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Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Et voilà ! Une Feuille de Route nous est donnée par la CEDEAO. À notre pleine satisfaction ? Probablement que là n’est pas l’enjeu principal. L’enjeu véritable demeure : comment satisfaire un peuple en quête de sa dignité, une fois que la mécanique vers la solution est raisonnablement partagée par d’autres que ce seul peuple ? Il faut plus qu’une première et unique tentative pour y arriver avec efficacité. Cette prise initiale de la CEDEAO offre un « arsenal de démocratie » dont il faut savoir tirer le meilleur usage, comme du temps crucial de Franklin D. Roosevelt.


Il était une fois le Togo
Le talent n’est qu’une longue patience, savons-nous depuis Flaubert, de Maupassant et bien d’autres ; le talent politique n’est donc que du travail, l’épaule remise à la roue de la République. Dans la cause togolaise, la diplomatie de la CEDEAO vient encore de nous en donner la preuve. Pour avoir pris le problème togolais à bras-le-corps, pour si longtemps et avec une patience désarmante, la CEDEAO devient incontournable par ce seul talent diplomatique que sont devenus son engagement et ses propositions. Alors, la Feuille de Route, le Mandat prononcé, devient un défi à tous les adeptes du changement démocratique : « Vous avez tous les outils, démocrates togolais. À vous de savoir en faire bon usage » dit la CEDEAO.

Il est une posture de luxe, difficile à tenir dans le temps : « Je veux n'être jamais lié à aucun parti politique, quel qu'il soit, à aucune religion, à aucune secte, à aucune école ; ne jamais entrer dans aucune association professant certaines doctrines, ne m'incliner devant aucun dogme, devant aucune prime et aucun principe, et cela uniquement pour conserver le droit d'en dire du mal. » Excessif, pour ce qui est du Togo! Pour le Togo, la situation mérite plus que de la raison, mais une posture éthique solide pour ne pas tout critiquer.

Les femmes et les hommes du Togo ne peuvent pas se réserver le droit de dire du mal de la CEDEAO comme ce grand privilège que Guy de Maupassant s’était donné en son temps. Au nom de ses propres principes de gouvernance, sans cesse raffermis depuis la révision de son Traité initial, la CEDEAO ne saurait renoncer au Togo. Pas plus que le Togo ne peut tout simplement renier la CEDEAO, une œuvre togolaise par ailleurs, une œuvre témoin du génie politique de l’élite togolaise de surcroît, depuis 1975. Mais c’est connu : le cordonnier peut paraître mal chaussé lui-même, trop longtemps occupé par les souliers des autres.

Il était une fois le Togo
La dernière marche avant la démocratie

Quoi que puisse être la grande incertitude politique du moment, la longue période d’asservissement et d’autocratie n’a pas anéanti les citoyens togolais. Le déclin du Togo politique n’a jamais eu lieu. La dégringolade politique des cinquante années du magistère des Gnassingbé, père et fils, n’a fait que revigorer le refus global de toutes les impostures récurrentes. La détermination de ces citoyens togolais, de l’intérieur comme dans la diaspora, est un gage du succès, malgré toutes les apparences de l’illusion.

Le Togo attire toujours l’attention des autres élites politiques africaines ; et plus fortement d’une jeunesse africaine consciente de son droit à un mieux-être. Le Togo a du succès. Comme de ces « grands artistes », le Togo impose à la CEDEAO toutes ses « illusions particulières ». Il s’agit maintenant aux Togolaises et aux Togolais de savoir traduire cet intérêt de la CEDEAO en beaucoup mieux que cette première mouture de propositions. Puisque ni le Togo ni la CEDEAO ne peuvent s’accorder l’indifférence, la présence de la CEDEAO est encore utile dans la suite des choses : le Comité de suivi en est le parfait témoignage.

Plus que jamais, le statu quo n’est plus de mise au Togo encore moins la marche arrière ou le retour au passé. Tous les ingrédients sont bien réunis. Demanderesse du changement pour le retour à la République, c’est à l’Opposition togolaise de tout mettre en œuvre pour tirer avantage de la nouvelle donne. D’abord se rapprocher de nouveau des facilitateurs et du nouveau président en exercice de la CEDEAO ; s’instruire de leur lecture des circonstances nouvelles ensuite ; ramener tous ses enseignements pour bâtir une approche conséquente, un plan stratégique couvrant les prochains mois de marche enfin.

