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Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




La bataille du franc CFA menée par des générations successives de Togolais et d’Africains intrépides, cette bataille de Dignité particulière, depuis Sylvanus Olympio jusqu'à Kako Nubukpo en passant par Édem Kodjo, cette bataille d'une grande compétence monétaire éprouvée vient de franchir une étape importante : le retrait significatif de la France des instances décisionnelles des banques centrales concernées ainsi que la fin du système de réserves en devises confiée au Trésor français, le ministère des finances de l'État France…


Un Cache Misère nommé CFA



C'est un pas à la fois... C'est un gain à la fois... C'est surtout un début dans la redéfinition et l'assainissement des rapports étouffants entre la France et les pays africains francophones. Il est temps... Il était grand temps que les États africains assujettis s'assument autrement que par leur accrochage à la jupe de dame France, pour ne pas dire leur dormance continue et volontaire sur la natte coloniale française.

Certes, les erreurs dernières de la partie France elle-même ont aidé à précipiter les choses, aidées par l'inaction légendaire des Africains desquels personne, plus aucun État, n'osait prendre le leadership des réformes contemporaines du franc CFA. Devant cette incurie légendaire des Africains, la poussée des peuples africains et la pression de certaines élites et intellectuels avertis, femmes et hommes, ont fini par convaincre la France d'agir, et d'agir "au plus sacrant" , pour faire montre d'une volonté de changement qui commençait à l'affaiblir dans l'opinion africaine...

Nous saluons l'évolution nouvelle des choses, nécessaire et primordiale, annoncée depuis Abidjan en cette veille de l'année 2020 de tous les dangers, et auprès du président Alassane Ouattara dont la résistance indue au changement était devenue intenable et inadaptée aux impératifs "développementaux" du moment. En effet, contrairement aux idées malicieusement distribuées, la prétendue force de stabilité offerte par le franc CFA est, elle reste et demeure l'une de ses faiblesses. Autant qu'on ne refuse à un ballon de football (soccer) de rouler, autant on ne peut empêcher une monnaie de fluctuer en réponse aux performances économiques réelles de ses États principaux. Au delà du déguisement trompeur de la stabilité, le franc CFA est devenu un cache misère de la sous performance des États en termes de développement économique durable au profit de la jeunesse africaine, et non des dirigeants rentiers divers qui bourdonnement et jacassent entre-eux en Afrique et tout autour... Sans oublier les fameux Adowuinon ici et là dispersés en Afrique et dans sa Diaspora.

Oui, le franc CFA permet seulement de faire du bruit pour rien, d'épouser en noces coûteuses l'asservissement volontaire, de faire du "Gounda Gounda pour à rien" comme au l'aurait dit au Gabon, de seulement bomber la poitrine sur les voisins du Nigéria et du Ghana en payant moindrement leur énergie et autres produits, sans pouvoir développer les économies internes à cette zone franc CFA moribonde, très moribonde et peu encourageante des productions locales. Car très souvent, il revient moins cher de faire venir des produits de l'étranger que d'encourager l'artisan local en lui commandant un produit; ce qui devra l'encourager à améliorer ses créations, innover, agrandir sa clientèle, recruter les jeunes, produire en masse et en qualité, ajouter de la valeur à la production nationale, etc. L'annonce de ce jour venue des bords des "Champs de l'autre" (Abidjan), est un éveil, un réveil tardif mais salutaire. Ce n'est donc qu'un début vers l'appropriation totale de l'instrument de développement endogène qu'est la monnaie. Une monnaie vraie et opérante dont les États africains ont plus que besoin.

À tous ces vaillants contributeurs dont notre talentueux ami Kako Nubukpo nous disons Bravo... Bravo et Merci, même si la victoire à cette phase n'est pas le présage de paisibles avenirs... Merci Kako... Tu as tant donné à cette lutte pour notre Dignité commune... Seule la force de la compétence aussi assidue libère, et cette constance doit nous libérer de nos hésitations décennales devenues maladives... Merci à cette chaîne de valeurs dont Kako n'est que le maillon moderne solidement ouvré... Tenons bon!


PSA
21 décembre 2019

Ad Valorem


Rédigé par psa le 21/12/2019 à 22:22
Tags : France Kako Nubukpo Notez



Poème politique, néanmoins épique et satirique


Il fait peur aux prétendus chefs des États francophones d'Afrique...
Il fait peur aux prétendus chefs des États francophones d'Afrique...
Ici Macron,
C’est le patron
Ou si l’on veut
Dites le colon
Je tiens le feu
Ou le bâton
Et la carotte
Tous sous ma botte
Je frappe dur
Soyez-en sûrs
Aimez la France
Dès maintenant
Ou je vous lance
Comme un scorpion
Mes feux brulants
Prenez l’exemple
Des tirailleurs
Comme dans un temple
Ici ailleurs
Adorez France
Puis faîtes silence
La Mère-Patrie
On sacrifie
Bien sûr pour elle
Des millions
De négrillons
Quand elle appelle
Soyez dociles
Pour être utiles
Francophobie ?
Qui vous l’inculque
France vous éduque
Des décennies
Et même des siècles
Pour la servir
Grands et petits
Mais aujourd’hui
Bien triste spectacle
Que de haïr
La Grande nation
Mais attention
Et qui s’agite ?
Je vous préviens
Maliens Tchadiens
Ou Nigériens
Un génocide
Pour nous vaut mieux…
Vous êtes précieux
Dans l’obéissance
À votre mère France
Sinon Rwanda
Vous l’apprendra
Ou encore tiens !
Les Ivoiriens



