Profil
Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Picasso, Couple et valet
Picasso, Couple et valet
Le Togo est-il prêt pour le changement de garde politique? C’est en tout cas la fin d’une époque, le changement de génération politique, que vient d’annoncer le président togolais, Faure Gnassingbé. La nomination d’un Premier ministre, tout à fait inconnu, un bon ami à lui-même comme l’un des critères de ce choix étonnant, possède le seul avantage de laisser les mains libres au chef de l’État togolais dans sa préparation des prochaines présidentielles. Des antagonismes politiques, Pouvoir-Opposition, il semble en avoir assez soupé pour ne plus trop en redemander. Faure en a fait a sa seule tête, déjouant même les préférences de ses propres parrains politiques de la scène africaine. C’est le début d’un certain parricide symbolique, utile à son émancipation, quoique hâtif. Lui reste alors des concessions énormes dans la composition du gouvernement –essentiellement pour contenter les uns et les autres dans son propre camp- et ne pas effrayer tout le monde. Le feu roulant allumé de si tôt se doit d’être tenu allumé pour éclairer l’indispensable Ouverture, au lieu de tout brûler sur son passage.

Horizon


Rédigé par psa le 06/12/2007 à 20:33
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Parfum de démocratie
Les élections législatives au Togo sont loin d’être parfaites. Certains, comme nous, n’en attendions pas la perfection. Il fallait en faire une d’imparfaite avec tous les acteurs politiques de ce pays. C’est fait! Je suis donc loin de croire que les résultats désormais définitifs correspondent à la réalité de la configuration politique du Togo. Mais puisqu’il en fallait une élection au bout de laquelle viendront probablement d’autres plus acceptables, je me dois de vivre avec celles-ci jusqu’aux prochaines. Et parce que la majorité présidentielle du Togo, aussi écrasante à l’Assemblée nationale, n’a pas de choix que de composer avec la réalité sociopolitique, elle n’a de cesse de clamer sa disposition à intégrer l’essentiel de la classe politique, présente à l’Assemblée nationale ou pas. À cet effet, le premier enjeu demeure le poste toujours convoité de Premier ministre. Il est entendu dans tous les cercles politiques au Togo que les quatre députés du CAR, le parti de l’ancien PM Yawovi Agboyibo, sont beaucoup plus disposés à travailler avec la majorité parlementaire, le RPT, que d’élaborer une stratégie incertaine avec l’opposition officielle, l’UFC de Gilchrist Olympio. Un tel ralliement attendu du CAR pourrait donner une chance à son leader de conserver la primature. J’en serai toutefois surpris, très surpris. D’ailleurs, je considère le PM Agboyibo intentionnellement comme un ancien PM, un partant à vrai dire. Autant, je ne vois d’ailleurs pas pourquoi le RPT concéderait la primature au parti de Gilchrist Olympio qui, déjà, voudrait poser des conditions qui seront dans tous les cas inacceptables dans les circonstances politiques actuelles. Nombreux sont ceux qui pensent que les députés de l’opposition officielle seront mieux avisés de se contenter de leur présence démocratique à l’Assemblée nationale, faire leurs premières véritables armes dans la critique officielle des actions gouvernementales, et ainsi se tenir loin de l’exécutif. Idéale situation! Sauf que la politique au Togo est devenue un élément de survie, particulièrement la présence assez sécurisante dans le gouvernement, pour la plupart des acteurs, anciens et nouveaux. Mais là, c’est une autre histoire... Le second enjeu est celui des réformes à venir pour garantir, théoriquement du moins, des élections convenables dans l’avenir. Et il faut tout de suite penser aux élections présidentielles. Les prochaines, en 2010, ne pourront raisonnablement pas se faire sans un toilettage au parfum démocratique de l’actuelle Constitution qui, entre autre, ne limite et n’encadre pas assez le pouvoir présidentiel. Gros débat en perspective pour cette nouvelle Assemblée nationale togolaise. Et particulièrement à cause de cet autre enjeu stratégique de première importance, s’il vous plait, considérez que rien n’est joué dans l’arène politique au Togo : chaque place et chaque poste dans le prochain gouvernement togolais et à l’Assemblée nationale seront âprement discutés et disputés avant d’être attribués aux nombreux prétendants, visibles et invisibles, déjà en ligne. Ainsi se joue le jeu politique au Togo, actuellement.


Horizon


Rédigé par psa le 04/11/2007 à 11:04



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