tergiversation : « Ils vont en serpentant dans la forêt comme une rivière et par faute de conseillers aguerris qui leur auraient dit le plus court chemin pour atteindre leur heureuse embouchure » dans l’art politique, l’art du bien au service de tous et de soi, l’art du « Soi-même comme un Autre ». Toujours est-il que l’Afrique bouge et grouille, et il y a lieu de croire que ce continent a déjà commencé une autre vague d’effervescence et de renaissance démocratique. Déjà, il y a une période avant et une période après Obama. L’Histoire en jugera! Les pays ont beau n’avoir que des intérêts, ces intérêts se doivent d’être grands et nobles. Et l’invisible noblesse de l’art politique force le respect de ceux qui font la démonstration de leur compétence dans ce domaine au service des Autres. Qui plus est Africain… soyons-en fiers et quand c’est ainsi, osons le dire avec conviction. Oui! En tout temps, nous sommes capables du mieux politique.
Chappatte, Attention chute dictateurs
Ad Valorem
Rédigé par psa le 11/02/2011 à 23:00
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