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Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




« C’est la seule quête de la paix pour la cohésion et l’harmonie au sein de notre maison commune le TOGO qui doit être notre déclinatoire national. »


Mgr Philippe Fanoko KPODZRO
Mgr Philippe Fanoko KPODZRO


« La tenue du scrutin législatif du 20 décembre 2018 ne paraît pas de nature à solder la convulsion politique récurrente qui agite notre pays, dès lors que la représentation nationale qui en résulte ne saurait valablement prétendre refléter l’état de l’opinion publique nationale.

Car il serait à tout le moins illusoire de considérer que le souverain peuple en lutte pacifique pour sa libération, puisse envoyer à la Chambre Parlementaire, une majorité écrasante des députés affiliés à une gouvernance qui l’oppresse, le confine dans l’indignité, la misère et semble n’avoir procédé ni aux renouvellements : de son discours, ni de sa pratique politique, ni de ses méthodes de gouvernance politique et économique.

Au demeurant, le taux de participation officiel au scrutin législatif, près de 60% nous dit-on, défie la réalité, témoigne de l’insincérité du scrutin, et des méthodes déloyales observées pour parvenir à la composition de la Chambre Parlementaire telle qu’elle apparaît.

À y voir de près, les résultats de ce scrutin législatif posent questions, beaucoup de questions devant lesquelles on voudrait que les autorités religieuses restent muettes comme des chiens qui ne savent pas aboyer pour signaler des dangers. »


« L’Église est de nature charitable, neutre et apolitique. Mais lorsqu’il est avéré que ceux qui incarnent le pouvoir oppriment le peuple des pauvres et des faibles, alors ses évêques sont tenus de prendre fait et cause pour ce peuple opprimé, réduit à la misère et dont les droits les plus élémentaires sont bafoués, comme l’a fait le Christ lui-même en faveur des pauvres contre les riches et les puissants de son époque. »



« En dépit des déclamations pérorées par des organisations sous régionales et continentales (somme toutes décevantes) s’agissant d’une apocryphe régularité du scrutin législatif du 20 décembre 2018, le peuple souverain togolais dans son ensemble, a une autre lecture des résultats proclamés en ce qu’ils sont intrinsèquement très éloignés de la réalité.

En vérité, nous nous retrouvons en présence d’une Chambre Parlementaire quasi monocolore, et cela est un mauvais signal dans le grand projet national de recherche d’une solution consensuelle à la crispation politique qui plombe l’avenir de notre pays le Togo.

Je voudrais, à ce niveau de mon message, m’interroger sur la bonne foi de ceux qui animent la vie de ces institutions que l’on désigne sous le vocable de "communauté internationale" censées jouer le rôle de garant des droits des peuples et de l’homme, ainsi que des valeurs et principes moraux ?

En quoi peut - on reconnaître encore aujourd’hui la crédibilité des Nations - Unies et autres instances analogues y compris la CPI dont les piètres prestations défraient la chronique, de par le monde ?

Devrions-nous nous résoudre à croire définitivement que c’est une vérité de la Palice que de dire "c’est les intérêts qui gouvernent le monde" ?

Qu’il n’y a plus d’instances d’arbitrages supranationales dignes de ce nom et donc incorruptibles ?

Faut-il donc encore aujourd’hui nous résoudre, la mort dans l’âme, malgré les grandes avancées réalisées en matière des droits humains et droits voisins que c’est plutôt Jean de la Fontaine qui a toujours raison quand il affirme dans l’une de ses fables que : "la raison du plus fort est toujours la meilleure" ?

Oh ! Où va le monde ? Comment comprendre que la communauté internationale, l’ONU, l’UE, l’UA, la CEDEAO… et les grandes puissances planétaires refusent de dire le droit, la vérité, rien que la vérité et se cantonnent à leurs intérêts égoïstes au grand mépris du sort des populations surtout africaines ? »


« À l’orée de cette nouvelle année, j’en appelle à la conscience de tous les Togolais pour un changement radical et responsable de comportement en vue d’un redressement moral digne de notre cher pays. »


« Un proverbe africain de bonne référence dit : "Un vieillard assis voit plus loin qu’un jeune debout". De mon siège donc, je vois poindre à l’horizon le danger inhérent à l’inégale répartition des postes de responsabilité dans l’administration nationale.

Le Togo est "UN" et indivisible. Aucun peuple, aucune ethnie, aucune communauté issue de ce rectangle étiré nommé le Togo n’est supérieure à l’autre.

