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Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.
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Fin de recréation pour corrompus arrogants : une autre FIFA est possible. C’était devenu une question de temps : quand sonnera le glas ? Et non, pour qui sonnera t-il ? Personne n’en est étonnée, tellement le niveau de corruption est assez endémique et véritablement arrogante à la FIFA. Pour peu que vous soyez copain à l’un des prédateurs du football, l’impunité vous est garantie. La FIFA, l’instance dirigeante du football mondial, rivalise ainsi avec le plus banal des républiques bananières. Tenez : c’est le plus corrompu des dirigeants du football togolais qui est choisi par la FIFA pour « normaliser » le football au Togo. Pourquoi, ce monsieur est copain-copain avec le Secrétaire général de la FIFA. Du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, «la grande famille du football» doit se donner une autre âme, d’autres dirigeants. Avec le quart de vote global, l’Europe tente de provoquer le changement et le renouveau de la FIFA.
L’heure est au sport éthique et Sepp Blatter, son président, vient de s’entendre siffler la fin de l’impunité. La réunion de «la grande famille du football» a tourné au vinaigre tôt mercredi matin, lorsque la police zurichoise, en réponse à une requête de la justice américaine, a arrêté sept dirigeants accusés de corruption.
Le 65e congrès de la Fédération internationale de football association (FIFA), qui est ouvert ce jeudi au Hallenstadion de Zurich, devait être une grande fête diffusée en live streaming avec, pour point d’orgue, l’élection du président le lendemain, ce vendredi 29 mai 2015. La belle réunion de «la grande famille du football» a tourné au vinaigre tôt mercredi matin, lorsque la police zurichoise, en réponse à une requête de la justice américaine, a arrêté sept dirigeants accusés de corruption. Mieux encore, des lois suisses permettent désormais à la police suisse d’engager des actions contre les organisations internationales et leurs dirigeants malveillants. Sepp Blatter n’est pas directement mis en cause et la FIFA s’est dite «heureuse» de ce coup de filet qui, n’en doutons pas, ne concerne que quelques brebis galeuses… Mais le président de la FIFA a beau dire, ce scandale planétaire ternit d’une manière définitive sa fin de règne. Même réélu, le Suisse Valaisan restera associé à l’affairisme et à la corruption, deux mamelles qui ont nourri depuis quarante ans sa soif de pouvoir. A 79 ans, le président de la FIFA a raté l’occasion de réussir sa sortie, comme le lui suggère d’ailleurs Michel Platini. L’animal politique qu’est Sepp Blatter aurait dû sentir que, avec l’entrée en jeu du FBI et de la justice américaine, la partie allait devenir autrement plus compliquée. Jusqu’ici, Sepp Blatter avait parfaitement su jouer des particularismes de la FIFA, où la fédération d’une île de 5000 habitants compte autant dans l’urne que le Brésil ou la Russie, où le trésor de guerre de la Coupe du monde permet de rendre millionnaires – mais aussi dépendants – des dizaines de petits pays accros aux aides en tout genre. Le système de gouvernance mis en place par Sepp Blatter repose ainsi sur l’arrosage automatique des fédérations exotiques, sur l’encouragement implicite à «se payer sur la bête» et surtout sur la volonté de ne pas aller mettre son nez dans les petites affaires des autres. Le plus grand regret de Sepp Blatter, avant la descente de police de mercredi matin, était que son père, homme austère et travailleur, n’ait pas vécu assez longtemps pour le voir vivre du football. Peut-être regrette-t-il aujourd’hui de ne pas s’être retiré à temps. La suite des choses le dira, malgré son silence. S’ils ne possèdent pas le pouvoir de faire basculer une élection, les Occidentaux ont la capacité d’orienter les tendances. L’heure est au sport éthique et Sepp Blatter vient de s’entendre siffler la fin de l’impunité, la fin de la recréation. Ainsi, a frappé la justice américaine. Fort. Mercredi, dans une salle bondée de journalistes au sein de la Cour fédérale de l’Eastern District de New York, la ministre américaine de la Justice, Loretta Lynch, était symboliquement accompagnée du directeur du Federal Bureau of Investigation (FBI), James Comey, et de Richard