Plus qu’un titre ou un simple rôle, présider l’organisme qui dirige le football togolais est effectivement devenu, au fil des années, une responsabilité à ne plus prendre à la légère. Dans le ridicule ambiant à l’échelle continentale même, trop souvent, le football africain s’est rajouté en offrant spectacles désolants jusque pendant les Coupes du monde de la Fédération Internationale de Football Association (FIFA) ou les Coupes d’Afrique des Nations de la Confédération Africaine de Football (CAF). Et le Togo ne s’était jamais fait prier pour entrer en scène et faire valoir ses prouesses en désorganisation disgracieuse ainsi que son palmarès en réputation écornée.
Oublions les éternelles revendications des primes de participation aux compétitions que réclament souvent les joueurs jusqu’avant le début des rencontres d’importance; ces primes sont habituelles et prévues, mais tout doit être fait pour qu’elles deviennent discorde et scandale devant les caméras du monde entier. Oublions, malgré-nous, le hooliganisme africain qui transforme les spectateurs en bandes de «spectatueurs »; en l’absence d’éducation et de règles préventives, ces excès ont fini par produire un assassinat en direct dernièrement. Le laisser-aller récurrent est précurseur de tous ces drames auxquels le football togolais n’avait d’ailleurs pas échappé, aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur du pays.
Il est si paradoxal que le football demeure néanmoins un facteur de cohésion et de fierté nationale, un vacuum des frustrations des peuples africains selon les circonstances et le degré de leurs insatisfactions. Cette vaticanisation du football, siège de tous les miracles des sociétés africaines, fait des dirigeants des instances de gestion de ce sport de véritables pontifes des temps modernes. Déjà que la FIFA possède une indépendance financière qui lui a permis de raisonnablement éloigner l’influence politique de la gestion quotidienne des fédérations nationales. Au Togo, Faure Gnassingbé a probablement été jusqu’à maintenant, le dirigeant politique qui s’était le moins mêlé du football, malgré son intérêt connu pour ce sport.
Des premiers ministres Édem Kodjo à Arthème Ahoomey-Zunu en passant par Gilbert Houngbo, et surtout et trop souvent le ministre Pascal Bodjona, autant comme directeur de cabinet du Président de la République qu’en tant que ministre de l’administration du territoire, le football togolais n’a laissé indifférent aucun dirigeant politique togolais. Gnassingbé Eyadema lui-même, pour clore la ronde des militaires à la tête de la FTF, avait fini par « offrir » cette FTF à son fils Rock Gnassingbé qui ne pouvait pas ne pas considérer le football togolais comme sa propriété très privée, très personnelle, très intime, au point de menacer de mort toute personne voulant s’en approcher de trop près.
Scandales et forfaitures comme si le football togolais en redemandait
Plus que tout autre, l’ère de Rock Gnassingbé est le prototype parfait de tous les abus : désinvolture notoire, manque d’écoute, mauvaise réputation, centralisation, autoritarisme, absence de bilan, etc. Ces excès sont fidèlement reproduits aujourd’hui par Gabriel Ameyi, le président sortant de la FTF. Par contre, si l’ère de Rock Gnassingbé a connu la participation du Togo à la Coupe du monde FIFA 2006, en Allemagne, avec l’expertise avérée de l’entraineur Stephen O. Keshi, le mandat de Gabriel Ameyi s’achève sur fond de scandales et de divulgations troublantes : l’actuel président de la FTF est interdit de signature dans la gestion des finances par la FIFA depuis le milieu de son mandat, et il est soupçonné d’avoir vendu un match contre le Cameroun en permettant la qualification de ce pays à la dernière Coupe du monde FIFA, le Brésil 2014.
Cette double forfaiture dans l’histoire du football togolais, particulièrement la révélation explicitement faite, le 21 juillet 2014, dans une lettre ouverte de l’ancien président de la FTF, Tata Avlessi de Mass, est adressée à tous les ayants cause du football togolais dont la FIFA : une dénonciation qui devient une épée de Damoclès sur la tête de Gabriel Ameyi. Ce dernier est susceptible de subir une procédure punitive particulière, à tout moment, de la part des autorités de la FIFA auprès desquelles l’intéressé n’avait plus déjà bonne presse et reste toujours privé de signature. Avec un tel portrait, il est difficile de demeurer impassible devant une dégringolade aussi persistante du football au Togo.
Hors-jeu la politique et ses influences indues, il appartient aux acteurs du football togolais de prendre leurs responsabilités. D’ailleurs, plus personne ne s’obstine sur l’urgence du changement à la FTF, aussi bien au Togo comme dans les cercles de la CAF et de la FIFA. Naturellement, les ambitions ne manquent pas. Traditionnellement, depuis que les élections sont ouvertement gérées par des Comités indépendants de la FIFA, au moins trois listes de candidatures se sont toujours présentées devant le collège électoral composé des clubs et des ligues essentiellement. Ce pourrait être encore le cas cette année; les ambitions n’ont jamais manqué autour du football. Mais au Togo, la tâche du redressement est si énorme qu’il faut plus que de la simple ambition ou le désir de n’ensemencer que de la zizanie et de la diversion pour y faire face.
