Profil
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.
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Jean-Claude Juncker a rendu un grand service à l’Union européenne. En menant à la veille du Sommet européen qui s’achève aujourd’hui à Bruxelles une attaque frontale contre Tony Blair, son rival putatif pour la présidence de l’UE, le premier ministre luxembourgeois a parlé engagement et programme. Il a mis des mots sur le futur visage de l’Union. Alors que l’ancien premier ministre britannique, lui, reste encore dans l’ombre.
Pierre de Belay, Une Europe qui se prend la tête
Cette discrétion, rappelons-le, est permise par le Traité de Lisbonne, qui prévoit une nomination par les chefs d’État et de gouvernement, sans obligation de candidature. Mais elle est dommageable au vu de la méfiance suscitée par l’ancien locataire du 10, Downing Street. Le poste de président du Conseil européen sera l’autre clef de la voûte communautaire. Avec lui et le président de la Commission, l’Union aura deux têtes qui devront travailler ensemble. Le pire, après l’accouchement difficile du Traité de Lisbonne, serait d’aboutir à une bataille d’ego.
Tony Blair gagnerait à rassurer. Surtout qu’une fois l’ultime obstacle tchèque levé, l’entrée en vigueur du Traité de Lisbonne sera presque immédiate. Un sommet extraordinaire des Vingt-Sept à mi-novembre est déjà envisagé pour accoucher des nominations qui, pour l’heure, ne peuvent pas être rendues publiques. D’où la nécessité de lever les doutes. L’ancien leader du Labour doit aussi parler à ses concitoyens. Alors que, à Londres, les conservateurs plus eurosceptiques que jamais promettent, une fois au pouvoir, de miner autant que possible l’équation à Vingt-Sept, sa conviction européenne ne doit pas rester lettre morte. Idem vis-à-vis de ses ex-pairs: on ne peut pas avoir, en 2003, fracturé la Communauté sur l’Irak et se représenter aujourd’hui devant elle sans explications. La future Union à deux têtes sera une machine aussi prometteuse que compliquée et fragile. La Commission, moteur de l’intégration, devra continuer de résister aux pressions nationales et trouver de nouveaux équilibres avec le Parlement européen renforcé. S’il croit encore à sa candidature bruxelloise, Tony Blair doit s’employer à faire mentir ses détracteurs. ///////Richard Werly Horizon
Rédigé par psa le 30/10/2009 à 01:00
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