Profil
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.
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Gilles Rousset
C’est la bonne nouvelle, saluée par les marchés financiers internationaux: les pompiers européens sont crédibles. En promettant de lever 750 milliards d’euros pour venir en aide aux États en difficulté de trésorerie, les 16 membres de l’Eurozone ont étouffé l’incendie qui menaçait de détruire tout sur son passage. La bataille fut rude et les négociations difficiles, notamment avec l’Allemagne qui a résisté tant qu’elle a pu à signer le chèque en blanc que certains exigeaient d’elle. Quant à la Banque centrale européenne (BCE), elle a renié sa propre doctrine au cours d’une nuit qui restera dans l’histoire comme celle où l’échec politique était interdit. Les mesures prises sont exceptionnelles et désarment – pour un temps au moins – les spéculations qui contaminaient peu à peu la zone dollar et risquaient de paralyser les circuits financiers. Mais tout le monde comprend déjà que les causes de l’incendie subsistent. Nombre d’États sont en situation de surendettement chronique depuis trop longtemps et tardent à adapter leur budget. Cette réalité n’a pas changé avec la décision prise dans la nuit de dimanche à lundi. L’aide promise ne fait que souligner l’urgence de réformes qui se traduiront par un climat d’austérité économique qui, si les remèdes sont trop faibles ou mal adaptés, pourrait décourager le retour de la croissance ou, plus insidieux, déboucher sur une longue période de stagnation. Les risques politiques demeurent tout aussi élevés car, si l’élan de solidarité entre États est remarquable, impressionne, nul ne sait comment les opinions publiques accepteront une discipline budgétaire décidée et imposée par d’autres États, sous la supervision du FMI. L’Union européenne a réussi à resserrer les rangs et à colmater les brèches les plus dangereuses. Le feu que l’Europe entendait éteindre initialement avec 30 milliards d’euros pourrait reprendre ailleurs, notamment en Grande-Bretagne et aux États-Unis, qui jonglent avec des dettes privées et publiques qui leur brûlent les doigts. Peu importe au fond la spéculation: la confiance dans une zone monétaire ne se décrète pas. Elle se gagne, se mérite par des actes et une discipline fiscale crédibles.///////Pierre Veya Ad Valorem
Rédigé par psa le 11/05/2010 à 01:11
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