Profil
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.
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Le triomphateur des génocidaires hutus, champion du développement, préoccupe par ses dérives. Mais l’ONU le considère comme un pilier de la politique de sécurité en Afrique. L’étoile de Paul Kagamé pâlit.Pourfendeur du régime génocidaire hutu, Paul Kagamé jouissait, il y a peu encore, d’une réputation enviable sur la scène internationale. Les soutiens anglo-saxons du président du Rwanda en ont fait l’archétype d’une nouvelle génération de leaders africains, dédié sans réserve à la reconstruction et au développement économique de son pays. À raison, explique Peter Pham, vice-président du National Committee on American Foreign Policy, un institut de réflexion new-yorkais: «Personne ne nie que le Front patriotique rwandais de Kagamé a accompli des progrès remarquables.» «L’économie croît, les rues sont propres et sûres, la corruption est sous contrôle et les femmes occupent une place importante», note Charles Landow, directeur associé au Council on Foreign Relations, un autre centre de recherche américain, dans une tribune du New York Times intitulée «Le dilemme Kagamé». S’il bénéficie de ce que Peter Pham appelle une «culpabilité résiduelle» de la communauté internationale, inapte à prévenir l’horreur en 1994, «Kagamé plaît aussi, car il manie un discours politiquement correct. Nouvelles technologies, ouverture du pays, privatisations, environnement, tous les clichés du développement sont là», tempère un autre spécialiste. Au cours des dix-huit derniers mois pourtant, le prestige de «l’hyper-président» rwandais s’est altéré. D’abord, fin 2008, un rapport onusien a dénoncé l’appui de Kigali à la milice tutsie de Laurent Nkunda, bourreau des populations civiles dans le Kivu, en République démocratique du Congo (RDC) voisine. Ensuite, cet été, les incidents de la campagne pour la présidentielle rwandaise (tentative d’attentat contre un dissident en Afrique du Sud, assassinat d’un journaliste et d’un opposant) ont alarmé les ONG et troublé les observateurs. Fin mai, le Département d’État américain s’est ainsi ému d’«actions inquiétantes» menaçant la liberté d’expression. «Une gouvernance démocratique et le respect des droits de l’homme sont de meilleurs gages de stabilité à long terme», a insisté Johnnie Carson, le responsable des affaires africaines à Washington.///////Angélique Mounier-Kuhn Silence
Rédigé par psa le 10/09/2010 à 01:30
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