Profil
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.
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Quatorze mois après sa défaite électorale de mai 2012, alors qu’il avait laissé entendre qu’il comptait se retirer de la vie politique, Nicolas Sarkozy réoccupe l’espace politique, fidèle à lui-même
Humilié et indigné par la décision du Conseil constitutionnel jeudi dernier, qui a confirmé le rejet de ses comptes de campagne, l’ancien chef de l’État a d’abord claqué la porte du Conseil pour «retrouver sa liberté de parole». Ensuite, il a publié sur Facebook un appel à «aider» financièrement l’UMP. Dimanche, à la Fête de la violette, pendant sarkolâtre de la Fête de la rose, son nom a été scandé avec ferveur par les militants. Lundi soir, au bureau politique de l’UMP, la participation de Nicolas Sarkozy a été savamment mise en scène.
Certes, l’ancien chef de l’État prend soin de préciser: «Ceci n’est pas ma rentrée politique.» Mais personne n’est dupe. D’ailleurs, l’ancien chef de l’État a-t-il seulement quitté la scène politique, lui qui reçoit à tour de bras dans ses bureaux de la rue de Miromesnil? Nicolas Sarkozy possède un fan-club bruyant et efficace, composé de membres de son ancienne équipe et de jeunes recrues. Présidée par Brice Hortefeux, l’Association des amis de Nicolas Sarkozy est chargée d’entretenir la flamme, d’attiser le désir du retour, de peaufiner le mythe du héros et du sauveur. Nicolas Sarkozy et ses proches ont inventé la présence dans l’absence. La stratégie fonctionne: suivant les sondages, entre 67 et 80% des sympathisants UMP souhaitent le voir se présenter en 2017. Mais cette omniprésence empêche à la fois d’autres personnalités d’émerger et le parti d’opérer un examen critique de la défaite de 2012. Le positionnement du candidat – la droitisation de la campagne – est-il en cause? Ou la politique menée depuis 2007 a-t-elle été sanctionnée? Si oui, en quoi? François Fillon est l’un des rares à avoir tenté l’exercice, se demandant si l’ancienne majorité s’était attelée suffisamment tôt au redressement des finances publiques ou au manque de compétitivité du pays. Mais le débat n’a pas pris. Lundi à l’UMP, Nicolas Sarkozy semble avoir effleuré la question, au sujet de la compétitivité, admettant que la droite aurait dû y réfléchir «avant». Mais dans ce parti où le culte du chef est une seconde nature, on voit mal l’ancien président aller plus loin et s’adonner à une réelle remise en question. Pourtant, l’introspection serait plus que nécessaire pour aller de l’avant en limitant le risque d’un mauvais remake./////////Catherine Dubouloz Diplomatie Publique
Rédigé par psa le 09/07/2013 à 00:00
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