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J’aurais pu écrire quelques mots sur la décision, officielle, de mettre l’entraîneur Stephen Keshi dehors de la destinée mondialiste de l’équipe nationale togolaise de football, Les Éperviers. Depuis, quelques jours, des faits, des discussions et des silences ont aidé à constater le rejet de notre ami Stephen par la FTF, contrairement aux souhaits des plus hautes autorités du Togo. Un malheureux précédent sur lesquels il n’est pas urgent de s’appesantir aujourd'hui. Contournons notre colère, par les propos de celui-la, disparu il y a cinquante ans, un 22 février 1956.
L'écrivain français Paul Léautaud a exprimé d'une manière saisissante un sentiment de révolte que l'on pourrait qualifier de «métaphysique»: « Avoir vécu, avoir vu, connu, appris, retenu, emmagasiné tant de choses. Avoir joui d'un corps, d'un visage, d'une voix, d'un chant - des sensations, des sentiments, des idées -, de cette jouissance incomparable: écrire. Et un jour disparaître et tout laisser là, pour jamais, irrémédiablement. Non: les gens qui nous ont mis ici-bas auraient mieux fait de s'amuser autrement. »
(Passe-temps, II, p. 137)

Au rendez-vous des meilleurs, l’entraîneur de l’équipe nationale du Togo, les Éperviers, notre ami Stephen Keshi a été désigné comme Entraîneur africain de l’année 2005 par la CAF. Le rendez-vous d’Abuja a également consacré pour la troisième fois Samuel Éto’o comme joueur de l’année, Perpetua Nkwocha du Nigeria comme joueuse, l’équipe de la Côte d’Ivoire comme la plus performante, etc. Le triomphe de Stephen contraste bien avec le traitement bizarre dont il a été l’objet au lendemain de son départ de Lomé pour prendre part à ce gala sportif de la CAF à Abuja, mardi dernier. Raisonnablement, Stephen Keshi mérite de diriger Les Éperviers lors du rendez-vous de juin prochain en Allemagne. Aux dernières nouvelles, non seulement qu’on savait que ce sont les plus hautes autorités togolaises qui ont mis un frein salutaire à l’improvisation peu courtoise menée contre Stephen Keshi en début de semaine, on apprend que le président du Nigeria ainsi que le président de la CAF et bien d’autres observateurs étaient aussi surpris par la tangente cavalière que les choses prenaient du côté de Lomé. Il est temps que l’on se mette au travail pour refaire un esprit d’équipe du côté de la FTF. L’honneur du Togo est en jeu!