C’est en homme d’honneur, de courage et de résultat que Tino Adjété s’est invité à assumer la responsabilité historique de redresser les torts sous lesquels est enseveli le football togolais. Des résultats, l’homme en connaît dans son parcours professionnel et dans sa passion footballistique qu’il en veut encore davantage pour le football togolais. Du courage, Tino en possède à en revendre puisqu’aux moments les plus critiques des excès de Rock Gnassingbé, tout puissant, c’est avec tempérance, sérieux et une superbe gaîté, que l’homme a dénoncé publiquement et a travaillé activement sur tous les fronts pour mettre fin à l’innommable gestion. Les menaces de Rock Gnassingbé n’avaient jamais eu raison de la détermination de Tino. Rock Gnassingbé et Gabriel Ameyi, même avidité rudimentaire, même sort implacable. Trop c’est assez!
De la Gouvernance éthique pour le football togolais maintenant
Dans tous les combats pour une gestion professionnelle de la FTF, Tino Adjété a apporté aux différents bureaux exécutifs de sa rigueur et de son savoir-faire. Bienveillant, il sait provoquer une émeute de joie autour de lui sans jamais délaisser son monumental sens du bien commun. J’entends encore Tino dire de Rock Gnassingbé qui lui refusait la gestion financière, qu’il restera patient : « Le jour où Rock me laissera faire le travail pour lequel je suis élu, je n’aurai besoin que d’une règle et d’un crayon pour tracer une ligne et prouver qu’une autre gestion à commencer à cet instant-là. » Paroles de comptable… Paroles d’honneur. L’honneur donne l’assurance. L’honneur est parfois une opulente compétence qu’il est difficile de cacher.
En effet, c’est à la fois de la compétence et de l’assurance qui se dégagent des deux documents présentés par Tino Adjété pour battre campagne et rétablir une gestion crédible à la FTF : la «Vision» comme plan d’action et programmes annuels détaillés, le «Mémorandum» comme diagnostic et rappel des insuffisances notoires. Ce faisant, personne ne le croyait si bien faire pour si évident. Curieux constat : jamais auparavant, un président potentiel n’avait présenté un programme d’action de cette ampleur ouvrière et refondatrice de la FTF.
Ainsi débusqué l’amateurisme permanent, les tentatives d’achat de votes et de conscience mises à découvert, de nouveaux candidats tardent à s’annoncer. Pour les prochaines élections à la FTF, l’enjeu est clairement placé au niveau de la Gouvernance éthique : savoir faire et faire savoir cette capacité à gérer judicieusement le bien commun qu’est le football togolais. Le défi est véritablement à ce niveau, et 2014 n’est qu’un début, le commencement de l’affirmation ouverte qu’un changement de cap à la FTF est en orbite : « même le silence a une fin », à plus forte raison toutes ces resquilles capillo-tractées depuis si longtemps.
Héritier d’un père connu, très connu pour son don de soi et sous le nom évocateur et non-dilué de «Président», une appellation consacrée toute sa vie et qui n’a rien à voir avec la politique politicienne mais davantage avec le sport; un «Président» très éloigné de la politique comme l’est d’ailleurs la plupart de ses enfants dont Tino Adjété, apolitique jusqu’au bout des ongles en toute conformité avec les prescriptions de la FIFA. Dans cette lignée, on n’est pas fils d’un «Président» sans le don de soi au sport, au football en particulier; le courage et le naturel « Fais ce que dois » dans les règles de l’art s’ajoutant en prime.
Voilà donc Tino en campagne pour exercer son leadership à la FTF, et donner à l’institution le meilleur de sa personne et de son professionnalisme. Me voilà donc en campagne pour le renouveau du football togolais aux côtés de mon frère. Persuadé, je le suis, que sa «Vision» pour le rétablissement de l’honneur du sport-roi togolais saura restituer aussi bien le respect recherché que redonner la satisfaction aux adeptes de cette discipline, et plus généralement à la jeunesse togolaise. C’est par l’exemple, la rigueur, la flexibilité, l’enthousiasme même, la volonté et la détermination dans tous les domaines que notre pays se relèvera de toutes ses chutes trop souvent orchestrées sciemment sous des regards complaisants.
Le lancement officiel de la candidature de Tino en ce mois de septembre, à trois mois des élections, augure d’une salutaire évolution à la FTF. Je suis en campagne pour Tino, même s’il n’a nullement besoin de ma personne pour réunir la majorité des voix du collège électoral autour de sa candidature. Je suis donc en campagne pour le plaisir, par fierté, par espérance, par conviction, par vigilance, et j’y reste car il y a un souci du bien en jeu : le bien du football togolais, le souci de la Gouvernance éthique à la FTF. Un véritable changement d’époque, et il est temps.