Profil
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.
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Vincent van Gogh, Un crabe sur le dos
La pratique scandalise: chaque année en Chine, des centaines – peut-être des milliers – d’organes provenant de condamnés à mort alimentent un lucratif trafic de transplantations. La Chine doit respect aux règles internationales et cesser d’être à contre courant.
Celui-ci n’est pas le fait d’un État qui l’organiserait de façon centralisée, mais résulte d’arrangements locaux entre l’armée, des responsables du Parti et des cliniques. Si les récits sur ce commerce de la mort sont rares – le témoignage de l’ex-policier chinois qui cherche asile en Suisse révélé par Le Temps est à ce titre exceptionnel –, Pékin en reconnaît pourtant partiellement la réalité et affirme vouloir y mettre un terme. Sa législation – qui a évolué en 2007 – n’est toutefois pas suffisante pour exclure l’exploitation de condamnés à mort (et même de prisonniers d’opinion, selon le Falungong), qui nourrissent un réservoir d’organes à des fins de transplantations chèrement tarifées. Les groupes pharmaceutiques qui produisent les médicaments contre le rejet d’organes transplantés ne peuvent ignorer cette situation. Sur le marché chinois, les pionniers et les mieux implantés dans ce secteur sont Novartis et Roche. En appelant les deux groupes bâlois à se doter d’un code de conduite pour «éviter de se rendre complices d’abus» de droits humains puis à faire pression sur les autres acteurs de la branche, Amnesty International Suisse espère mettre les autorités chinoises sous pression. De tels codes de conduite existent déjà pour l’industrie d’extraction (hydrocarbures, minerais) ou encore les technologies de l’information. Ils ne sont pas une fin en soi. Mais ils permettent aux entreprises de ne pas avancer en ordre dispersé face à des États trop puissants pour faire prévaloir les valeurs éthiques qu’elles affichent chez elles. En souscrivant à cet appel, Novartis donne les gages d’une entreprise responsable. Le silence de Roche est pour l’heure incompréhensible. Les différences de mentalité ou de culture des Chinois à l’égard de la mort n’excusent rien. Le dégoût devant un tel trafic est bien universel. Mentalité ou culture ne justifie rien.////////Frédéric Koller Mot à Maux
Rédigé par psa le 16/08/2010 à 00:16
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