Weber, responsable des enquêtes pénales au sein de l’Internal Revenue Service (IRS), le fisc. Objectif: dénoncer avec force un vaste réseau de corruption au sein de la grande fédération du football pour des montants de quelque 150 millions de dollars. Résultat: 47 chefs d’accusation, 14 inculpés pour fraude, pots de vin et blanchiment d’argent sur une période de vingt-quatre ans. Le lieu avait lui-même une valeur symbolique. C’est là, à Brooklyn, que l’Afro-Américaine a créé sa réputation de procureure impitoyable. Hier, elle a été à la hauteur de sa renommée. Elle a dénoncé ces hauts responsables du football qui «devaient s’assurer que le football reste un sport ouvert et accessible à tous» et qui ont au contraire trahi cette mission en cherchant à s’enrichir personnellement. La charge de Loretta Lynch arrive à un moment où le football n’a jamais été aussi populaire outre-Atlantique. Selon la patronne du Département de la justice, la corruption présente au sein de la FIFA est «systémique et profondément ancrée aussi bien à l’étranger qu’aux États-Unis. Elle implique au moins deux générations de responsables du football qui ont, selon l’accusation, abusé de leurs positions de confiance pour obtenir des millions de dollars de pots-de-vin.» Pour la ministre, ces pratiques portent préjudice aux pays qui bénéficient des revenus issus des droits commerciaux découlant de Coupes du monde et de manifestations similaires. Des banques suisses Si l’Amérique donne un sérieux coup de pied dans la fourmilière de la FIFA, c’est parce qu’elle s’estime directement touchée par le scandale. La Confédération de football d’Amérique du Nord, d’Amérique latine et des Caraïbes (Concacaf), qui a fait l’objet d’une perquisition mercredi, a son siège à Miami. La Concacaf ainsi que la Confédération sud-américaine de football, éclaboussées par l’affaire, ont recouru à des institutions financières américaines et suisses à New York et à Miami. Selon Richard Weber, de l’IRS, des dizaines de millions de dollars ont transité par des comptes offshore auprès de banques à Hongkong, aux îles Caïmans et en Suisse. «C’est la Coupe du monde de la fraude. La FIFA mérite un carton rouge», a-t-il ironisé. Les autorités américaines promettent de vérifier si les banques en question ont respecté le droit américain. Dans le volumineux dossier compilé par la justice, l’organisation de la centième édition de la Copa América, qui aura pour la première fois lieu aux Etats-Unis en 2016, y occupe une place de choix. Elle est gangrenée par la corruption. Les dessous-de-table s’élèvent à 30 millions de dollars. Une partie de cet argent est passée par un compte auprès de Julius Baer à Zurich, une autre par un compte détenu par une société dénommée Datisa auprès de la Banque Hapoalim de Zurich. Parmi les quatorze personnes inculpées, deux avaient ouvert un compte à la banque Hapoalim de Zurich au nom d’une société panaméenne baptisée Bayan Group SA dont l’activité consistait «spécifiquement à verser des pots-de-vin». L’un des inculpés, Rafael Esquivel, a reçu des versements de respectivement 50 000, 250 000 et 400 000 dollars sur ses comptes UBS, Bank of America et Espirito Santo Bank à Miami. Sepp Blatter épargné pour l'instant N’étant pas mentionné dans le dossier présenté mercredi, le président de la FIFA, Sepp Blatter, n’a pas fait l’objet de commentaire de la ministre de la Justice. Cette dernière a d’ailleurs coupé court à la rumeur selon laquelle elle aurait sévi délibérément deux jours avant l’élection du futur président de la FIFA. «Nous publions les cas dont nous traitons une fois qu’ils sont prêts.» Loretta Lynch a souligné que le choix de l’Afrique du Sud pour la Coupe du monde 2010 était lui aussi entaché par la corruption au même titre que l’élection du président de la FIFA en 2011 pour laquelle un haut responsable asiatique du monde du football a versé des pots-de-vin. L’affaire va-t-elle s’arrêter là? Ces premiers actes d’accusation ne sont que le début d’une enquête qui pourrait durer encore des années et impliquer la coopération d’autres pays que la Suisse, a expliqué le procureur fédéral Kelly Currie. L’objectif: éradiquer la corruption du football. Un vrai défi. ///////Laurent Favre-Stéphane Bussard Mot à Maux
Rédigé par psa le 28/05/2015 à 12:00
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