Profil
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.
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En dictature, le peuple tend à devenir un simple ornement figuratif, et il ne retrouve tous ses attributs ainsi que son rayonnement qu'avec la maturation de la démocratie. Il existe le peuple africain... Ils existent les peuples africains.
Le peuple est audible au fur et à mesure de la démocratie
Marwane Ben Yahmed, directeur de publication de Jeune Afrique et fils de son père, se demande « Élections et Constitutions : le peuple, quel peuple ? » [Article publié le 21 juillet 2015]. Curieuse interrogation par temps de refus d'alternance démocratique. Comme tout le monde, certains peuvent aussi avoir le droit de poser ce genre de questions : le peuple, quel peuple ? Que la réponse soit une tentative de négation qui aurait valeur de dissoudre le peuple, il y a problème qui justifie une claire et prompte mise au point. Dans une partie du continent africain, un proverbe dit : « La personne perdue de vue par les autres se voit elle-même ». Perdu de vue par certaines personnes, des politiques en mal de changement de constitution par les temps qui courent, le peuple n’est pas moins une réalité vivante, concrète et agissante dans son monde qui le transforme et se laisse transformer par les citoyens. Le peuple, les citoyennes et citoyens, les populations agissantes, existent bel et bien, autant dans les dictatures, les démocratures que dans les démocraties. Et l’existence du peuple, sa force et sa légitimité, sa voix et sa majesté, son rôle et son influence, tout cela et plus encore, ce peuple existe solidement au fur et à mesure que prévaut la démocratie. En d’autres termes, en dictature le peuple tend à devenir un simple ornement figuratif, et il retrouve tous ses attributs ainsi que son rayonnement avec la maturation de la démocratie ou de son désir dans un espace territorial donné. Le peuple est même beaucoup plus palpable que la nation, une réalité beaucoup plus complexe et consensuelle. Des exemples? En Suisse, le peuple existe davantage qu’en Corée du sud, au Sénégal plus qu’au Burundi, au Benin et au Ghana plus qu’au Togo et au Congo, en Afrique du Sud plus qu’en Centrafrique, etc. C’est bien ce qui ressort de l’illustration ci-après : mieux va la démocratie, visible et légitime est le peuple. Avant même les sondages, la démocratie donne ainsi un meilleur reflet du peuple et de son degré d’influence. C’est bien ce que nous devons tous comprendre pour ne pas semer la confusion dans les esprits. C’est bien ce que tous les « Sylvester Staline et John Lénine » de ce monde ont bien compris dans leur « Soviet Suprême », nouveau genre, en tentant trop souvent de manipuler la voix du peuple sans jamais y parvenir. Vigilance. Il est grand temps que la réalité du peuple soit aussi comprise en Afrique, sans équivoque aucune, et surtout par les Africains en devoir journalistique pour traduire leur continent aux autres terriens. Mot à Maux
Rédigé par psa le 23/07/2015 à 21:00
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