Profil
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.
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Quel retour de flamme sur la théorie du réchauffement climatique! Le doute semblait levé. Par le 4e rapport du GIEC en 2007 surtout, qui a qualifié d’indéniable le problème. Or, depuis quelques mois, de plus en plus de gens jugent cette prophétie exagérée. Les plus ultras des «climato-sceptiques» ont devant eux un boulevard. Ouvert par des semblants de preuves d’un complot ourdi par les climatologues.
Bernard Lafont
Il s’agit moins de minimiser celles-ci que d’analyser la manière dont le GIEC en a (à peine) pris acte. Pour évoquer le thème du réchauffement, l’information a parfois cédé le pas à la communication. Celle-ci joue de récits radicalisés, de corrélations trop rapides, d’allégations alarmistes. Au point de gaver émotionnellement un public qui plus est largement culpabilisé. La bipolarisation exacerbée du débat et la peur infondée de servir les sceptiques ont alors laissé peu de place, dans les messages des chercheurs, à ce qui constitue le cœur de la démarche scientifique: l’incertitude, la saine remise en question des acquis. Et le domaine du climat n’est pas exempt de lacunes dans la compréhension des phénomènes: elles concernent notamment les prévisions climatiques (et non météorologiques) au niveau régional, le rôle des aérosols ou la dendrochronologie. Mais si ces «trous» existent, c’est – comme dans l’emmental – parce qu’il y a autour une matière consistante et authentique: la Terre vit dangereusement, au-dessus de ses moyens. La fièvre qui la saisit ne va pas faiblir de sitôt. Et le seul vrai risque à estimer concerne les mesures à prendre: elles seront d’autant plus lourdes que l’on attend pour agir. La science, climatique ou autre, n’a pas pour but de produire des certitudes. Mais de se départir de tout biais pour établir des faits en minimisant les marges d’erreur. Pour ce faire, elle a besoin de méthodes rigoureuses, objectives, transparentes. Des codes qui doivent aussi lui permettre d’évoluer au fil des découvertes. Le GIEC a mal assuré toutes ces conditions. Bien plus que sur le fond, c’est sur la forme que ses membres doivent désormais œuvrer.////// Olivier Dessibourg
Mot à Maux
Rédigé par psa le 02/03/2010 à 00:20
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