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Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Et pourquoi pas ne pas jouer à profiter du malheur des autres? Comme toujours, l’homme aime se donner une importance de lion qu’il ne possède guère. Parce qu’il reste encore une clientèle incrédule dans la diaspora togolaise que le personnage peut enfariner, tout est maintenant entremêlé… De l’art figuratif!


...N'est-ce pas?
...N'est-ce pas?
Et pourquoi pas ne pas jouer à profiter du malheur des autres? Comme toujours, l’homme aime se donner une importance qu’il ne possède guère. Parce qu’il reste encore une clientèle incrédule dans la diaspora togolaise que le personnage peut enfariner, tout est maintenant entremêlé… De l’art figuratif!

En mission personnelle au Togo en véritable « kaletola » intrépide ou pour le compte de la NDI? Nul ne saura le dire… Mais l’occasion de l’arrestation d’Antoine Randolph doit être exploitée pour faire sa propre publicité en se donnant un rôle à trompeter, remerciant le chef de file de l’opposition togolaise par endroit, le ministre de la Sécurité par moment. Sans doute les nouvelles personnes à enfariner pour se reconstruire une virginité perdue.

Décidément, les fossoyeurs de la diaspora togolaise ne coordonnent plus la société civile togolaise –quoique, et ne veulent pas se cacher ou se blottir à la NDI derrière notre ami Chris Fomunyoh –une connaissance de plus de vingt ans sinon plus, pour regagner une crédibilité tranquille. Mais voilà que notre kaletola se la mousse, comme d’habitude, en se faisant passer pour le Représentant résident de la NDI en République démocratique du Congo à la place de la pauvre Ève Thompson… Bientôt envoyé spécial de l’Union africaine à la place du Grand Frère qui doit être fatigué de cette mission, et surtout prêt à passer la main au brave kaletola de l’Avé comme lui? Du vrai n’importe quoi!

Seulement, parce qu’un groupe de discussions est tenu, c’est avec ce Label que des impostures nouvelles vont se commettre. Sans scrupule, on sort de l’ombre, combinant habilement le faux et l’approximatif, recommandant le contact téléphonique de Ouagadougou à celui de Lomé sous prétexte de la confidentialité, pour se dévoiler après publiquement.

Et voilà comment l’imposture sort de l’ombre, se contemple dans un miroir brisé qui ne lui renvoie pas l’entièreté de son portrait ; la mystification désire se remettre en action, sous mandat des « forces démocratiques togolaises de la diaspora » -fumantes et sans doute une autre CNSC de la diaspora (!), reprendre pied hors de son groupe de discussions, un retour triomphal du mois de mars –le mois de février étant déjà pris, sans scrupule ni gène :

« De retour de Lomé après 5 jours de mission au pays, je tiens à saluer l'ouverture et la bonne coopération des autorités de l'Exécutif et du Judiciaire togolais dans la gestion de "l'affaire Randolph".
Sur mandat des forces démocratiques togolaises de la diaspora et le soutien des camarades démocrates au pays, j'ai eu l'opportunité d'échanger avec les parties prenantes, y compris le ministre de la sécurité et des magistrats. J'ai rencontré avec bonheur le grand frère Antoine Randolph qui se porte bien et transmet ses salutations à tous les camarades et parents.
Je salue le grand ami Me Ahlonko Robert Dovi pour ses grandes qualités d'avocat, de démocrate et de défenseur des droits de l'homme.
Je félicite M. Jean-Pierre Fabre, Chef de file de l'opposition, pour sa disponibilité et son engagement dans cette affaire et les discussions cordiales sur les questions de commun intérêt.
J'aimerais inviter les autorités à accélérer les procédures afin d'assurer la libération rapide de l'aîné Randolph qui comme nous tous n'a fait que manifester son amour pour la patrie commune. Trouvons les moyens de résoudre nos antagonismes sans plus nuire à l'image de notre cher pays.
Que l'Éternel bénisse le Togo!
»

Non, mais... changez! Gênez-vous un peu, tout de même!



Mot à Maux


Rédigé par psa le 15/03/2016 à 00:01



À Montréal, la Taubira vient de faire salle comble. La principale intéressée a plutôt charmé par son éloquence, son intelligence, son courage et son humilité. Son message à la jeunesse : rêvez, impliquez-vous et ne faites pas de compromis; « J’obéis à toutes les règles pour autant qu’elles ne soient pas en contradiction avec ma conscience ».


Christiane Taubira, Maligne et Intelligente

De multiples ovations, des applaudissements sentis et chaleureux, des étudiants et admirateurs touchés — et même en pleurs — qui font la queue pour une photo ou un autographe. L’ex-ministre de la Justice de France Christiane Taubira faisait figure de rock star lors d’une allocution prononcée au colloque Maîtres chez vous organisé par Force jeunesse samedi, à Montréal.

Des compromis, l’intellectuelle de gauche n’en a effectivement pas fait lorsqu’elle a démissionné de son poste le 27 janvier 2016 pour un désaccord avec le gouvernement, qui voulait déchoir de la nationalité française toute personne reconnue coupable d’un acte terroriste. La tête haute, elle a quitté à vélo le ministère de la Justice après la passation des pouvoirs à son successeur. « J’obéis à toutes les règles pour autant qu’elles ne soient pas en contradiction avec ma conscience », a expliqué l’ex-ministre, auteure de plusieurs ouvrages, dont le récent Murmures à la jeunesse, une envolée lyrique où elle décortique ses choix et revient sur les attentats terroristes de 2015 qui ont secoué la France.

