Dans l’actualité fourmillante du mois d’août 2020, le Benin se distingue par l’annonce du passage de son économie au niveau supérieur de Pays à revenu intermédiaire. Le Ghana se distingue par la construction d’un centre de référence en covid19 pour rendre efficace la lutte contre la pandémie dévastatrice du moment.
Sur le Togo, point de performance économique, encore moins de réalisation exemplaire au chapitre de l’urgence médicale imposée par le coronavirus. Le naturel togolais c’est l’imposture, la tricherie, la menterie, la violence des assassinats récurrents et des arrestations arbitraires, la confiscation du pouvoir au détriment de l’élu du Peuple togolais, l’incapacité avérée à engendrer une gouvernance moderne, l’achat des consciences, des indulgences et des silences des pays et des décideurs, la prolifération des caméras de surveillance, la mise sur écoute permanente et l’espionnage malsain des opposants.
En effet, le compte rendu d’enquête de Joan Tilouine paru dans Le Monde français du 4 août 2020 est assez explicite : « Selon une enquête menée par Le Monde et The Guardian, le religieux de 71 ans est l’un des six Togolais à avoir été ciblés par un logiciel espion très sophistiqué dénommé Pegasus. Une arme numérique développée et vendue aux États par la société israélienne NSO Group qui permet, dans sa version basique, notamment de géolocaliser la victime, lire ses messages et ses courriels, voire d’activer le micro et la caméra de son téléphone. » C’est ça le Togo…
La guérilla de la vérité
Au Togo, il n’y a jamais eu ni la science ni l’art de la politique qui donnent défi et plaisir à se dépasser pour accomplir, en peu de temps, des prouesses républicaines novatrices. Au Togo, il y a toujours eu incapacité, imposture et violence d’un pouvoir dont la seule raison d’être est de s’éterniser, et non de gouverner au moindre profit de la population. Un Peuple togolais dont la voix, les nombreuses tonalités et consultations, ne sont guère prises en considération. Au Togo, l’on est allé jusqu’à nommer et marchander des sièges du Parlement au XXIe siècle… Ça veut tout dire.
Le Togo comme il va, c’est la conviction que le pays ne va nulle part en étant aussi longtemps à l’arrêt, au moment où tout bouge. Un pays à l’arrêt c’est un pays dans lequel tout le monde embarque avant de constater que rien n’y fonctionne, et de redescendre. C’est donc un pan entier des Togolaises et des Togolais qui n’adhèrent pas à l’imposture et ne peuvent donc y participer.
Ainsi va le Togo, un pays en crise permanente de légalité et de légitimité, un pays devant lequel certains de ses propres citoyens n’éprouvent plus de fierté et d’autres n’hésitent même plus à exprimer leur dédain.
Ainsi va le Togo qu’il ne faut aucunement baisser les bras. Car, ce que l’histoire nous dit, tout simplement, est que cette lutte pour la Dignité des citoyens du Togo a objectivement changé de forme et de sens. On n’en est plus aux grandes batailles et manifestations de rues, soumises à des répressions inimaginables du pouvoir. Le Togo en est arrivé à la guerre des mouvements et des anticipations, c’est-à-dire la guérilla du terrain de l’intelligence et de la vérité… Une guérilla de vérité qui triomphe toujours du mensonge érigé en mode de vie politique et en système de gouvernance au Togo décadent…
Tenons bon!
PSA
[4 août 2020]