Profil
Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




William Etty
William Etty
Il est des valeurs immuables qui constituent des filtres à nos actions. Elles sont nombreuses, communément partagées et constituent autant de moteurs ou de freins par rapport à certaines situations qui nous interpellent de temps à autres. Témoin d’une situation rocambolesque hier dimanche –lendemain de l’inhumation de la mère du professeur Paul Yao Assogba, mon président, je me sens en devoir de pointer-là l’un des tares que véhiculent certains aventuriers s’autoproclamant aptes à libérer le Togo. C’est l’un de ceux-là, prétendument président de la CTC, la dite Communauté Togolaise au Canada, que rien de noble n’avait arrêté comme critères de respect, de compassion, d’entregent, d’humanité, d’attendrissement, de réflexion, d’attention, de circonspection, et d’autres valeurs d’écoute volontaire de l’autre, l’autre affligé, l’autre éploré par la perte de sa mère. Je me sens en devoir de m’élever contre l’inacceptable de ce prétendu président de la CTC qu’est Antoine Nadjombé d’appeler le professeur Assogba pour lui faire des remarques de n’avoir pas informé lui, président, de quoi déjà ? Devant le froid hivernal canadien qui sévissait hier, à peine étions-nous installés non loin du feu que Yao venait d’allumer que le téléphone a sonné, avec au bout ce président de la CTC débitant des remarques à quelqu’un qui venait de porter sa mere à sa dernière demeure. Pathétique ! Naturellement, quelques remarques du genre « (… ) Donc, vous ne m’appeler pas pour m’offrir votre sympathie ou me présenter vos condoléances mais pour me faire des reproches… » ont rappelé notre prétendu président à l’ordre et face à l’énormité de sa forfaiture. Le patinage verbal dans lequel il s’est lancé par la suite pour rattraper sa bourde, n’était pas non plus l’un des plus songés, puisqu’il consistait à vouloir accuser une personne autre d’avoir ciblé tout le monde, sauf lui, dans la diffusion du message électronique annonçant le décès et l’organisation mise en place pour et autour du deuil. Face à l’inacceptable de cet acte d’impolitesse, d’inconsidération, d'indécence, d’irrespect et de voyoucratie socialement indélicat et impropre, ce Nadjombé doit entrer en hibernation réflexive et n’en sortir que muni d’une lettre d’excuse dans une main, une lettre de démission dans l’autre. Pas pour Paul Yao Assogba, son épouse et sa famille, et l’ensemble des Togolaises et des Togolais du Canada, mais pour lui-même : assumer l’entière responsabilité de sa petitesse du moment, afin de mieux grandir désormais dans son ambition à servir dans l’espace public et prétendre représenter qui que ce soit.

Mot à Maux


Rédigé par psa le 21/01/2008 à 13:35



Tristesse, Ngoc-Thu Flament
Tristesse, Ngoc-Thu Flament
Il n'est pas de trop de joindre notre voix à la multitude pour dire que la faiblesse du mal demeure son incapacité à faire du bien. Tout autant, la radicalité ignore complètement ce qu'elle manque en refusant d'expérimenter la médiété. C'est là où nous en sommes aujourdh'hui en apprenant, impuissants tous, comme si nous y avons assisté en voyant venir le mal, cet assassinat de Mme Benazir Bhutto, ancienne Première ministre du Pakistan et Présidente du Pakistan People Party (PPP). Toutes les capitales et les chancelleries auront beau dénoncé cet assassinat en incriminant les fameux et dégoutants "terroristes", on a l'impression que ces autorités font assez peu pour la paix. Tout le monde voyait venir ces instants tragiques, et les propos de Benazir Buttho elle-même en faisaient écho, il y a quelque deux mois à peine:

" Je n’ai pas vécu jusqu’à mon âge pour me laisser intimider par des kamikazes. Une bataille fait rage au Pakistan, une bataille pour les cœurs et les esprits d’une nouvelle génération, une bataille pour l’avenir du Pakistan en tant que nation démocratique. La nouvelle génération choisira la modération ou l’extrémisme, elle choira l’éducation ou l’illettrisme, elle choisira la dictature ou la démocratie, la tolérance ou la bigoterie. Elle choisira aussi entre la paix et la guerre. Je suis revenue au Pakistan la semaine dernière afin de mener ce combat pour la démocratie. Avec le sang de mes partisans répandu dans la rue et sur nos vêtements, je réaffirme notre engagement au service de ces valeurs.

Je connais les forces qui me craignent comme leur ennemie. Zia ul-Haq, le dictateur prêt à tout du Pakistan dans les années 1980, a dit une fois que la plus grande erreur de sa vie fut de ne pas m’avoir tuée quand il en avait la possibilité. La bataille pour le futur des Pakistanais, elle fait rage dans chaque village, à chaque coin de rue. Les foules qui se sont rassemblées à l’aéroport de Karachi étaient venues de partout, en dépit des menaces, malgré les risques encourus. Elles sont le vrai visage du pays, le centre modéré. L’avenir du Pakistan devrait être décidé par des élections libres et honnêtes à la fin de cette année. Les extrémistes useront de tous les moyens sanglants à leur disposition pour frapper et empêcher la cause de la démocratie. Ils recourent à la violence pour restreindre la liberté d’association et la liberté d’expression. Ils veulent faire dérailler la transition vers la démocratie.

L’attaque dirigée contre moi était plus qu’une attaque contre un individu. Il s’agissait d’une attaque contre toutes les forces politiques pakistanaises qui veulent la démocratie. C’était une attaque contre le Pakistan lui-même. Une attaque contre les droits politiques et humains de tout citoyen et contre le processus politique. L’objectif était d’intimider et de faire chanter tous les partis politiques de notre société. Les extrémistes prospèrent sous la dictature. Ils savent que la modération et la démocratie signeront leur fin. Ils ne reculeront devant rien pour les détruire toutes les deux. (...)

Toutes nos pensées, toutes nos prières vont à ceux qui ont donné leur vie ou souffert dans leurs corps, et à leurs familles. Ils ont fait le sacrifice ultime au nom de la démocratie et des droits fondamentaux du peuple. Puisse Dieu donner à leur âme le repos éternel. Le plus beau mémorial que l’on puisse offrir à ces citoyens courageux, c’est un Pakistan démocratique, fort, viable et modéré. "

Triste fin qui ne peut être que la defaite de tous ou l'espoir d'un véritable memorial pour la paix, fragile et chaque jour brisée.

Mot à Maux


Rédigé par psa le 27/12/2007 à 09:46



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