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Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Tout se joue à Paris... Titien, Tintoret, Véronèse au Musée du Louvre pour une plongée dans la vie culturelle du XVIe siècle et dans les rivalités, les complots et la concurrence qui ont changé l’art de la Renaissance.


Suzanne et les Vieillards, Tintoret 1555
Suzanne et les Vieillards, Tintoret 1555

Venise est un théâtre. A la Renaissance, c’est une grande puissance économique qui rayonne d’Europe en Orient. Quelques dizaines de milliers d’habitants sont réunis sur un petit territoire que la mer et la lagune protègent de ses ennemis. Une cité tranquille, la Sérénissime. A l’intérieur, les rivalités font rage, dans l’art autant que dans la politique. Au XVe siècle, les artistes vénitiens ont inventé le portrait ressemblant, ils ont importé du nord de l’Europe la peinture à l’huile, ils commencent à peindre sur toile. Les patriciens, les roturiers fortunés, l’Église se battent pour posséder les plus belles peintures.
Au tournant du XVIe siècle, un jeune virtuose, formé dans l’atelier des Bellini, commence à faire parler de lui. Titien (1488/90-1576) explore les possibilités des nouvelles techniques, invente une manière de peindre qui donne un velouté inouï à la chair de ses modèles, et développe une touche allusive qui rompt avec la précision de ses anciens maîtres. Il va régner sur le siècle qui commence. Et il est au centre d’un scénario unique dans l’histoire où vont se bousculer des acteurs de premier ordre.
Vers 1540, le jeune Tintoret (1518-1594), nommé ainsi parce qu’il est fils de teinturier, est apprenti dans son atelier. Déjà rebelle, ambitieux, prêt à tout pour se faire une place au soleil, mais immensément doué, il quitte le maître avec fracas et se fait un ennemi qu’il va trouver sur sa route pendant plus de trente ans. En 1553, un autre ambitieux s’installe dans la Sérénissime. Véronèse (1528-1588) vient de Vérone à laquelle il doit son nom de peintre. Il est aussi doué que Tintoret, dans un style plus sage, tout aussi efficace mais plus diplomatique. Il obtient le soutien de Titien qui est devenu, au milieu du siècle, l’un des artistes les plus célèbres d’Europe.
Le Louvre consacre une merveilleuse exposition, Rivalités à ¬Venise, aux relations entre ces peintres, aux vertus de leur concurrence, aux manœuvres, aux chausse-trappes, et surtout aux effets prodigieux qu’elles eurent sur la peinture vénitienne de la deuxième moitié du XVIe siècle, 86 tableaux où les peintres se défient, se dépassent, se répondent, renouvellent les figures imposées de l’iconographie mythologique ou religieuse. Et conquièrent enfin, après plus d’un siècle de bataille, la place dont ils rêvaient dans le panthéon des arts. //////Laurent Wolf


Horizon


Rédigé par psa le 04/10/2009 à 20:57



Lucien Clergue
Lucien Clergue
La politique est trop sérieuse pour se retrouver dans des mains de parfaits aventuriers. Parce qu’il a fait quelques années dans une université guinéenne, quelques stages ici et là et exerçait dans l’armée de son pays en s’occupant de l’approvisionnement des carburants que Moussa Dadis Camara se croit désormais apte à diriger la Guinée. L’expérience qui devrait être courte et donner l’occasion à la Guinée de rentrer dans une ère prometteuse a tourné au drame, particulièrement ce 28 septembre 2009. L’inacceptable s’est produit à Conakry et s’est poursuivi le lendemain; et rien ne nous dit qu’il ne se poursuivra pas. Des dizaines de morts dans les rangs de ceux et celles qui s’opposent à la confiscation du pouvoir par Dadis Camara. Ce dernier, bouffon fieffé et apprenti dictateur, vient de prouver que la somme d’inquiétude qui s’élevait contre lui était amplement justifiée. Le chemin pour le sortir de là et le traduire devant la Justice est encore long, certes. Mais dans ce cas-ci, cette option mérite d’être envisagée assez tôt et clairement. C’est curieux que son père spirituel Abdoulaye Wade ne se soit pas indigné suffisamment et rapidement devant l’horreur de son sinistre protégé. C’est curieux que dans toute cette Afrique de l’ouest forte d’une quinzaine de pays, aucun chef d’État ne se soit levé, assez rapidement, pour dénoncer la situation. Seul Abdou Diouf de l'Organisation internationale de la Francophonie a eu les mots méritoires, suffisamment durs et à la hauteur des ignobles actes de Conakry, pour condamner la junte et son chef. De loin également, Jean Ping de l’Union Africaine, a fermement désapprouvé l’inacceptable; des pays proches, le silence est plutôt retentissant et très gênant. En tout cas, une nouvelle page de vie vient d’être devrait désormais conduire cet aventurier de Dadis devant les instances pénales internationales. Vivement, pour cet être qui a perdu pied, et a sa tête dans l’irréel des nuages!



Mot à Maux


Rédigé par psa le 02/10/2009 à 02:02



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