Il est indigestible, voire inadmissible que l’administration Togolaise soit envahie par certaines ethnies, plus grave par un clan au détriment des autres qui n’ont droit qu’à la portion congrue obtenue grâce à des actes d’allégeance dégradants (après avoir rampé à même le sol comme des reptiles) aux pieds des premiers.

Cette situation révoltante qui discrimine les filles et les fils de la république, qui perdure et que personne ne prend le risque de dénoncer (si ce n’est tout bas dans le secret des antichambres) n’augure pas un vivre ensemble pacifique durable aux peuples et ethnies cohabitant sur la Terre de nos Aïeux. »

ELLE COUVE UN VRAI TOUNAMI QUI RISQUE A TOUT MOMENT DE DEVASTER TOUT SUR SON PASSAGE.


« À mon humble avis, il serait plus juste et rassurant pour tous que dans la poursuite de l’initiative de la refondation des Forces Armées Togolaises (FAT) telle qu’entreprise par le Chef de l’État, que la dimension d’un recrutement sur une base ethnique équilibrée à proportion de l’ensemble des mosaïques constitutives de notre peuple soit sérieusement prise en compte pour une stabilité interne sécurisante digne et caractéristique d’une armée républicaine. Cette nouvelle manière de faire doit être étendue aussi bien à la police, la gendarmerie, les représentations diplomatiques du pays à l’extérieur qu’à toutes les sociétés d’État et paraétatiques de notre pays. »


« Nombreux sont nos compatriotes qui ne consomment pas deux repas par jour. Nombreux sont nos compatriotes qui éprouvent les plus grandes difficultés à se faire soigner et à se procurer des médicaments. Nombreux sont nos enfants qui ont péniblement accès à une éducation de qualité, à une table-banc, à un livre de lecture et même à un cahier. Certes, des efforts ont été faits, l’éducation a été même rendue gratuite au niveau primaire, c’est encourageant, mais les cotisations parallèles fantaisistes instituées de part et d’autre dépassent de loin les frais scolaires abolis.

Sur ce chapitre, il y a lieu de prendre en compte la situation inquiétante des enseignants volontaires en activité sur l’ensemble du territoire national dont les conditions de vie et de travail sont déplorables et les intégrer dans la fonction publique tout simplement en fonction de leur ancienneté et de l’efficacité de leur mission pédagogique et de transmission du savoir aux jeunes apprenants. »



« Qu’il me soit ici permis de lancer un vibrant appel paternel au Chef de l’État en faveur de son frère consanguin, Monsieur Kpatcha GNASSINGBE et ses camarades d’infortune qui auront connu au mois d’avril prochain une décennie de vie carcérale.

Je plaide aussi pour la libération du jeune Folly SATCHIVI du « Mouvement en Aucun Cas » condamné il y a une semaine pour 36 mois de peine d’emprisonnement avec douze (12) mois de sureté pour avoir eu l’intention de lancer des appels pour une mobilisation des jeunes contre le régime en place, et bien d’autres anonymes inconnus. »



« Mon rôle est celui d’un père, d’un patriarche qui sentant sa mort prochaine entend raisonner du plus profond de sa conscience comme une injonction irrésistible le devoir de faire le ménage dans sa maison, avant de s’en aller.

Devrait-on devenir ennemi de ses propres enfants et petits fils lorsqu’on leur indique la voie de l’honneur, le sens de la dignité, de la responsabilité, le respect de la personne humaine, de sa vie, de ses droits et du bien commun ?

Un père n’a-t-il pas le droit, mieux le devoir de dire la vérité à ses enfants quel que soit leur rang social, titre ou responsabilité ? Qu’est-ce donc l’utilité d’un vieillard au sein d’une communauté, s’il ne peut dire la vérité ? A quoi donc servirait le sel s’il venait à perdre sa saveur ? (Mathieu 5 verset 13).

Mon devoir, à moi, est d’essayer de dire en des termes assez pauvres, à la suite de mon maître incomparable JESUS-CHRIST à mes petits-enfants : « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés » (Jean, 15 verset 12).

Je voudrais terminer définitivement mes propos en vous invitant à la méditation de l’hymne à l’amour, au chapitre 13 de la 1ère Épître de Saint Paul aux Corinthiens »


●29 janvier 2019●

Horizon


Rédigé par PSA le 31/01/2019 à 07:23