Ainsi s’égrène parfois le chemin des peuples vers leur avenir. Déterminé, le Peuple togolais ne peut plus, tout seul, faire cette « Longue marche vers la liberté ». L’épopée vers la liberté a toujours été une expérimentation permanente jusqu’au résultat final ; le Togo ne fait pas exception. De Roosevelt à Mandela, de Lincoln à Nkrumah, c’est cette promesse qui vient d’être renouvelée à travers le nouvel épisode CEDEAO dont il faut prendre possession, rapidement, pour mieux le fructifier, pour mieux en rendre compte un jour…

Diplomatie Publique


Rédigé par psa le 05/08/2018 à 14:26



Le projet commun d’un autre Togo, fortement et assurément imbu de Démocratie, de Réconciliation et du Développement, chaque jour connaît son enrichissement. C’est toute une armature de métamorphoses qui consolident ce Togo nouveau en formation sous nos yeux et décidé à engranger des résultats, enfin.


Nous Vivons l'Histoire
Pour une fois, la fatalité de la division n’a pas eu raison des partis politiques de l’Opposition réunis dans la C14.
Pour une fois, l’autonomie dévolue à chaque entité est devenue une force stabilisatrice de l’engagement collectif.
Pour une fois, les épisodes de diversion ainsi que les tentatives d’intimidation politique du camp adverse n’ont pas fragilisé la forteresse républicaine dressée ici et là, du territoire national jusque dans la diaspora.
Pour une fois, les soutiens du régime et tous les Adowuinon en résidence ont eu le souffle court, les muscles affligés, les achats de conscience rompus, la misère explicative tout aussi flétrie.

Pour une fois, les nombreuses lubies déguisées du pouvoir présidentiel togolais n’ont plus réussi à convaincre qui que ce soit, à l’extérieur du Togo, à travers les chancelleries vaccinées et immunisées contre le statu quo.
Pour une fois, le Togo est proche de son destin inaliénable de retour à la République, enrichi par un état d’esprit coriace et conquérant de la Dignité humaine et de l’État de droit. Voilà !

En une seule année, en ces douze derniers mois, le solde de l’invouloir cinquantenaire s’est révélé irrémédiablement déficitaire, irréparablement assombri, et est même devenu intenable dans tous les cas de figure. Étonnamment, un simple piège, à ciel ouvert, comme l’art de la prudence diplomatique des facilitateurs africains, a servi à épuiser la malveillance tacticienne propre au mutisme présidentiel en régence au Togo. Les frasques du silence manœuvrier ont vécu au Togo. Caliban shakespearien, taliban contemporain, des voyages, du silence, du bruit… Tout ça pour rien!

Nous Vivons l'Histoire
Le Toxit ou le rejet de l’imposture

Effectivement, il n’est pas de catégorie de politiciens plus aventureux et imprévoyants que celle qui a abusé des Togolais en surjouant, en usant jusqu’à la corde, rien que l’inintelligence de la force brute et de la répression aveugle, au détriment de toutes les variétés d’accords et de compromis politiques offerts à leur propre rédemption.


Définitivement, le train Togo a quitté la gare de l’imposture et de l’État Patapa.
Désormais, c’est l’histoire du Togo qui s’avance avec une étonnante sérénité : la souffrance imméritée de tout un Peuple finit par être expiation et salut.
Plus que jamais, l’espoir, la vigilance et la détermination agrippent les distances à parcourir autant que les variables essentielles à définir vers l’étape de la Transition : une escale capitale avant l’alternance politique effective au Togo.

Faure Gnassingbé demeure une grande déception : une insuffisante volonté, un invouloir politique en action, en mots, en maux, en mot à maux, en tous les maux d’un néant politique échafaudé par d’infinies menteries. Sans ambiguïté : #FaureDoitPartir#EnAucunCas, nul ne peut autant abuser de tout un Peuple avec tout autant de froideur désobligeante, si gratuitement, et à une époque qui aurait dû être audacieuse pour un si jeune président.

Résolument, une page nouvelle de l’histoire est en marche vers la sortie de l’impasse politique avilissante, retardataire et toxique de toute une Nation. Vivement le #Toxit, comme la fin longtemps annoncée de l’effroyable tragédie togolaise. Vivement des femmes et des hommes scrupuleux pour bâtir un autre Togo. Let it be !


Mot à Maux


Rédigé par psa le 24/07/2018 à 00:00



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