Nous, indifférents, nous sommes tous morts, et d’une mort indigne, compatriotes! Indifférence, non, finie. Oublions ça!
Avec quelques millions de Togolaises et de Togolais à l’extérieur des frontières nationales, nous ne pouvons plus continuer à avoir l’air d’une Diaspora improbable et aléatoire; une masse informe sans âme ni unité d’action suffisante et décisive. Impossible! Le Togo est beaucoup mieux que ce qui en est fait actuellement par ses usurpateurs et contrefacteurs, et ce Togo-là a grand besoin de sa Diaspora pour s’extraire de son humiliante position.
Pour celles et ceux qui ne le savent pas, je vais vous mettre la puce à l’oreille : une initiative est en voie d’éclosion déjà, et elle vise à nous donner les moyens conséquents pour atteindre des objectifs concrets, efficaces, porteurs de résultats et vecteurs de fierté. Chacune et chacun, nous sommes invités à nous joindre à cette initiative, fièrement et avec détermination : #ToGoYeYe #MILAWOE.
Mais au-delà, comme nous le savons, il y a une limite à l’imposture et à l’oubli de la démocratie au Togo, une limite à l’abus de la République auquel il faut se résoudre à mettre fin désormais. Personne ne fera le Togo démocratique et respectueux de ses citoyens à notre place, nous le savons bien.
Ce qui importe donc, aujourd’hui, pour arriver à confronter l’inacceptable qui se perpétue au Togo, c’est de sortir véritablement de l’indifférence pour restituer leur dignité volée aux Togolaises et aux Togolais, et de se donner un levier commun pour faire basculer le Togo dans la démocratie. Ici et maintenant, il s’agit de mettre fin à l’imposture qui se déroule, s’entend et s’étend sur le Togo comme une toile qui ne peut laisser passer aucune lumière, comme un masque qui chaque jour s’obscurcit et réduit l’horizon de l’éthique publique, comme un voile qui réduit, embrouille et travestit toutes les perspectives raisonnables : réformes, réconciliation, justice, Grand Pardon, démocratie, développement, équité, résultats, etc.
En cette année 2016, dans un Togo encore sous traumatisme d’un autoritarisme cinquantenaire, sur la « Terre de nos Aïeux » qui essaie tant bien que mal de se relever, il s’en trouve encore –ne serait-ce qu’un seul Togolais, fût-il le fils de son père–, à ériger une statue nouvelle à la gloire douloureuse d’un certain Étienne Gnassingbé Eyadema, au vu et au su de tout le monde et dans une indifférence toujours étonnante. Togolaise et Togolais, par ici l’éveil. Diaspora togolaise par ici notre réveil.
Le drame aurait pu être l’indifférence d’une certaine communauté internationale, s’il n’était clairement établi que les uns et les autres ne sont là que pour veiller à leurs propres intérêts, et attendent seulement que les choses basculent pour dire : « Nous le savions, on leur disait constamment que les reformes étaient nécessaires ».
Le drame n’est même pas tous ces brouteurs attachés à un système qui permet à chacun de rivaliser d’indécence et de gredinerie au détriment de leurs propres concitoyens, ceux-là qui constamment nous répètent : « Nous, on fait des affaires, des forums et des réussites, on ne fait pas la politique ». Heureusement que de tels raisonnements ont fini par tracer de visibles sillons de mendicité et de grenouillage autour des murs de lamentation qui les enferment dans leurs propres contradictions et leurs pitres désolations.