Profil
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.
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Nicolae Tonitza
Il est parfois difficile de voir la politique de face ; elle n’a pas toujours le plus beau visage. C’est avec une certaine difficulté et une honte cachée que j’ai écouté le discours d’Hillary Rodham Clinton à la convention des Démocrates. Extraordinaire discours ! Et, pour m’expliquer pourquoi et le dire à si haute voix, il m’a fallu au lendemain, prendre le temps de relire toute la retranscription. Toutes les lignes de ce verbatim étaient bien agencées autant qu’elles restituaient sa propre passion de la politique. Mais ce discours que j’ai suivi le dos tourné, incapable de la voir le délivrer hier, manquait malheureusement l’ingrédient vérité. Pour s’être commise trop longtemps dans la campagne en se servant de la négativité envers Barack Obama, Hillary a laissé des fissures qui ne pouvaient pas se colmater à la seule prononciation de son soutien tardif à son adversaire qui, il est vrai, lui a soufflé une qualification qu’elle ne pensait jamais pouvoir manquer. Un discours extraordinaire de ralliement sur fond de marche de soutien, le jour même, à Hillary elle-même : c’est formidable mais très peu crédible. Un discours dirigé vers les démocrates comme une frappe préventive, comme pour dire qu’elle ne pourrait pas se tenir loin, est du genre à épandre le cynisme qui fait fuir les citoyens ordinaires de la politique et des politiques. Pourquoi Barack Obama ne pouvait pas diriger les États-Unis et en être le chef suprême des armées et brutalement, aujourd’hui, elle lui donne son appui pour qu’il dirige le même pays ? À cette question, la franchise aurait été de mise pour que clairement, un certain nombre d’explications soit données aux Américains ordinaires. Cette réponse, escamotée par Hillary, n’a pas échappé aux adversaires républicains ; ils s’en régalent par communiqués de presse et déclarations publiques. À la vérité, Hillary est devenue la faiblesse de Barack. Et elle peut devenir couteuse aux démocrates. Du coup, la barre est haute pour l’intervention de Barack Obama lui-même ; lui qui doit s’adresser à l’Amérique profonde avec raison, respect, passion et émotion pour mieux convaincre sur sa candidature et ses capacités, lui qui doit se prendre en main par lui-même. L’investiture démocrate proprement dite ainsi que toute cette convention ne sont pas encore hors de portée de n’importe quel drame politique. N’en souhaitons pas toutefois ! Alors, encore une fois, seul le leadership politique de Barack Obama peut encore permettre de rallier les Démocrates et l’Amérique hésitante. Cet homme a du caractère et du contenu politique comme la nature en produit très rarement. Et l’ensemble de ses atouts sont bien adaptés aux besoins du moment, c’est-à-dire tournés vers l’avenir. Je souhaite encore que son allocution d’acceptation qui sera déplacée dans un stade ouvert à plus de 70 000 personnes soit une autre pièce à verser dans l’anthologie politique universelle, et une pièce au moyen de laquelle le verbe, la conviction et la vertu politique tisseront le filet de cette pêche miraculeuse qui permettra au monde de vivre une nouvelle ère. Et nous serons là pour rendre témoignage de cette préférence raisonnable qu’incarne Barack Obama pour racheter les politiciens eux-mêmes où qu’ils se trouvent, sauver la politique du seul règne du cynisme, de l’hypocrisie et de la mégalomanie. Et peut-être espérer que la politique ne devienne seulement un Tournedos-Hillary, au menu de plusieurs autres acteurs fréquentant cette arène. Mais, quoiqu’il arrive le 4 novembre prochain, l’histoire est déjà réalisée cette veillée d’anniversaire du grand discours, i[I Have A Dream]i, de Martin Luther King. Barack Obama est finalement désigné comme candidat démocrate. La fin d’un périple, le début d’une nouvelle épopée.
Horizon
Rédigé par psa le 27/08/2008 à 21:37
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