Profil
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.
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La part de l'autre
« L’adhésion générale que nous rencontrons en imposant des mesures pourtant peu populaires montre la nature de notre révolution : une révolution qui n’est dirigée contre aucun peuple, contre aucun pays, mais qui vise à redonner au peuple burkinabè sa dignité et à lui permettre d’accéder, lui aussi, à un bonheur qu’il aura défini d’après ses normes à lui. Le bonheur, le développement, se mesurent ailleurs sous forme de ratios ; de quintaux d’acier par habitant, de tonnes de ciment, de lignes téléphoniques. Nous avons d’autres valeurs.
Nous n’avons aucun complexe à dire que nous sommes un pays pauvre. (…) Et lorsque nous devons recevoir un ambassadeur qui doit présenter ses lettres de créance, nous ne le faisons plus dans ce bureau présidentiel, nous l’amenons en brousse, chez les paysans. Il emprunte des routes chaotiques, il souffre de la poussière et de la soif. Ensuite nous pouvons l’accueillir en lui disant : « Excellence, Monsieur l’ambassadeur, voilà le Burkina Faso tel qu’il est et c’est avec lui que vous devez composer, non avec nous qui sommes dans les bureaux feutrés. » Nous avons un peuple qui a sa sagesse, son expérience, un peuple qui peut définir lui aussi une certaine manière de vivre. Ailleurs on meurt d’avoir été trop bien servi. Ici on meurt de ne pas l’avoir été suffisamment. Entre les deux, il y a une forme de vie que nous découvrirons si nous faisons chacun une part du chemin l’un vers l’autre. » Thomas Sankara (1949-1987) Ad Valorem
Rédigé par psa le 18/10/2006 à 09:04
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