Profil
Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




À la tête de sa Fondation France Libertés, elle se bat maintenant pour un droit égal d’accès à l’eau potable. Sans concession mais pas sans pragmatisme. "On me dit trop radicale, mais aujourd’hui, on a besoin de radicalité. Besoin d’appeler un chat, un chat." Ainsi parle Danielle Mitterrand dans Mot à Mot (Entretiens avec Yorgos Archimandritis), chez Cherche Midi. L’ancienne première dame de France a beau avoir 85 ans, elle n’a rien perdu de sa passion. Résistante elle était, résistante elle veut être. Et aujourd’hui, elle s’élève contre les multinationales de l’eau. "Un milliard de personnes n’ont pas l’eau potable. Je me bats pour que l’accès soit un droit, garanti dans la Constitution. Nos gouvernements ne veulent pas le faire. Certains États l’ont fait, comme la Bolivie, l’Équateur ou l’Afrique du Sud."


Gilles Rousset
Gilles Rousset
Vendredi dernier, "Tatie Danielle" bravait le mauvais temps pour manifester devant le siège de Veolia Environnement. "Je m’insurge contre un système qui nous gouverne. Les hommes qui servent ce système, je m’en soucie peu, plaide-t-elle. Ils sont dans la légalité, mais quand une loi ne répond pas à l’intérêt général, on peut la critiquer! Les multinationales se rendent compte qu’elles sont observées, critiquées, et s’en inquiètent. Parfois je me retrouve à la tribune à côté d’un de leurs représentants, on emploie des mots similaires mais on n’y met pas le même sens. Quand ils disent “eau pour tous”, c’est pour tous ceux qui peuvent payer. C’est leur logique, pas la mienne."
Sur son bureau de la Fondation France Libertés s’étalent des livres. En haut de la pile, le nouveau Hervé Kempf, auteur fétiche d’Hugo Chavez, intitulé Pour sauver la planéte, sortez du capitalisme. Hugo Chávez, Evo Morales ou Rafael Correa, les nouveaux leaders de l’"Amérique latine rouge", sont ses amis. Danielle Mitterrand arpente le monde: "Je ne parle pas une seule langue étrangère, je fais des efforts, j’ai des méthodes Assimil pour l’anglais, le brésilien… mais je n’y arrive pas", sourit-elle. Tant pis, elle voyage quand même et parvient toujours à se faire comprendre. Au fond, elle se sent mieux avec les paysans sans terre brésiliens ou les Indiens boliviens qu’avec ses concitoyens: "En France, j’ai un handicap, j’ai été première dame pendant quatorze ans. C’est un état de fait, je ne m’en plains pas. Les autres premières dames, elles ont un tempérament différent." Elle ne veut pas aller plus loin. Quand un de ses collaborateurs essaie de lui faire dire du mal de Carla Bruni-Sarkozy, elle refuse: "Je suis bien contente qu’elle continue son métier, j’aimais bien l’écouter." Danielle Mitterrand n’est pas devenue sarkozyste pour autant. Elle était plus à gauche que son mari, elle est aujourd’hui plus à gauche que ce qui fut son parti, le PS. "Il y a une droite et une gauche, la droite défend un capitalisme pur et dur qui oublie l’intérêt général, la gauche est plus attentive à la population, c’est vrai. Mais aujourd’hui, le système est si fort qu’il a fini par convaincre des gens qui normalement devraient s’y opposer. Le libéralisme a trompé son monde, avec ce mot qui ressemble tant à celui de liberté." La bataille contre les multinationales de l’eau fait plus clivage: "C’est plus facile de se battre contre un dictateur que contre une dictature mondiale. Au début, il y a treize ans, il y avait dix ou vingt personnes aux conférences, on passait pour des illuminés. Aujourd’hui, on bénéficie d’une grande écoute, des politiques locaux viennent, des municipalités de droite et de gauche veulent retrouver une gestion publique de l’eau, Paris vient de le faire." Danielle Mitterrand est optimiste: "L’argument qui convainc le plus est celui du prix, moins élevé avec une gestion publique." Pour parvenir à ses fins, elle utilise l’argument du coût. Danielle Mitterrand se veut radicale, elle sait aussi être pragmatique.///////Cécile Amar



Mot à Maux


Rédigé par psa le 07/02/2010 à 14:27
Tags : Danielle Eau Mitterrand Notez



La récente cacophonie de l’Union européenne face à l’état désastreux des finances publiques grecques n’est pas un bon signal. Après la Grèce, le Portugal et l’Espagne? Les marchés financiers tremblent à l’idée que les pays de l’Europe du Sud plombés par des finances publiques désastreuses pourraient faire imploser la zone euro. La crainte d’un tel scénario est exagérée à ce stade, mais la nervosité va perdurer, pour plusieurs raisons.


Trabajo de Kestrel, 2008
Trabajo de Kestrel, 2008
La principale est que l’Union européenne n’a ni le pouvoir ni l’envie pressante de voler au secours de la Grèce. Une clause du Traité de Maastricht interdit aux pays membres d’assumer la dette des autres. Certes, les règles sont faites pour être contournées en cas d’urgence, mais la Grèce a trop triché avec celles du Pacte de stabilité: la patience de ses partenaires est épuisée. À Bruxelles, certains affirment même que l’intransigeance de l’UE rend service au nouveau gouvernement Papandréou, en l’aidant à imposer des mesures d’austérité impopulaires et longtemps différées. Il y a derrière la nervosité actuelle une part de jeu «à qui clignera de l’œil en premier». Mais les quelques 30 milliards que la Grèce doit trouver d’ici au printemps sont bien réels, et peu d’observateurs pensent qu’elle y arrivera seule. Cette crise, une des plus sévères depuis la création de l’euro, souligne l’absence de mécanisme pour renflouer un État membre qui n’y arrive pas sur les marchés. D’où les voix de plus en plus nombreuses suggérant à Athènes de s’adresser à l’organisme le mieux préparé à ce genre de situation: le Fonds monétaire international. L’orgueil grec, européen et la monnaie unique en prendraient un coup, entend-on. Et alors? Comparons ces dégâts à ceux que provoquerait une intervention brouillonne et politiquement délicate des membres de l’UE, qui ne brillent pas par leur cohésion ces derniers temps. Le mot clé de cette affaire est «contagion». Rester bras croisés face à un défaut de paiement grec fait monter la pression spéculative sur le Portugal, l’Espagne et d’autres (cela a déjà commencé). L’euro se trouverait bientôt en mauvaise posture. Repêcher le cancre de la classe engendre un autre risque – celui que d’autres élèves médiocres relâchent leurs efforts. La marge de manœuvre est étroite. Il s’agit pour l’UE de décider finement et de communiquer fermement.///////// Jean-Claude Péclet


Silence


Rédigé par psa le 06/02/2010 à 06:06
Tags : Euro Europe Grèce Notez



1 ... « 334 335 336 337 338 339 340 » ... 727