Profil
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.
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Jour de prestation de serment pour la nouvelle équipe gouvernementale appelée à gouverner le Canada. La couleur y était : représentative de la diversité canadienne. Mieux encore la parité entre hommes et femmes, quinze personnes de chaque côté. Félicitations ! Seul bémol, le Premier ministre Justin Trudeau a oublié l’Afrique et ses représentants dans le choix des ministres. Quatre Afro-Canadiens, une femme et trois hommes, tous bien outillés dont aucun n’a trouvé responsabilité ministérielle. Disons, pas encore ! Et croisons les doigts pour voir la suite des nominations aux responsabilités d’adjoints parlementaires aux ministres titulaires.
Dans tous les cas, l’Afrique était de la fête à Rideau Hall, à Ottawa. Tellement, la joie est énorme face à la prouesse d’avoir fait partir le gouvernement conservateur de Stephen Harper. Personne ne boudait le plaisir de cette journée aux côtés des membres du gouvernement ; et surtout pas les Africains Canadiens. Demandez à l’ami Sidy Diallo, tout excité qui m’avait appelé au boulot ce matin : « Je comprends ! », dit le prof Yao Assogba lorsque je lui racontais l’histoire du jour… L’ami Sidy, muni du livre de Justin Trudeau « Terrain d’entente ». Et voilà que les étoiles africaines étaient bien alignées pour Sidy qui a pu avoir une agréable conversation avec son PM qui luis a dédicacé aussi le Livre « Terrain d’entente ». Bonheur total! Bonheur absolu! Bonne présence africaine alors. Justin Trudeau pardonné!
Pour ce qui est du Livre, profitons pour en dire quelques mots selon la présentation faite par le journal Le Devoir dernièrement, en octobre. Sous des formes variées, il reprend cette formule des chemins à part à quelques reprises dans le livre. Il s’applique aussi à souligner que, s’il reste un « intellectuel austère » chez les Trudeau d’aujourd’hui, c’est son frère Sacha. Justin préfère qu’on pense à lui comme une personne à l’écoute des autres, un naturel aimant le contact humain. Justin Trudeau prend aussi soin de distancier son style de politicien de celui de l’ex-premier ministre. Selon lui, s’il faut chercher dans sa famille un modèle lui ressemblant, c’est du côté de son grand-père maternel que l’on doit regarder. James Sinclair, ministre libéral des Pêcheries dans les années 50, « était le parfait exemple du politicien de terrain, un homme qui adorait socialiser avec les gens, serrer des mains, écouter et embrasser des bébés de temps en temps. Le contraste entre les deux hommes était saisissant. […] C’est le style de campagne de Jimmy, axé sur le porte-à-porte, et non celui de mon père, qui m’a servi de modèle parce que cela cadrait davantage avec ma personnalité. » Long voyage en Afrique et en Asie Sa personnalité et son parcours, Justin Trudeau les dessine à grand renfort d’anecdotes propres à plaire aux regards curieux de connaître ce qu’est la vie d’un Trudeau né dans l’œil du public. Tout y passe : les photos sur le réfrigérateur familial (ses enfants, sa femme Sophie, son père), les expéditions en canot rouge, ses expériences comme moniteur de planche à neige ou videur de bar, son passé d’enseignant dans l’Ouest, sa relation avec l’alcool (il boit peu, et ne parle pas de consommation de marijuana) ou les filles (il s’est « épanoui plutôt tardivement », dit-il), Trudeau est généreux. Il raconte son long voyage en Afrique et en Asie au début de la vingtaine. Il se remémore la vie de jeune garçon au 24 Sussex, la GRC aux fesses. Il parle de sa passion pour le bénévolat ou les jeunes. Il raconte sa version de la dislocation du mariage de ses parents, un événement qui l’a touché profondément. Même chose pour la maladie mentale de sa mère, Margaret, qui a lutté toute sa vie avec la bipolarité. Terrain d’entente ne révèle aucun scandale, mais offre un regard personnel sur les événements qui ont forgé Justin Trudeau. Y compris un problème d’acné qui a laissé des « blessures ». « Encore aujourd’hui, quand on me complimente sur mon physique, ça me fait plaisir, mais j’ai toujours le sentiment que les gens le font par simple politesse. » Le ton n’est évidemment pas à l’autocritique, mais Trudeau reconnaît par ailleurs qu’il lui a fallu du temps pour « trouver sa voie ». Il brosse le portrait d’un étudiant jamais branché, dont le « manque de constance sur le plan scolaire » préoccupait tout le monde, lui compris. « Je faisais du surf sur la vie », écrit-il à un moment. Cela a duré essentiellement jusqu’à son entrée en politique, en 2007. Et ce 4 novembre 2015, serment du Premier ministre Trudeau sous les yeux de sa mère Margaret, avec une forte pensée pour le père, Pierre Elliot Trudeau, celui-là même qui, en raison d’une circonstance particulière en face de sa résidence sur l’avenue des Pins Montréalaise, m’appelait toujours, moi, « Le bon Samaritain ». Drôle que mon ami Sidy ait eu à son tour cette agréable expérience avec le fils Trudeau aujourd’hui. Bonheur total! Bonheur absolu! Bonne présence africaine alors. Justin Trudeau pardonné! Justin Trudeau modèle à Sidy! Restons vigilants pour cette nécessaire présence africaine... Ad Valorem
Rédigé par psa le 04/11/2015 à 23:51
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