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Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Ce fameux discours de Nicholas Sarkozy n’en fini pas de meubler l’actualité africaine, de juillet à septembre. Dernier jugement, comme Phryné devant l'Aéropage...


Ultime Jugement Public
"Une faute politique". Ainsi des intellectuels et hommes politiques africains jugent-ils la théorie de Nicolas Sarkozy sur "l'homme africain", que le président français a jugé étranger à "l'idée de progrès" lors d'un discours fin juillet à Dakar qui continue de susciter la polémique sur le continent noir. "Se peut-il qu'il n'ait pas compris à quel point nous nous sommes sentis insultés?", lance l'écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop, figure de l'Afrique francophone contemporaine. "D'un point de vue rigoureusement politique, son discours est une faute. Il ne tardera pas à s'en rendre compte: les Africains et les nègres de la diaspora ne le lui pardonneront jamais", souligne-t-il.
Le 26 juillet, lors d'un discours à l'université sénégalaise de cheikh Anta Diop, à l'occasion de sa première visite présidentielle en Afrique sub-saharienne, Nicolas Sarkozy avait quelque peu ému l'auditoire en suggérant que l'Afrique n'était pas entrée "dans l'Histoire". "Le drame de l'Afrique, c'est que l'homme africain n'est pas assez entré dans l'Histoire", avait-il dit. "Le paysan africain, qui depuis des millénaires, vit avec les saisons, dont l'idéal de vie est d'être en harmonie avec la nature, ne connaît que l'éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles", avait-il poursuivi. "Dans cet imaginaire où tout recommence toujours, il n'y a de place ni pour l'aventure humaine, ni pour l'idée de progrès", avait-il affirmé.
L'ancien Premier ministre Dominique de Villepin, engagé dans un combat critique contre le nouvel exécutif français, s'est dit "blessé" lundi par les propos de Nicolas Sarkozy. "Veillons à ne pas adresser des contre-signaux à partir d'interprétations qui sont éminemment discutables", a déclaré l'ancien chef de la diplomatie française sur Europe 1.
Dès le lendemain du discours de Dakar, le journal sénégalais Sud Quotidien avait dénoncé "une insulte", faisant écho aux réprobations de nombreux étudiants venus écouter le chef de l'État français. L'ancien président malien Alpha Oumar Konaré, aujourd'hui président de la Commission de l'Union africaine, avait déploré des "propos d'un passé révolu". Et de nombreux responsables de regretter des stéréotypes colonialistes.
Pour Babacar Justin Ndiaye, analyste politique exerçant à Dakar, le discours de Dakar n'est pas à même d'affecter les relations diplomatiques entre la France et les États africains, mais risque de ternir l'image de Nicolas Sarkozy. "Un discours avec des parfums de racisme fait forcément baisser sa cote auprès de l'opinion africaine", estime-t-il, citant également sa politique répressive en matière d'immigration clandestine. "Par on ne sait quel pouvoir, il s'autorise à parler de l'Afrique et des Africains à la manière du maître qui a pris la mauvaise habitude de maltraiter son esclave," écrit le Camerounais Achille Mbembé, professeur à l'université sud-africaine Witwatersrand, dans une lettre ouverte au président français. Dans ce concert de critiques, seul le président sud-africain Thabo Mbeki a adopté un ton conciliant, remerciant dans une lettre Nicolas Sarkozy pour son "courage" et sa "franchise", ainsi que son appel à une "Renaissance africaine".
Diadie Ba, Agence Reuters, Dakar


Mot à Maux


Rédigé par psa le 04/09/2007 à 23:38



Clandestino
Bientôt, on va voir le tout nouveau ministre des Affaires étrangères du Canada, Maxime Bernier, arrivé en Afghanistan, par surprise. De préférence, il y sera avant le retour du Bernard Derôme national à la barre du téléjournal de Radio Canada. Ainsi va la guerre de charme, que le gouvernement du Canada tient à gagner sur une opinion assez remontée. Cette dernière ne se lasse pas de le faire savoir par sondages interposés, et bientôt, par votes exprimés dans le microcosme de la circonscription électorale d’Outremont. Mais il y a du nouveau. Selon, le ministre conservateur Michael Fortier, la guerre en Afghanistan ne serait pas une guerre. Une promenade de santé peut-être ? Dis, quand reviendras-tu nous le redire sur les antennes de radio Canada ? On a rien compris dans cette justification qui n’en est pas une. Puisqu’on ne sait pas toujours pourquoi ces chefs d’État et ministres doivent se cacher pour arriver et repartir presque clandestinement, qui de l’Irak, qui de l’Afghanistan. Il y a de quoi rester de marbre ou prier fort pour ces pauvres soldats envoyés dans ces lointaines contrées, en position de faiblesse, à découvert et sans noble raison.


Silence


Rédigé par psa le 04/09/2007 à 14:01



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