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Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Il est temps de le dire et de le redire à Faure Gnassingbé : l’alternance, c’est maintenant au Togo. Depuis février 2005, au décès de son père Gnassingbé Eyadema, Faure Gnassingbé a pris soin, scrupuleusement, de rater toutes les occasions de réaliser l’alternance pacifique au Togo, et d’accomplir la réconciliation dont le pays a tant besoin…


Constantin Brancusi: La Muse endormie, 1910
Constantin Brancusi: La Muse endormie, 1910



Il le disait si bien, l’intarissable citoyen du monde Victor Hugo : « Après la mitraille, le scrutin » comme arme fatale des imposteurs de tous les pays. Depuis bien longtemps, c’est bien écrit dans le ciel des fâcheux empires. Juste les pieds sur terre, lever la tête et le voir : « Non. En trois lettres. Ce mot dit tout. » Non, c’est un non à l’imposture et à l’invouloir sans fin au Togo. Non, c’est un non à l’abus du Togo. Le Peuple togolais n’a pas voté pour dire qu’il n’existe pas !

Il est temps de le dire et de le redire à Faure Gnassingbé : l’alternance, c’est maintenant au Togo. Depuis février 2005, au décès de son père Gnassingbé Eyadema, Faure Gnassingbé a pris soin, scrupuleusement, de rater toutes les occasions de réaliser l’alternance pacifique au Togo, et d’accomplir la réconciliation dont le pays a tant besoin.

Il est temps de rappeler à Faure Gnassingbé que les femmes et les hommes du Togo lui ont laissé assez de temps et d’opportunités pour faire son devoir, filial et républicain, de racheter la mémoire de son père. La dernière des occasions, quoique forcée, est l’archétype de Parlement en exercice au Togo. Soumis à son seul désir, Faure Gnassingbé n’a fait qu’utiliser la présente Assemblée Nationale pour se convaincre que personne ne peut l’arrêter au Togo, et que le pouvoir il en a besoin pour l’arrogance d’en disposer jusqu’à l’humiliation totale, non pas de ses adversaires politiques, mais de son Peuple.

Il est temps d’interpeller Faure Gnassingbé qu’une fois de plus, le 22 février 2020, il n’a pas été élu ni plébiscité à 72% par les citoyens du Togo, et qu’il fait la honte des Togolais et de sa propre famille, les militaires y compris, en refusant l’évidence des Togolaises et des Togolais de passer leur pays, enfin, sans lui, à la démocratie, à la réconciliation et au développement. La fraude électorale ne peut continuer à prospérer au Togo où tous les observateurs électoraux malveillants aiment converger, se précipiter à chaque élection, pour y faire leur beurre. C’est connu de partout: Faure Gnassingbé, c’est du risible, c’est de la rigolade, c’est de l’argent facile à prendre…


Le coup d’État qui s’habille en scrutin

Effectivement, un Non est bien écrit dans le ciel togolais, et il est tout le contraire d’un plébiscite, tout le contraire d’une présidentielle gagnée. Et, le contraire d’une présidentielle gagnée est un coup d’État, un coup de force :
« Le plébiscite essaye d’opérer un miracle : faire accepter l’Empire à la conscience humaine… C’est étrange un plébiscite. C’est le coup d’État qui se fait morceau de papier. Après la mitraille, le scrutin. Peuple, vote que tu n’existes pas. Et le peuple vote. Et le maître compte les voix. Il en a tout ce qu’il a voulu avoir et il met le peuple dans sa poche. Seulement il ne s’est pas aperçu que ce qu’il croit avoir saisi est insaisissable. Une nation, cela n’abdique pas. Pourquoi ? Parce que cela se renouvelle… Nous disons non. »

Il est temps de signifier à Faure Gnassingbé qu’aucune imposture n’est éternelle. Les peuples sont en colère. Les citoyens sont passés de la simple désobéissance civile à la puissante désobéissance électorale. Au Togo, en France, au Bénin, aux États-Unis, en Allemagne, partout ailleurs les gouvernants sont en difficulté. Aucun de ces dirigeants ne peut raisonnablement assurer sa réélection, encore moins prétendre se faire adouber à 72, 36% de son électorat. Prouvez-le-nous donc, bureau de vote par bureau de vote… Une simple logique républicaine, un inébranlable chêne républicain qui n’a besoin d’aucune disposition légale particulière. Prouvez-nous le plébiscite.

