Profil
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.
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Cela fait un an que le président américain a pris ses fonctions. Bien que contrasté, son bilan montre qu’il a tenté de changer la donne en «réaliste ambitieux». Nuit d’anniversaire, nuit blanche à la Maison Blanche qui perd l’État de Massachusetts, pourtant laissé en héritage par Ted Kennedy. Martha Coakley n’a pas fait le poids devant le Républicain Scott Brown. An Un. Cela fait un an que Barack Obama occupe la présidence des États-Unis. Malgré les fortes attentes découlant de son élection en novembre 2008, son bilan est contrasté. La prison de Guantanamo, qu’il avait promis de fermer d’ici au 22 janvier 2010, n’est pas fermée. Pourtant, le ton a changé, l’image de l’Amérique s’est améliorée. Le bouclier antimissile souhaité par les néoconservateurs a été abandonné, permettant une embellie dans les relations entre Moscou et Washington. Ex-conseiller du président Bill Clinton, William Gal¬s¬ton, expert à la Brookings Institution, livre son analyse.
Un an après son arrivée à la Maison-Blanche, quel est le bilan de l’action d’Obama?
– Ce qui domine aux États-Unis, c’est la persistance des difficultés économiques. La reprise n’est pour l’heure qu’un phénomène statistique. Elle n’a pas profité à ceux qui n’ont pas de travail ou ceux dont le revenu a diminué. L’évaluation que les Américains font de la situation est donc négative. Si on devait comparer Obama avec d’autres présidents après douze mois… – Par rapport à John F. Kennedy, sa première année est tout à fait satisfaisante. Lors des premiers douze mois, JFK avait connu un épisode désastreux à la Baie des Cochons à Cuba, un sommet calamiteux avec Khrouchtchev à Vienne, la construction du mur de Berlin et la majorité de ses projets ont été bloqués par un Congrès à majorité démocrate. Par rapport à George Bush père ou Lyndon Johnson en revanche, son bilan est moins bon. Le vrai défi pour Obama, c’est de tirer les leçons de cette première année. Kennedy a su très bien le faire. En une phrase, comment résumer son début de présidence? – Obama est un réaliste ambitieux, conscient des limites des aspirations personnelles, des institutions et de la politique, mais désireux de transformer le monde plutôt que se contenter de le gérer. Une combinaison difficile. Certains tendent à décrire Obama comme un bon orateur, mais un président incapable de décider… – Le président Obama a tenu des discours remarquables. Je pense en particulier à celui du Caire, mais aussi à celui d’Oslo (lorsqu’il reçut le Prix Nobel de la paix). Mais il est faux de réduire le président à cette seule dimension. Barack Obama a aussi pris des décisions impopulaires: il a décidé de sauver les banques en difficulté par souci systémique; il a lancé un plan de relance en utilisant les deniers publics; il est venu en aide à l’industrie automobile; il a lancé une réforme de la santé qui lui a valu les quolibets. Il a empoigné des problèmes que ses prédécesseurs n’avaient pas jugés nécessaire de résoudre. Aujourd’hui, lui et son parti en paient le prix politique. Horizon
Rédigé par psa le 20/01/2010 à 01:02
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