Qui tourbillonne
Je vous l’ordonne
La France exige
Que vous l’aimiez !
Ras-le-bol par-ci
Révolte par-là
Je suis celui
Qu’on n’embête pas
Le Président
D’un pays puissant
Qui ne tolère
Aucune rébellion
Sur une terre
De colonie
Indépendance ?
Mais qui défie
Le grand Macron ?
Pensez à De Gaulle
Qui ferma la gueule
A votre Sékou
Moi je secoue
Vos chefs d’État
Les mets au pas
Et s’ils disent non
Ils verront Macron
Suis-je arrogant ?
Arrogant comme…
Diraient certains
Simplement un homme
Puissant et grand
Qu’on respecte craint
On dit Macron
Mais qui répond ?
C’est Napoléon
Le vieux Code Noir
C’est le miroir
Toujours valable
Sous les tropiques
La même politique
Par Mitterrand
Ou par Giscard
Le grand Chirac
Roi des monarques
Même étendard
Que Sarkozy
Tout comme Hollande
Tous hommes choisis
Par France la grande
Pour un destin
Que l’homme africain
Doit à la fois
Pieusement nourrir
Même de son sang
Et sagement
Adorer, louer
Contribuer
Á agrandir
Quant aux roitelets
Nos vrais préfets…
Qui parle d’élections ?
Si nous avions
Dit que jamais
Dans ces pays nègres
Remplis de spectres
Il n’y aurait de paix
Que celle qu’on leur prête
Que France décrète
C’est plaisanterie
Que démocratie
Guerres et conflits
Rebelles djihadistes
Tous extrémistes
Durs opposants
Gouvernements
Qui est ami
Qui ennemi
Hier, aujourd’hui ?
C’est à tour de rôle
On les contrôle
C’est l’essentiel
Au moins au Sahel
Et qui qu’ils soient
C’est la même loi
Qu’on leur applique
Dans cette Afrique
On dit Mali
Mais Dieu m’élit
Pour vous sauver
Sinon crevez !
Tyrans têtus
Ou chefs élus
S’ils servent la France
Et sont soumis
Indépendance
Démocratie
Sont de simples mots
Anciens, nouveaux
Ils seront amis
Les circonstances
Négligent les problèmes
Que posent urnes pleines
Et pratique de violences
Démocratie
Ou tyrannie
Quelle différence
Aux yeux de France
Anti-Français ?
Jamais ! Jamais !
Je veux vos mines
Et France domine
Vous tient en main
Depuis Berlin
Le beau partage
Pour un monde sage
Lâchera pas prise
Qu’on se le dise
La France est fière
Des bases militaires
Qu’elle entretient
Aux temps anciens
Comme aujourd’hui
Fière, puissante oui
Qu’on dise de quoi ?
De beaux exploits !
Sans nous vanter
Pour s’y heurter…
Interrogez
Ceux qui ont tenté
Tous ont été
Éliminés
Toussaint Louverture
Et son cousin
Le roi Béhanzin
Lumumba
Et Sankara
Vous conteront
Leurs aventures
Demandez à Gbagbo
Ou Olympio
Sécessions guerres
Massacres entre frères
On vous en offrira
Pensez au Biafra
Et moi Macron
Je vous le dis
Je veux être obéi
La moindre bêtise
Si je veux j’arme
Boko haram
Ou je divise
Le Sud du Nord
Joue faible contre fort
Ou le contraire
Vaut mieux nous plaire
Tribu d’ici
Tribu de là
La France choisit
Et ses soldats
Font le pouvoir
Ou le défont
Allez donc voir
En Côte d’Ivoire…
Dans toute l’Afrique noire
Ou en Libye
Où France châtie
Je ne m’approche
D’un président
Que son suivant
Déjà en poche
Giscard le fit
En Centrafrique
Même tactique !
Il y eut grand bruit
Diamant oblige
Pas le sceptre
Cassé comme une tige
D’un empereur
Un enfant nègre
Petit dictateur
Rêvant Napoléon
Ici Macron


Sénouvo Agbota ZINSOU
Munich, Allemagne
●17 décembre 2019●



Diplomatie Publique


Rédigé par SAZ le 17/12/2019 à 07:52



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