Elle dit comprendre cette réaction vive des Français à la suite des attentats du 13 novembre, où 130 personnes ont trouvé la mort. Peu après ces tragiques événements, 90 % des citoyens de l’Hexagone étaient d’accord avec la proposition de déchéance de la nationalité. « C’est non seulement compréhensible, mais je trouve ça sain [que la population ait réagi ainsi] », a souligné l’ancienne ministre originaire de la Guyane française. Toutefois, cette mesure qui a force de symbole n’aura aucun effet sur les terroristes au moment où ils attacheront leurs ceintures d’explosifs. « Attention au symbole. On ne va pas là dissuader les terroristes, mais on va abroger la Constitution républicaine de la nationalité, la notion de citoyenneté qui garantit l’égalité entre les individus », explique-t-elle, défendant toujours avec vigueur les droits de la personne.

Mariage pour tous

Sans compromis, Mme Taubira l’est aussi pour protéger la dignité de la parole publique. Critiquée pour refuser d’accorder des entrevues succinctes, notamment aux émissions de radio et télévision matinales, elle répond : « i[J’assume, je ne cours pas les médias et je ne cours pas les matinales. […] L’exercice qui consiste à venir dix minutes le matin commenter les propos d’un autre ministre ou de l’opposition, à alimenter par de petites phrases de faux problèmes et de faux débats, je refuse de m’y soumettre. ]i»

Christiane Taubira, Maligne et Intelligente

Christiane Taubira, c’est aussi le combat pour légaliser les mariages entre conjoints de même sexe dans lequel elle est rentrée de plein front. « Je savais que c’était un bouleversement social et législatif, je savais que ça allait provoquer un ébranlement, mais je ne m’attendais pas à cette violence », a-t-elle confié. On lui avait conseillé une réforme anonyme, pour ne bousculer personne. Mais de son avis, une telle réforme se devait d’être extrêmement claire, intelligible. « L’ensemble des citoyens devait comprendre ce qu’on était en train de faire. Pour une réforme de cette nature, il fallait aller franchement au combat », note-t-elle. Ce qui a provoqué du « bruit ». « Mais il faut accepter le bruit de la société. Il faut toujours respecter la diversité d’opinion. J’assume entièrement mes engagements et mes choix. »

Ses choix qui lui valent les foudres de ses adversaires. À maintes reprises, elle a reçu insultes, injures graves, allant jusqu’au sexisme et au racisme. En 2013, un hebdomadaire d’extrême droite va même publier en une une photo de la ministre de la Justice portant le titre « Maligne comme un singe, Taubira retrouve la banane ». « J’ai un devoir moral et ontologique de résister et de ne pas me laisser affaiblir. Sinon, j’affaiblis tous ceux qui subissent ces discriminations », souligne avec sagesse celle qui a donné son nom à la loi française qui reconnaît comme crimes contre l’humanité la traite négrière et l’esclavage.

Le choc des attentats

Dans Murmures à la jeunesse, Christiane Taubira revient sur les attentats du 13 novembre, qu’elle décrit comme une « conflagration » reçue « en plein plexus ». Comme toute la France, elle a eu le souffle coupé. Mais elle devait remplir avec rigueur son rôle de ministre sans oublier l’être humain en elle, très affligé. « On a le choc psychoaffectif. On est en souffrance d’apprendre que des jeunes qui sont allés s’amuser à un concert sont morts. Je me dis comment les mamans vont apprendre ça ?, raconte-t-elle. Mais en même temps, il faut faire face. Il faut être debout aux côtés des familles des victimes et des décédés, il faut tout organiser. »

Les attentats de Charlie Hebdo avaient révélé quelques failles dans la prise en charge des victimes et de leurs familles, et Mme Taubira a aussitôt pris sur elle de revoir ce processus pour le corriger. Coup du destin, elle fait entrer en vigueur ce nouveau dispositif de prise en charge la nuit du 12 au 13 novembre 2015, soit celle précédant les attentats. Encore plus surprenant, le hasard veut que, le matin du 13 novembre, les équipes de secours du système de santé s’étaient exercées à une opération de sauvetage en cas d’attentat faisant 200 victimes, en pensant que c’était une hypothèse extravagante. « C’est effrayant d’une certaine façon. Car en tant que responsable politique, on fait des hypothèses, mais on est persuadé que ça ne va jamais arriver », soutient Mme Taubira.

Sa liberté de parole retrouvée — l’a-t-elle vraiment un jour perdue —, Christiane Taubira s’occupe maintenant de rencontrer la jeunesse, son livre à la main. « i[Souvent, la jeunesse […] ne constitue pas une catégorie de la population envers laquelle on fait des efforts particuliers]i », lance-t-elle, devant le jeune auditoire, déjà conquis, présent à HEC Montréal. « Murmures à la jeunesse, c’est pour vous rendre des comptes. Ma génération doit vous rendre des comptes », dit-elle avant de conclure paraphrasant la poète Andrée Chedid : « Vous serez alors capables de nous introduire un large souffle dans le corps de la vie. »///// Lisa-Marie Gervais

Christiane Taubira, « Murmures à la jeunesse », Éditions Philippe Rey, Paris, 2016, 96 pages


Diplomatie Publique


Rédigé par psa le 14/03/2016 à 07:55



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