Profil
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.
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De mémoire de sportif togolais, la chose est rarissime : voir les comptes financiers de la Fédération Togolaise de Football (FTF) assortis des pièces justificatives. La prouesse est néanmoins réalisée par l’équipe de Tata Avlessi après ses premiers six mois de gestion. En professionnel et avec la rigueur que je lui connais –et c’est le cas de le dire même si c’est mon frère, le Trésorier général a étonné tout le monde en présentant ses comptes, solidement ficelés, aux personnes en autorité et pouvant être concernées par les finances de la FTF. Le tout s’est joué, il y a plus d’un mois. Et, au cœur de la tourmente qui a précédé son départ de la tête de la FTF, grand était le soulagement de Tata Avlessi de savoir que son Trésorier général, imperturbable, avait tous les comptes sur sa gestion, la leur, bien à jour.
J’étais bien au courant de ce travail méticuleux qui, comme le savent tous les comptables, a nécessité quelques nuits de sommeil sacrifiées. Le document financier a discrètement circulé : ministères et plus haut encore. Normal, car l’État togolais, par moment, avait aussi ses contributions dans le financement des dépenses de la FTF. Mieux, et puisque « L’argent n’aime pas le bruit », le Trésorier général a discrètement convoqué une douzaine de journalistes togolais à son bureau pour leur communiquer l’information, les laisser en consultation le contenu sur place et leur demander l’embargo sur la diffusion de cette nouvelle particulière. Évidemment, dans ce groupe de journalistes togolais, ne figurait pas le journaliste Dimas Dzikodo qui roule à fond pour la bande à Ameyi. On comprend alors pourquoi dans sa charge disqualificative à l’encontre de Tata Avlessi, le Dimas Dzikodo avait demandé que le président partant, sous le coup des sanctions, produise impérativement des comptes financiers. C’est écrit depuis des siècles et cela a traversé la sagesse de plusieurs peuples: Ceux qui savent ne parlent pas ! Dans le sens que ceux et celles qui savent ne font pas du bruit ; ils sont loin d’être vides et ne voguent pas au-dessus des flots pour hurler avec tout le monde, tous les loups en meute! L’idée de reddition de compte aurait pu être noble ; elle était plutôt un tantinet amère, revancharde et nettement insuffisante en terme de crédibilité journalistique parce que guidée par un parti-pris et nullement fondée sur une disposition statutaire ou une légitime nécessité du moment. Toujours est-il que le journaliste inquisiteur a manifestement eu vent de l’existence des comptes financiers de la FTF : il n’est plus revenu sur le sujet, à ma connaissance. Tout cela ne nous fait pas perdre de vue que la chose fait événement au Togo et que même pour seulement six mois, une gestion de la FTF ait admirablement pu produire son état financier, de sa propre volonté, demeure tout à fait louable. On se souvient bien que notre ami Rock Gnassingbé avait produit un semblant de rapport financier de son invention à la fin de son premier mandat de quatre ans, au grand désarroi de son Trésorier général d’alors, Louis Téyi Lawson-Gallus, avec lequel il avait failli en venir aux mains –document vite rejeté par le congrès qui lui avait demandé poliment un état financier acceptable qui ne viendra d’ailleurs pas quatre autres années après; Pas plus que les comptes de son dernier mandat durant lequel le Trésorier d’alors, Tino Adjété, était tenu bien à l’écart des comptes financiers. Le solide Rock a fait l’histoire en ne produisant aucun compte financier à qui que ce soit sur les huit ans de sa gestion; il est parti. Tino Adjété est resté Trésorier général, élu haut les mains aux élections crédibles du 9 janvier 2007 : il a fait six mois de gestion et a produit ses comptes, rigoureusement tenus. C’est bien une Première digne de mention. Je n’en suis pas peu fier ; c’est autant chez plusieurs autres personnes. Et c’est bien après avoir discuté de la chose avec lui et obtenu son accord que j’en fais mention, Très Honorable et Summa Cum Laude, aujourd’hui. Pour le reste, ayons le regard bien fixé sur l'avenir. Ad Valorem
Rédigé par psa le 03/08/2007 à 10:36
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Le président de la Commission de l’Union africaine, Alpha Oumar Konaré, ne cache pas sa désapprobation par rapport à certains passages du discours de Nicolas Sarkozy prononcé jeudi dernier à Dakar. Intervenant hier sur les ondes de Rfi, il a invité le président français à mieux connaître l’Afrique.
