Profil
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.
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Faudrait-il appeler désormais Karim Wade, M. le Président de la République ? La question mérite d’être posée et l’exercice de prononciation commencé à temps. D’autant plus que la volonté supposée ou réelle du Chef de l’État sénégalais, celui-là même, qui décourageait Faure de succéder à son père Eyadema, de se faire succéder par son fils à la tête de la magistrature suprême se confirme chaque jour davantage par des actes que pose Abdoulaye Wade. Après la sortie remarquée de l’ancien ministre des Affaires étrangères Cheick Tidiane Gadio, après Youssour Ndour qui tombe dans l’escarcelle présidentielle, tous les jours voient une sortie pro ou contre la dynastie Wade mise en orbite. C’est maintenant Abdoulaye Thiam qui en fait de cette forte fièvre répulsive de la pratique monarchique en gestation au Sénégal. Un fils reste un fils… Et, tu seras président mon fils.
Et la gifle enregistrée le 22 mars 2009 lors des élections municipales n’ébranle guère le président Wade. Pour rappel, Karim Wade, avait été battu dans son propre bureau de vote à Point E.
Pour répondre à cet avertissement des Sénégalais, Abdoulaye Wade, attribue à son fils le titre de ministre d’État, Ministre de la Coopération internationale, de l’Aménagement du territoire, des Transports aériens et des Infrastructures. Karim Wade contrôle la Terre, la Mer et le Ciel. L’armée est confiée au numéro 2 de la Génération du Congrès. Et comme si cela ne suffisait pas, Karim Wade est invité dans tous dossiers. Dans l’audience burlesque que son père avait accordée aux patrons de presse ; l’attribution de fréquence TFM à Youssou Ndour, Karim Wade omniprésent, double le ministre de l’Information. Maintenant, il “phagocyte“ le département des Affaires étrangères. Sinon comment comprendre que le père ait choisi le fils pour intervenir dans le dossier de Clotilde Reiss. La diplomatie sénégalaise tant chantée depuis Léopold Sédar Senghor aurait-elle perdu de sa superbe ? Non ! Nous ne le pensons pas. Le Sénégal dispose de diplomates chevronnés capables de gérer sans tambours ni trompettes, les dossiers les plus sensibles au monde. L’immixtion de Karim Wade dans toutes les affaires, démontre simplement si le besoin en était, la dévolution monarchique du pouvoir prêtée à Abdoulaye Wade. Pourtant, le secrétaire général du PDS s’est montré tout le long de son parcours qu’il était “allergique“ à toute forme de dyarchie au niveau de son parti mais aussi au sommet de l’État. Sérigne Diop, Ousmane Ngom, Jean Paul Dias, en ont fait les frais avant l’accession de Wade au pouvoir le 19 mars 2000. Idrissa Seck, le fils putatif également. Macky Sall qui a su traduire les “éléphants blancs“ du Maître en réalité ne dira pas le contraire. Mais le fils peut lui, se permettre de gérer plus de 400 milliards sans rendre compte à qui que ce soit. Il peut même se permettre de payer des lampes à coût de millions ; réfectionner le bureau de son garde du corps à des dizaines de millions ; être mêlé dans l’affaire de la Sudatel. Mais le fils reste le fils. La justice est tenue de rester à carreaux. Quant à l’Assemblée nationale véritable caisse de résonance des Wade, gare au député qui osera l’inviter à s’expliquer. La machine est mise en branle. Et tous les coups sont permis. Mais la souveraineté nationale appartient au peuple. Un peuple qui a déjà donné son avertissement le 22 mars 2009. Même si Wade refuse de voir la réalité ! /////////////Abdoulaye THIAM Silence
Rédigé par psa le 26/05/2010 à 06:00
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