Il est temps de rappeler à Faure Gnassingbé qu’au Togo, un Grand Pardon l’attend toujours, et qu’il est temps qu’il puisse se décider à mériter une si grande et exceptionnelle bonté. Une justice républicaine pour tous, et une particulière attention pour lui et certains de ses proches. Le Togo doit avancer. Car, au Togo aussi, « Chacun de nous contient le chêne République. Chacun de nous contient le chêne Vérité… » Vérité des urnes au Togo. Fini l’imposture Faure… Retournons à la République !


PSA
[28 février 2020]


Silence


Rédigé par PSA le 28/02/2020 à 00:00



Pour Christian Trimua, l’alternance ne serait pas nécessaire au Togo parce que Faure Gnassingbé, fils de Gnassingbé Eyadema, aurait un programme politique extraordinaire pour le Togo. Avec une telle posture, ouvertement, on est parti pour instaurer le pouvoir à vie au Togo. En somme, le Togo est et il demeurera sous la seule égide du fort pouvoir de Faure Gnassingbé, parce que le pays serait devenu un « Centre d’affaires important ». Vraiment ?


Abraham Lincoln... Memorial de Washington DC
Abraham Lincoln... Memorial de Washington DC


Au Togo, l’Alternance politique est ce que la Proclamation de l’Émancipation fut aux États-Unis d’Amérique : une nécessité absolue, un impératif catégorique, un naturel bon sens politique imposé par une partie du même pays à l’autre partie récalcitrante qui niait le problème fondamental d’alors. L’Alternance au Togo sera l’acte primordial de l’Émancipation des citoyens, l’acte de renaissance et du retour à la République comme le fut le retour à l’Union, la fédération américaine chancelante à l’époque. Voyons voir…

L’histoire du monde possède une humble faculté : elle permet des comparaisons raisonnables, accessibles à une riche échelle, illimitée d’ailleurs, pour peu que l’on soit de bonne foi, l’on trouve curiosité, plaisir et devoir à savoir ce qui se passe autour de soi, et surtout, que l’on soit doté d’une volonté d’agir.

Les deux solitudes togolaises produisent encore des drôles d’argumentaires. C’est le réflexe qui surgit en écoutant, enfin, l’émission « Le Débat Africain » de RFI qui recevait le journaliste Jean-Paul Agboh Ahouélété, la vice-présidente de l’ANC Me Isabelle Améganvi et M. Christian Trimua le ministre des droits de l’Homme –une appellation désuète des "droits de la personne" ou des "droits humains". Si le journaliste a réussi à se rendre inintéressant, banal et fade par rapport à l’enjeu politique crucial au Togo, la vigueur et la valeur des échanges étaient davantage du côté des deux vrais antagonistes : Isabelle Améganvi et Christian Trimua. Et, la surprise fut de taille, à mon avis : c’est l’utilisation toute particulière que M. Trimua a faite de la réalité "Alternance" au Togo.


Alternance est aussi Dignité

Sous le prétexte que l’Opposition n’aurait pas de programme politique, Christian Trimua qui, comme à son habitude fait toujours précéder ces réactions de remarques désobligeantes, a fini par vider l’Alternance au Togo de toute valeur démocratique. Étonnant ! Pour Christian Trimua, l’alternance ne serait pas nécessaire au Togo parce que Faure Gnassingbé, fils de Gnassingbé Eyadema, aurait un programme politique pour le Togo. Avec une telle posture, ouvertement, on est parti pour instaurer le pouvoir à vie au Togo. En somme, le Togo est et il demeurera sous la seule égide du fort pouvoir de Faure Gnassingbé, parce que le pays serait devenu un « Centre d’affaires important » à en croire Christian Trimua. Vraiment ? Un État classé hors droit, pour ne pas dire autre chose ?

