L’arnaque de la preuve à la togolaise
C’est à cette soumission au ridicule que Marc Vizy, l’ambassadeur de France au Togo, accompagné de Frank Paris, conseiller Afrique du président Emmanuel Macron, ont subordonné toute une institution de la République togolaise, la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de Communication (HAAC). Mettre à genoux toute une institution prévue par la Constitution togolaise est une prouesse que ni l’ambassadeur ni le conseiller de l’Élysée ne pouvaient rêver sans la cupidité suffisante des neuf membres de la HAAC, partis à l’assaut de deux journaux privés, Liberté et L'Alternative, coupables d’avoir semé le doute sur les prises de position de ces deux personnalités.
Les articles des journaux incriminés étaient d’ailleurs d’une banalité critique que leur condamnation ne pouvait relever que de la mauvaise foi coupable de la France politique au Togo et serviable vis-à-vis de l‘imposture dictatoriale qui y sévit depuis 54 ans. Le Togo d’une si pérenne dictature reste un bonbon régulièrement léché par la France officielle, de Frank Paris à Marc Vizy, qu’ils s’y permettent et s’accommodent de toutes les exagérations, les adorations, les prosternements et les génuflexions qui leur sont offertes. MM. Frank Paris et Marc Vizy le savent bien, ou ils devraient le savoir pour des fonctionnaires de si haut rang : c’est le droit minimum de la Presse, Liberté et Alternative également de protéger leurs sources et de ne rien en divulguer pour des raisons aussi menues que leur orgueil individuel ou étatique.
C’est aussi bas, diversement bas dans la désolation et l’humiliation d’elles-mêmes, que sont rendues les institutions togolaises : la Cour Constitutionnelle, la Commission électorale nationale indépendante (CENI), la HAAC, le gouvernement sortant et que sais-je encore… C’est aussi bas et au bord du ridicule que se retrouvent ces institutions qui persistent à refuser à nier le droit de leur peuple à la démocratie pluraliste, l’alternance politique, bien inscrite dans le Préambule de la Constitution togolaise.
Le comble du ridicule est qu’à chaque occasion, la Présidentielle du 22 février 2020 notamment, les organisateurs fraudeurs, les organisateurs contre républicains, les contrebandiers des élections en arrivent à demander la preuve de leur malfaisance frauduleuse aux spoliés et aux dépouillés de l’Opposition togolaise. Et, ces derniers, les gagnants réguliers des élections, ont fini par croire à la bêtise incompétente de ces institutions scélérates qui renversaient le fardeau de la preuve sur les éternels arnaqués. Le comble des combles, c’est que les partis politiques spoliés, les volés et les dépossédés, en soient arrivés à exiger des preuves de victoire entre eux-mêmes. Erreur… Insoutenable légèreté !
La non-divulgation de la preuve des résultats de la Présidentielle par les organisateurs et arnaqueurs de la République, est une atteinte au droit des Togolaises et des Togolais, en particulier celui du président élu Agbéyomé KODJO. Car, au regard des fraudes effroyablement massives de la dernière Présidentielle, Togo 2020, dès lors que le parti traditionnellement mieux placé a reconnu son propre recul au profit d‘un autre participant dans les rangs de l’opposition, la preuve du contraire doit venir des institutions organisatrices.
En somme, refuser de supporter les résultats de la Présidentielle 2020 par ses détails justificatifs, bureau de vote par bureau de vote, est un renversement du fardeau de la preuve universellement inacceptable et mondialement illégal. En aucun cas, nul ne peut renverser le fardeau de la preuve sur les partis politiques ayant pris part au scrutin présidentiel du 22 février 2020 au Togo. C’est un Principe général : l’Éthique, le bon sens, l’inalliable, l’infalsifiable, l’évidence qui s’impose à tous.
Le principe universel général en action ici est : "Il ne faut refuser de divulguer aucun renseignement s'il existe une possibilité raisonnable que la non-divulgation porte atteinte au droit"… Une atteinte au droit fondamental des Togolaises et des Togolais est reliée au refus de divulguer les résultats de la Présidentielle, #BVparBV; une atteinte au droit fondamental du Président élu des Togolais est ici perpétrée.