Pratiquement aucun coup de fusil n’a été tiré, mais le changement a été obtenu au Mali. Un changement victorieux, populaire, obtenu sur un pouvoir corrompu. C’est ça la force de la démocratie et de la dignité. C’est l’Effet Mali, du nom de tout un pays devant lequel viennent de prêter serment le nouveau président et son vice-président.
L’Effet Mali s’oppose à l’Effet Faure, du nom de Faure Gnassingbé qui a confisqué le pouvoir au Togo dans la reproduction d’une violence inouïe, sans cesse répétée ; le tout assorti de la corruption des personnes et des institutions, internes et externes dont la CEDEAO devenue hautement corporatiste au lieu d’être une « CEDEAO des Peuples » de l’Afrique de l’Ouest.
L’Effet Faure à la méthode forte, antidémocratique et corrompue d’indignité est ainsi en vigueur dans la CEDEAO institutionnelle, et ses adeptes les plus fidèles sont aussi Alpha Condé et Alassane Dramane Ouattara de ce monde.
L’Effet Faure de violence et d’indignité dit au Peuple : « Peuple, vous ne voulez pas de NOUS, dirigeants et de nos décisions? Eh bien, vous vivrez de force avec NOUS… » C’est bien ce que fait Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire, Alpha Condé en Guinée ; c’est la norme que Faure Gnassingbé a réussi à imposer à la CEDEAO. Presque…
L’Effet Faure n’est pas viable, cependant. Nous le savions, la méthode forte n’a aucun avenir, ni au Togo, encore moins en Côte d’Ivoire, en Guinée ou ailleurs. C’est ce qui explique son échec face au Peuple du Mali et son impasse partout ailleurs.
En réalité, c’est une période de transition qui est ainsi ouverte par une Autre Afrique qui sait s’assumer sous l’Effet Mali, l’Effet Dignité, l’Effet Éthique. C’est cette Afrique nouvelle qui est en éveil dans la partie ouest du continent, avec le luxe d’avoir, désormais, un représentant dans l’arène des chefs d’État de la CEDEAO, en la personne du président Umaro Sissoco Embaló, élu à ce poste depuis février 2020, comme l’a été Gabriel Messan Agbéyomé Kodjo au Togo du confiscateur Faure Gnassingbé.
Le président de la Guinée Bissau, Umaro Sissoco Embaló, 48 ans, qui tenait tête d’ailleurs à la vieille garde rassemblée sous l’Effet Faure, était soupçonné de trop grande sympathie à la Dignité des Peuples et à l’Éthique républicaine. Umaro Sissoco Embaló est resté fidèle à cette option, malgré les menaces à peine voilées de certains de ses pairs. Il a trouvé symbolique et même historique de faire le déplacement de Bamako pour assister à l’assermentation des nouveaux dignitaires maliens. C’était le seul à y être.
C’est en cela que l’Effet Mali a du cran et possède la graine ainsi que le fertilisant naturel des Peuples pour réussir. Évidemment, Umaro Sissoco Embaló a la vieille garde de la CEDEAO ainsi que les chefs d’État taiseux contre lui. Mais, c’est connu : les Peuples ont toujours raison des imposteurs et des réactionnaires conservateurs. L’histoire est sans équivoque sur ce point.
Le triomphe de l’Effet Mali sur le fautif et désuet Effet Faure est une quasi-certitude. Il nous reste à tenir bon pour voir la propagation de l’Effet Mali partout où besoin est.
Alors… Tenons bon!
PSA
[25 septembre 2020]