Il faut bien rappeler aux adeptes du pouvoir qu’une jonction dynastique existe, bel et bien, entre le pouvoir de Faure et celui de son père. De ce fait même, le Togo mérite l’alternance, et dans les mêmes conditions tout autre pays non monarchique mériterait l’alternance. C’est le refus de l’alternance, l’imposture de la transformation du Togo en une monarchie qui fait encore le problème véritable du Togo. Un problème d’importance, un désarroi national, dont les tenants du pouvoir, les Adowuinon compris, ne veulent admettre la solution. Cet entêtement dans le refus de l’alternance s’apparente, parfaitement, au refus de l’émancipation proclamée par Abraham Lincoln en 1863.

Pour beaucoup de Togolais, très majoritaires dans la réalité des faits et des aspirations, l’alternance n’est rien d’autre que la délivrance et la reconquête de leur Dignité humaine. Comme ce fut le cas aux États-Unis, aussi bien avant qu’après la proclamation de l’Émancipation, la délivrance a connu tous les actes de forfaiture, de résistance et d’invouloir comme c’est actuellement le cas au Togo. Les erreurs de l’Opposition encore moins la répression systématique des citoyens ne peuvent remettre en cause l’évidence de l’alternance au Togo. Clairement, Faure Gnassingbé ne peut et ne doit pas continuer à gouverner le Togo, quinze ans déjà, après que son père l’eut fait 38 années auparavant ; cela ne sied pas au monde d’aujourd’hui, la République n’est pas la monarchie. Dès lors, l’Alternance en tant que vérité historique devient une évidence.


Alternance est vraie Solution… Partez seulement

Il est raisonnable de penser que tous ceux qui ont pu, d’une manière ou d’une autre, suggérer à Faure Gnassingbé d’accepter l’alternance politique au Togo ne soient plus dans le cercle des fréquentations de Faure Gnassingbé. Nous pouvons donc convenir avec Charles F. Kettering que, la question d’Alternance est lancinante au Togo, car, pour Faure Gnassingbé et ceux qui restent autour de lui : « Ce n’est pas qu’ils ne peuvent voir la solution. C’est qu’ils ne peuvent voir le problème. »

Autant que ses défenseurs et trompeurs, ses courtisans et Adowuinon locaux et extérieurs, Faure Gnassingbé lui-même sait que son propre salut ainsi que sa paix d’esprit résident dans la même Alternance que réclame l’Opposition togolaise. La réponse à la majorité des Togolaises et des Togolais ne réside aucunement dans le changement scélérat de la Constitution, chaque fois que l’Opposition républicaine est absente de l’Assemblée nationale, encore moins dans la perpétuation des élections frauduleuses.

Dans toutes les démarches de solutions, qu’elles soient normées et scientifiques ou encore créatives et instinctives, tout commence par la reconnaissance du problème. C’est cette conscience nécessaire et préalable que fournit l’histoire du monde. C’est en cela que cette conscience indispensable et obligatoire fait de l’Alternance politique des temps modernes au Togo l’équivalent de la lointaine et édifiante Émancipation des Africains Américains. La confiscation du pouvoir au Togo par une caste fait vraiment problème. Et voilà que le 22 février 2020 nous donne encore l’occasion de sortir de cette tromperie entretenue par des illusionnistes patentés et incorrigibles.

Et, si par hasard le ministre Christian Trimua ne sait toujours pas pourquoi la majorité des filles et des fils du Togo demandent, exigent et tiennent tant à l’Alternance politique rappelons que tous les programmes politiques des adeptes d’Alternance se résument, curieusement, en trois mots faciles à retenir, trois vraies ambitions : Démocratie, Réconciliation et Développement. C’est la preuve que l’Opposition togolaise sait parfaitement que la Terre de nos Aïeux à un grand besoin de l’énergie incommensurable de l’Alternance ; l’Opposition sait absolument quoi en faire. Arrêtez de frauder… Partez seulement… Et vous verrez… Vous ne reconnaîtrez plus le Togo…


PSA
[15 février 2020]




Silence


Rédigé par PSA le 15/02/2020 à 11:02



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