Profil
Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




C’est effectivement le devoir des citoyens d’être exigeant vis-à-vis de leur dirigeant. C’est ce que démontre Corneliu Kirjan dans une lettre publiée hier par le quotidien montréalais Le Devoir. Une lettre traduisant un malaise assez palpable que les journaux canadiens n’osent pas aborder de leur propre chef… On est pourtant en démocratie au Canada. Un pays où l’audace journalistique avait depuis pris les champs de la paresse. Heureusement que les citoyens veillent au grain et font sauter de temps à autre les limites de la réflexion complaisante.


Jean Van Cleemput, Nu-terroriste
Jean Van Cleemput, Nu-terroriste


Depuis son arrivée au pouvoir en janvier 2006, le premier ministre Stephen Harper n'a épargné aucun effort pour faire perdre au Canada la crédibilité internationale dont jouissait le pays depuis les années Pearson. Il y a quelques jours, au Sommet des dirigeants nord-américains de Guadalajara au Mexique, notre premier ministre a blâmé le Canada pour les visas que son gouvernement a imposés sans préavis aux touristes mexicains.
Après avoir insulté la Chine et contribué au refroidissement des relations Canada-Chine, après avoir laisser des citoyens canadiens sans assistance à l'étranger et après avoir fait les manchettes pour son retard répété à des moments officiels de la réunion des chefs d'État du G8 et G20, voilà qu'il blâme publiquement son pays pour les mesures irresponsables prises par son propre ministre. Et cela, après avoir essayé, à la manière des républicains américains, de passer en douceur certaines mesures concernant l'immigration dans la Loi d'exécution du budget, au début d'avril 2008.

Déjà en 1997, quand il était vice-président de la National Citizens Coalition, un groupe d'extrême droite canadien, Harper, grand admirateur du système politique américain, a déclaré à une réunion du Council for National Policy, organisation américaine de droite: «Canada is a Northern European welfare state in the worst sense of the term, and very proud of it» («Le Canada est un État-providence de type scandinave, dans le pire sens de cette expression, et il en est très fier»). Dans une seule phrase, il a insulté plusieurs pays démocratiques (Suède, Norvège, Danemark et Finlande) ainsi que son propre pays, le Canada, et l'ensemble de ses concitoyens.
Le travail du premier ministre est de promouvoir le Canada et de défendre les intérêts du Canada. Au lieu de cela, nous avons un premier ministre qui ne cesse de critiquer notre pays et de nuire à nos intérêts à l'étranger. Comment la population du Canada peut-elle faire confiance à un premier ministre qui ne fait que dénigrer son propre pays et le mettre dans l'embarras sur le plan international?


Mot à Maux


Rédigé par psa le 18/08/2009 à 07:09



Quarante ans après, quel est l’héritage du festival de Woodstock? Derrière la récupération commerciale, le rêve vit toujours. C’est le constat de Jean-Claude Péclet.


Per Krohg : Alice Prin, surnommée Kiki, l’excès précurseur de Woodstock.
Per Krohg : Alice Prin, surnommée Kiki, l’excès précurseur de Woodstock.


La fortune ne sourit pas toujours aux audacieux. Les organisateurs de Woodstock, débordés par leur succès, durent décréter le festival gratuit en cours de route et mirent onze ans à rembourser leurs dettes. Warner Brothers, qui avait racheté les droits pour 100 000 dollars, en gagna 500 millions avec le disque et le film, selon les estimations de la revue Rolling Stone.
Utopie et commerce: comme la boue des champs de Bethel, ce mélange contre nature colla aux basques du festival dès le premier jour et contribua pour une bonne part à enterrer le doux rêve hippie. «Trois jours de musique et de paix», clamait l’affiche du festival. Quarante ans plus tard, la musique est devenue omniprésente, sinon anesthésiante. Et la paix règne dans les supermarchés climatisés.

Point final?
C’est plus compliqué que cela. Woodstock exprimait aussi des valeurs auxquelles on prêtait peu d’attention à l’époque, comme le respect de la planète. Un an après le festival, le Club de Rome publia le rapport Meadows sur les limites de la croissance, qui fut lui aussi abondamment moqué et démonté par les «réalistes».
Or dans quatre mois, 200 gouvernements vont se réunir à Copenhague pour limiter des émissions polluantes dont plus personne ne conteste aujourd’hui le danger. La collaboration de la nouvelle administration américaine, plus sensible que les précédentes au problème, sera un enjeu clé de ce sommet. Le succès dépendra au final du sens de l’écoute et de la collaboration des participants. Une façon différente, plus souple, de faire de la politique et construire quelque chose ensemble, en somme. Cela aussi était une valeur défendue il y a quarante ans déjà dans les champs de Bethel.
Woodstock l’exprimait avec la naïve arrogance de la jeunesse, sans se préoccuper du «comment?». Mais la vision n’était pas si absurde que cela. //////Jean-Claude Péclet, Le Temps

Diplomatie Publique


Rédigé par psa le 15/08/2009 à 00:15



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