Profil
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.
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Devant l’immensité du besoin, nul ne peut rester indifférent. De la proposition du président sénégalais d’accueillir les Haïtiens en Afrique à la volonté des écoliers maliens désireux d’envoyer des livres en Haïti, en passant par le million de dollars déboursé par le Gabon ainsi que les lettres de condoléances envoyées par plusieurs autres États africains, il faut faire quelque chose, faire appel à l’imagination et agir, agir encore pour Haïti, individuellement et collectivement. Partout il y a mobilisation : Chris Martin, George Clooney, Angelina Jolie, Brad Pitt, Oprah Winfrey, Lance Armstrong, Alyssa Milano, Anthony Kavanagh, Wyclef Jean, Jimmy Jean-Louis, etc. En France, des célébrités se mobilisent aussi. À l'initiative de la chaîne Trace TV, Charles Aznavour, Les Neg'Marrons, Passi, Grand Corps Malade, Youssou N'Dour et Stomy Bugsy, parmi une quarantaine d'artistes, ont accepté de participer à l'enregistrement vendredi à Paris d'une chanson "Un geste pour Haïti Chérie". Mis à la disposition de toutes les chaînes, le clip sera diffusé en France ce lundi 18 janvier 2010, Jour de MLK aux États-Unis.
Gilles Rousset
Les images épouvantables qui arrivent d’Haïti provoquent la peine, la compassion, la générosité et l’engagement. Mais aussi une stupeur de l’esprit devant ce spectacle terrifiant dont l’humanité devient le témoin d’un bout à l’autre de la planète grâce aux photographies, aux reportages des télévisions et à Internet. Chacun est cloué sur place par ce qui advient ailleurs et glacé de l’intérieur face à l’ouvrage de la mort.
Autrefois, les communautés avaient leurs symboles, leurs rituels, leurs histoires racontées, qui leur permettaient d’intégrer l’inexplicable, l’inacceptable à leur propre existence. Les religions, les philosophies, l’art, tout ce qui concourt à représenter la disparition contribuait à rétablir l’équilibre des sentiments, à connaître la mort qui viendra, à ressouder les êtres autour du désir de vivre. Aujourd’hui, chaque catastrophe particulière est mondialisée. Ce qui se passe en des lieux éloignés se passe aussitôt ici. Ce qui arrive à d’autres nous arrive aussi. Et nous ne savons pas comment faire face, pris entre l’indifférence qui guette et l’empathie vertigineuse. Comment trouver des réponses à ces douleurs planétaires d’autant plus amères qu’elles ne sont rien à côté de la souffrance des victimes réelles? À Paris, une exposition de Christian Boltanski, un artiste français né à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, propose la vision symbolique de la mort qui attend les autres et qui nous attend aussi, des milliers d’habits étalés au sol, enlevés par une grue qui les rejette avec indifférence dans le vacarme de 400 battements de cœur diffusés par une sono puissante. L’art ne guérit pas les plaies; il ne ressuscite personne. Mais le choc est immense entre ses images et celles qui viennent en ce moment de la catastrophe. Il peut nous réapprendre à les voir, à comprendre ce qui nous bouleverse, et à reconnaître ce que le déni de la mort s’emploie à nous faire oublier.//////// Laurent Wolf Diplomatie Publique
Rédigé par psa le 17/01/2010 à 21:17
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