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Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Félix Vallotton
Félix Vallotton
C’est un nouvel indicateur qui passe au rouge pour Nicolas Sarkozy. Le PS soigne ses plaies. La guerre des roses se trouve, au moins pour un temps, mise entre parenthèses. Le travail patient, ingrat, d’amalgame et de synthèse mené par la Première secrétaire commence à porter ses fruits. Les difficultés s’aplanissent et une répartition des rôles commence à voir le jour dans le jeu de dames socialistes.
La guerre ? Quelle guerre ? “Si Ségolène veut me voir, elle me passe un coup de fil, (…) je suis à sa disposition” proclame avec un large sourire Martine Aubry. Inimaginable il y a quelques mois, la maire de Lille est en train de gagner son pari : recoller les morceaux. Evidemment c’est moins vendeur qu’une nuit des longs couteaux mais, Martine Aubry, c’est presque sa marque de fabrique, est l’une des rares à ne pas courir derrière les médias.
Il n’empêche, la numéro 1 du PS, a savouré son plaisir lundi lors d’un point de presse rue de Solférino. Pour une fois, la vieille maison socialiste joue au diapason. Revenant sur les propos de Benoît Hamon qui avait qualifié Ségolène Royal de “personnalité politique incontournable”, Martine Aubry a confirmé en lançant “Il ne dit que des choses vraies”.
Pour bien enfoncer le clou de son propos initial, la Première secrétaire a réfuté toute “difficulté” avec Ségolène Royal, précisant “J’ai toujours dit que Ségolène Royal, en tant qu’ancienne candidate à la présidence de la République était une femme qui avait un statut à part dans notre parti (…) que je respecte en tant que telle et au-delà d’ailleurs”.
La proposition d’Arnaud Montebourg d’organiser une primaire ouverte, pour désigner le candidat socialiste à l’élection présidentielle de 2012 n’a pas, contre toute attente, ravivé les tensions. “Aujourd’hui nous avons d’autres priorités vis-à-vis des Français et de la rénovation de notre parti, même s’il a raison d’y travailler dès maintenant”, s’est contenté de déclarer la première secrétaire du PS en apparence sereine sur le sujet.
Confirmant cette lune de miel imprévue, la Maire de Lille a défendu Ségolène Royal qui, lors d’une visite à Saint-Louis-du-Sénégal, a demandé pardon pour le discours controversé du chef de l’Etat au Sénégal sur la place de l’homme africain dans l’Histoire.
“Elle a eu raison”. “J’avais dit comme Ségolène que ce n’est pas la France, et nous nous excusons de ces propos”, a indiqué Martine Aubry. La déclaration de la patronne du PS confirme un large soutien à l’ex-candidate du PS aux présidentielles, de Pierre Moscovici à Benoit Hamon.
L’union sacrée contre Nicolas Sarkozy se confirme. La première secrétaire du PS, avait préalablement affirmé partager “complètement” les propos de Ségolène Royal sur les séquestrations de patrons, jugeant qu’”en aucun cas”, les violences “ne peuvent être justifiées” mais qu’”il y a des moments où des gens n’en peuvent plus”.
Dans l’immédiat, la complémentarité entre les deux femmes semble l’emporter sur la rivalité, remise à plus tard. Elles se rejoignent sur une même dénonciation de la politique de Nicolas Sarkozy. Et cela vaut bien un armistice.

La Mouette, Le Monde

Horizon


Rédigé par psa le 08/04/2009 à 01:42
Tags : afrique aubry france royal Notez