Voir au-delà des apparences
« Le moins que l’on puisse dire, c'est qu’Alpha Oumar Konaré a bien écouté Nicolas Sarkozy. Et quand il s’agit de dire ce qu’il pense de la Leçon inaugurale prononcée à l'Université de Dakar, par le président français, lui, non plus, ne met pas de gants. Pour le président de la Commission de l’Union africaine, invité sur Rfi, le discours du premier des Français n’a rien d’original. Sur un ton quelque peu agacé, Konaré souligne : ‘Ce n'est pas exactement le genre de rupture qu'on aurait souhaitée, ce discours n'est pas neuf. Il rappelle des déclarations fort anciennes, d’une autre époque, surtout quant à la déclaration sur les pays africains’. Le patron de l'Unité africaine dira d’ailleurs : ‘Je n'approuve pas ce ton. Aujourd'hui, c'était un ton direct, mais à l’époque, c'était un ton brutal’.
C'est avec également le même refrain de ‘déjà entendu’ que Konaré accueille l'appel de Sarkozy à la jeunesse africaine. Tout en déplorant l'allure condescendante de son speech, l’homme d’État malien a voulu clairement signifier dans l’interview que les Africains n'ont pas attendu la venue du président français pour ouvrir les yeux sur la réalité de continent. ‘Beaucoup de dirigeants africains tiennent ce discours. Les jeunes Africains le savent et beaucoup d'entre eux se battent depuis longtemps’, soutient Konaré. Pour lui, ce qu'il faut se demander, c'est ‘pourquoi la jeunesse africaine est dans cet état et dans quel système est-elle maintenue ?’. Si Konaré partage avec Sarkozy, la vision sur la ‘responsabilité de l’Afrique’, c'est pour mieux en appeler, à ‘une rupture de ces formes d'amitié qui nous ont mis en retard’. Empruntant à l'hôte de passage du Sénégal ‘son langage de franchise et de vérité’, Konaré a tenu à situer les responsabilités sur le passé du continent. ‘Il ne s'agit pas de repentance, mais il faut que la vérité soit dite sur la colonisation’, estime le Malien. Sur les ondes de Rfi, Alpha Oumar Konaré, qui est par ailleurs historien, s’est beaucoup appesanti sur la nécessité de ‘dire les méfaits de la colonisation, sa violence, sa responsabilité sur le retard de nos pays et dans la déstructuration de nos sociétés’. Regrettant la ‘politique d’aliénation, d'exploitation économique qui a vidé complètement les pays africains pour les transformer en simple marché’, l’interviewé assure : ‘Nous continuerons à nous mobiliser pour l'exigence de vérité’. Car, pour lui, ‘il n’y a pas de combat pour le futur, si on ne part pas du passé’. Alpha Oumar Konaré ne doute pas de la bonne foi du président français quand ce dernier parle de ‘rupture’. ‘Je suis sûr que le président souhaite la rupture, reconnaît-il, mais nous avons besoin de partager avec lui beaucoup de choses.’ Et l’ancien numéro un du Mali de lancer à l’endroit de Nicolas Sarkozy comme pour l’inviter à plus d’humilité dans sa relation avec le continent : ‘Il a besoin de mieux connaître l'Afrique, et nous sommes prêts à échanger avec lui.’ » Abdou Rahmane MBENGUE, Wal Fadjri |