Profil
Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Clair Obscure de Gadea
Clair Obscure de Gadea
Le malaise est grand face à la qualification de la France pour la Coupe du monde de football 2010 en Afrique du Sud. La main fautive de capitaine de l’équipe de France, qui a pratiquement fait du yoyo avec la balle, le handball carrément, jette un froid et surtout des interrogations sur les règles désuètes qui prévalent encore dans le football, surtout lors des grandes compétitions. On demande à un arbitre, simple humain, livré à lui-même sur un vaste terrain de jeu, de tout voir en tout temps et en toute position. Il est vrai qu’il est aidé de deux juges de touche trop souvent préoccupé à détecter les « Hors-jeu » devenus très subtils. Mais il faut bien reconnaitre que c’est largement insuffisant tout ça! Cet incident malheureux du France-Irlande du 18 novembre 2009 apporte de l’eau au moulin de tous ceux qui, comme moi, pensent que les règles du jeu doivent évoluer au bénéfice du football éthique et agréable. Certaines personnes qui me connaissent depuis, retrouveront cet argumentaire que depuis des années, probablement plus d’un quart de siècle, je développe quant à l’évolution de notre Foot roi. Deux domaines m’intriguent suffisamment pour que je persiste à trouver que les règles actuelles sont peu équitables : le contrôle du temps qui n’est pas transparent et doit évoluer pour ressembler à ce qui se fait au basketball d’abord, et le doublement du juge de champ et le triplement du nombre de juges de touche ensuite. Sur ce dernier aspect, deux juges de champ, un principal et un secondaire, qui jouent des rôles complémentaires ne peuvent que sécuriser davantage le jeu. Et, quatre à six juges de touche pour aider les juges de champs ne peuvent qu’aider à rendre le football agréable et plaisant, car suffisamment surveillé. C’est une nécessité implacable que le football doit évoluer et s’adapter aux moyens nouveaux, surtout les moyens d’un encadrement humain adéquat. De plus, les 90 minutes de jeu doivent être le temps effectivement mis dans l’activité lorsque la balle est en jeu : Fini les lenteurs lors des remises en jeu nombreux qui émaillent le football, les temps qui entourent les mille et une contestations ainsi que les caprices sur l’air de jeu qui sont autant de moments de jeu perdus. Comme au basketball et dans plusieurs autres sports collectifs dont le handball, le chronomètre se doit d’être visible à tout le monde et ne tourner que lorsque la balle est réellement en jeu. À défaut de grands moyens de télévision qui permettront les reprises des situations litigeuses et rendront le football élitiste et technologiquement dépendant, il est raisonnablement possible de maintenir la démocratisation du football en augmentant le nombre des juges et surtout avoir des officiels dévolus à la gestion du temps de match. Le cas Thierry Henry pose plusieurs perspectives éthiques également. Il appelle surtout à l’éthique d’une meilleure gestion du football sans en saper son universalité. Il est peut-être temps que la FIFA y travaille sérieusement. En attendant, l’erreur fait partie du jeu et l’arbitre aussi. Et j’espère que cet arbitre suédois, Martin Hansson, ne finira pas aussi malheureusement sa carrière pour n’avoir été qu’un simple humain à qui les exigences du jeu demandaient plus qu’il ne pouvait donner. Pour un chevronné ancien arbitre international suisse, Philippe Leuba, des excuses peuvent être trouvées au trio arbitral, emmené par le Suédois Martin Hansson: «C’est possible que l’arbitre central ait été masqué, et qu’il n’ait pas vu l’attaquant français faire sa faute de main.» Quant à l’arbitre assistant, il devait à la fois s’intéresser au comportement de Thierry Henry et au positionnement des autres Tricolores pour vérifier s’ils ne se trouvaient pas en position de hors-jeu. Une tâche ardue! L’Irlande, méritante est en réalité remplacée par la France. C’est le destin de l’Europe en ce novembre 2009 où des remplaçants discrets comme le Premier ministre belge, Herman Von Rompuy, et la commissaire européenne au Commerce, Catherine Ashton, viennent d’être choisis par les dirigeants de l'UE pour devenir les premières adresses politiques de l’Europe, ceux dont les numéros de téléphones avaient longtemps été demandés par l’intrépide Henry, l’autre Henry, Henry Kissinger. Entre ombre et lumière, l'Europe est comme elle avance, en clair obscure.

Diplomatie Publique


Rédigé par psa le 20/11/2009 à 01:00



Jacques Leinne, Pensive
Jacques Leinne, Pensive
Il semble bien que la presse italienne n’a pu résister à la tentation... Presque unanimement, elle qui regarde de près la succession des Sommets au siège romain de la FAO, titre ce jour dernier de la grande messe quasi annuelle: Échec dramatique, rien que des discours, la faim triomphe, etc. Bien sûr que des dizaines de chefs d’État et de gouvernement ont fait le déplacement pour le Sommet mondial sur la sécurité alimentaire. Mais au-delà des discours et des bonnes intentions, le milliard d’affamés qui s’étalent sur presque tous les cinq continents, aussi bien dans les faubourgs des grandes villes que dans les pays entiers dont une vingtaine en Afrique et une dizaine en Asie –nous apprend-on, ces « insécures alimentaires » n’auront pas plus à manger dans les prochains mois. Malgré le curieux jeûne médiatique d’une journée du directeur général de la FAO, Jacques Diouf, avant le début de ce Sommet, le milliard de personnes dont des enfants de bas-âge devront continuer à jeûner jusqu’à leur dernier souffle pour certains. Au fond, lorsqu’après une quinzaine d’années à la tête de la FAO l’on ne réussi qu’à faire des photos avec les chefs d’État et arborer des dizaines de Décorations et des Doctorats honorifiques dont on est particulièrement friand, il est peut-être grand temps de laisser la place à l’imagination d’une autre personne. La faim a beau ne pas être sexy dans les causes diplomatiques et sur l’agenda des grandes chancelleries, il est frappant de voir comment l’équipe actuelle à la direction générale de la FAO n’a pas su mobiliser les ONG autour de cette cause et ainsi, garder ce drame au menu de la conscience internationale, seule façon d’induire des actions comme c’est le cas pour les questions environnementales dans ce village global. Le constat d’échec n’est donc pas celui d’un Sommet ou d’une organisation, il est l’échec d’une personne, Dr Jacques Diouf, qui certainement a fait son temps et doit aspirer à relever un autre défi, sans doute celui de jouir de sa retraite à 71 ans et nous écrire ses mémoires. Il l’a peut-être dit qu’à la fin de ce mandat, il ne se représenterait plus. Mais, ces mois devant sont sans doute de trop; c’est maintenant qu’il faut partir. Merci pour le travail, merci Docteur. La FAO a faim d’un autre leadership. Quand l’imagination n’y est plus, on démissionne dans l’honneur et l’élégance. C’est ce qu’il faut à notre ami Jacques Diouf.


Mot à Maux


Rédigé par psa le 18/11/2009 à 11:48



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