Profil
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.
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Shanghai aligne les performances jusqu’à cette exposition universelle de tous les superlatifs. Aujourd’hui, c’est la vitrine de la nouvelle puissance chinoise. Un dynamisme vertigineux, mais autoritaire et opaque.
Haibao, mascotte de Shanghai 2010
Difficile de ne pas s’extasier devant l’énergie de Shanghai, autoproclamée ville-monde du XXIe siècle. L’ex-Paris de l’Orient avait certes un passé. Mais la rapidité de son jaillissement, depuis 20 ans, depuis que Deng Xiaoping l’a libérée des fers imposés à la prise du pouvoir communiste en punition de ses débauches, est sans précédent historique. Des gratte-ciel par milliers, les trains les plus rapides, de nouveaux aéroports ultramodernes, de nouveaux ports, de nouvelles autoroutes, Shanghai aligne les performances jusqu’à cette exposition universelle de tous les superlatifs. Ce rendez-vous, vieux d’un siècle et demi, avait perdu de son lustre? Shanghai lui rend son éclat. Et l’on se précipite, du monde entier, vers cette métropole de 20 millions d’âmes exhalant à nouveau son irrésistible parfum d’aventure.
Hier, Shanghai était un greffon, une concession, une impureté aux yeux de l’empire. Aujourd’hui, c’est la vitrine de la nouvelle puissance chinoise. Elle a une fonction précise: faire rêver les foules chinoises, jusque dans les campagnes les plus reculées, attirer les investisseurs étrangers pour leur extirper les technologies du futur. Son exposition universelle est une étape dans l’ouverture du pays. C’est aussi un show, un relais de la propagande «communiste» pour affirmer la nouvelle position de la Chine: centrale et dominante. Comme son pavillon en forme de couronne évoquant une sorte de sacre des temps modernes pour les nouveaux empereurs rouges. Mais Shanghai, c’est aussi un masque. Plus ouverte, plus moderne, elle n’en est pas moins composée du même ADN que le reste du pays, celui de ce capitalisme autoritaire inflexible dans le registre politique. À certains égards, elle paraît même davantage contrôlée que Pékin, la capitale toujours méfiante. C’est son principal handicap dans sa course à la prédominance régionale: moins transparente, moins sûre sur le plan légal, en clair moins démocratique. Telle est sa limite.///////Frédéric Koller Horizon
Rédigé par psa le 30/04/2010 à 01:12
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