Profil
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.
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C’est la veille de la fête nationale de la Côte d’Ivoire. Beau cadeau pour le président ivoirien que ce départ du Représentatnt de l’ONU. Des écheances prochaines de grandes importances attendent la Côte d’Ivoire. Discours attendu du président Gbagbo ce soir, état des lieux par Thomas Hofnung. Et nous, et nous, et nous… attendons l’accouchement d’une nouvelle Côte d’Ivoire motrice de toute l'Afrique de l'Ouest.
Pendant plus d’un an, à la tête d’une petite équipe à Abidjan, il a travaillé à l’organisation d’un scrutin crucial pour la Côte-d’Ivoire qui, finalement, se déroulera sans lui. A la mi-juillet, le Haut représentant pour les élections (HRE), le Suisse Gérard Stoudmann, a été remercié par l’ONU, à la demande expresse du président Laurent Gbagbo. Ce dernier, qui pourrait annoncer aujourd’hui la date des élections lors d’une allocution télévisée, l’accusait de se comporter en «gouverneur».
Pour éviter un conflit avec Abidjan, alors que les ex-rebelles de Guillaume Soro et le camp présidentiel ont officiellement scellé leur réconciliation avec les accords de Ouagadougou, signés en mars, l’ONU a opté pour un compromis : la résolution 1765 entérine la disparition du poste de HRE, mais maintient une certification de «toutes les étapes» du processus électoral. «L’ONU a voulu sauver les meubles», estime Stoudmann, qui s’exprime ici pour la première fois depuis son limogeage. « Le chapitre de la guerre civile ne sera clos qu’avec l’organisation d’élections transparentes et crédibles en Côte-d’Ivoire» rappelle-t-il, avant d’ajouter : « La suppression du poste de HRE au moment même où on se rapproche des élections pose question.» D’autant que la supervision du processus électoral est désormais confiée à un représentant spécial. dont la nomination par New York se fait attendre depuis février, faute de candidats !(…) Une course de vitesse vient de s’engager à Abidjan. Le 30 juillet, lors de sa première visite à Bouaké, le fief des ex-rebelles, depuis la tentative de coup d’Etat dont il a été l’objet en septembre 2002, Gbagbo a déclaré vouloir aller « vite, vite, vite» aux élections. Au risque d’escamoter la réfection des listes électorales, disent ses opposants. Vendredi, le Premier ministre et ex-chef rebelle Guillaume Soro a, pour sa part, annoncé la reprise imminente du processus d’identification de la population, prélude indispensable à l’organisation d’élections fiables. Au moins deux millions de personnes seraient privés de papiers d’identité. Parmi eux, de nombreux «nordistes», dont la nationalité est contestée par les tenants de l’ «ivoirité». « Si le processus d’identification et d’inscription sur les listes n’est pas crédible, ces élections seront la source de nouveaux problèmes», prévient Stoudmann. La semaine dernière, Alassane Ouattara a violemment critiqué la suppression du poste de HRE : «Si cette décision est maintenue, je ferai le tour du monde pour dire que tout ce qui va résulter comme désordre à l’issue des élections sera de la responsabilité des Nations unies.» Et d’ajouter qu’il ne laissera « personne (nous) voler notre victoire à quelque niveau que ce soit.» Paris, qui maintient 3 000 soldats dans son ancienne colonie pour parer à toute reprise du conflit, veut prendre Gbagbo au mot. Pour la première fois depuis son élection, Nicolas Sarkozy a téléphoné, jeudi, à son homologue ivoirien pour l’appeler à « de nouveaux progrès conduisant à des élections libres et transparentes.» La veille, Gbagbo avait prévenu : « La France ne doit plus mettre son nez dans les affaires de la Côte-d’Ivoire.» Thomas Hofnung, Libération Silence
Rédigé par psa le 06/08/2007 à 01:22
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